K.NGSLEY redéfini la représentation des corps queers et noirs

À l’occasion du Pride Month, chaque semaine, la rédaction Modzik met en avant les jeunes créateurs LGBTQIA+ qui font la mode demain. Lancé en été 2020, le label K. NGSLEY fait du militantisme sa colonne vertébrale. Fondé par le designer nigérian-américain Kingsley Gbadegesin, le label a été créé pour redéfinir la représentation des corps noirs, queers et féminins.

Le designer Kingsley Gbadegesin, noir et queer, « femme », basé à New York, souhaitait que sa maque K. NGSLEY  ne serve pas seulement sa communauté, en proposant une gamme de débardeurs attrayants et non conformes au genre, mais qu’elle soit aussi un moyen d’élever et de redonner à ses communautés, de manière authentique. Pour le créateur son travail doit être entièrement l’intention de contribuer à la vie des Noirs, des queers et des trans. Des principes que l’on retrouve autant dans sa communication, que dans stratégie de création.

Habiller les figures LGBTQIA+ d’aujourd’hui

Le concept est né lors d’une soirée en janvier, Kingsley a voulu couper et créer une tenue à partir d’un débardeur sale. Dès son arrivée dans le club, une horde de personnes l’aurait accosté. Après un post sur Instagram, il reçoit un retour de milliers de likes et de 200 enregistrements. Fin mai 2020, il a décidé qu’il recevait suffisamment de demande et de vide pour se lancer. Il est aujourd’hui porté par les grands noms de la musique et du divertissement tel que l’actrice  Indiya Moore, le chanteur Moses Sumney, l’influenceur, Bretman Rock, l’acteur Jérémy McNail ou encore le rappeur Lil Nas X. 

Une fièvre créative en plein Black Lives Matter

Gbadegesin n’est pas novice dans le monde de la mode. Il a occupé des postes de Marketing et de vente pour Versace, Celine et Loewe, et Stacie Henderson, membre du conseil consultatif noir du CFDA (Conseil des créateurs de mode américains), fait partie de ses mentors.

Trouvant ses marques au milieu d’une pandémie mondiale et l’amplification du mouvement Black Lives Matter qui balayaient le globe, dès sa création, K. NGSLEY est allé au-delà de la jeune marque de créateur. En déconstruisant les genres aux travers de ses créations Kingsley amplifie l’individualité.

Une production responsable et limitée

Il remet également le système de sourcing des marques. K. NGSLEY n’utilise que des chutes de tissus d’autres créateurs, ce qui rend inévitablement ses collections à tirage limité ; une fois qu’un style et une fabrication sont épuisés, fini. Dès les précommandes, le new-yorkais a vendu l’un des quatre styles du premier modèle, BQ Essentials, lancé pour célébrer la “Butch Queen » (BQ). Avec une gamme de prix entre 180 et 195 dollars, les quatre modèles mettent l’accent sur le découpage asymétrique et la peau dévêtue, en coloris monochromes, marine, blanc, noir et olive.

Un engagement dans la lutte trans

Outre le fait de célébrer, de mettre en avant et d’accueillir les corps et les visages majoritairement représentés dans l’industrie, Gbadegesin a également l’intention de redonner à sa communauté. En plus d’injecter de l’argent dans des initiatives telles que Princess Janae Place, qui offre une aide directe, sur le terrain, aux femmes transgenres ayant besoin d’un logement sûr, K. NGSLEY sponsorise également la catégorie “femme reine” du bal virtuel organisé par OTA.