Le nouveau fer de lance de la mode espagnole a 22 ans et s’appelle Juan Carlos Pajares. Le jeune designer a crevé l’écran lors de la dernière Mercedes-Benz Fashion Week de Madrid où il y a présenté sa troisième collection SS16 « Form Follow Function ».
C’était prédestiné. Enfant, Juan Carlos passait ses heures de classe à dessiner dans son agenda ou à imaginer comment habiller ses petits camarades. Autodidacte de nature, le jeune homme fait seul ses armes avant d’obtenir une bourse de la prestigieuse Central Saint Martins à Londres où il étudiera un temps, puis file à l’École Supérieur de Design de Madrid où il finit ses études et lance sa propre marque. Très vite, il se fait repérer et ne tarde pas à se faire un nom, notamment grâce à sa collection FW 15/16 « She Dandy » où il revisite le dandy moderne en jouant à la fois avec les codes du vestiaire féminin et masculin. En février 2015 le magazine Vanity Fair le fait figurer dans sa liste des 9 designers espagnols les plus prometteurs. Il est ensuite sélectionné parmi les candidats au prix LVMH Prize for Young Fashion Designers, ce qu’il se fait de mieux en terme de reconnaissance pour les jeunes créateurs.
Mais c’est bien la Mercedes-Benz Fashion Week de Madrid qui le propulse du rang de jeune designer à celui d’espoir. Juan Carlos y expose « Form Follow Function », sa collection SS16 largement inspirée du pop-art et des formes architecturales du Bauhaus. On y retrouve les influences de Kandinsky, Mondrian ou Lichtenstein avec ces couleurs primaires unifiées d’une base blanche qui n’est pas sans rappeler l’hommage d’Yves Saint Laurent à Mondrian en 1965. Plus étonnant, l’une de ses créations s’est même retrouvé sur les épaules de … Conchita Wurst, offrant au jeune designer un coup de projeteur inattendu. Quand on lui demande où il puise son inspiration, le jeune homme confesse n’avoir pas de limites « tout m’inspire, que ce soit un mouvement artistique, un bâtiment ou un sentiment », quand à ses idoles il cite la jeune garde issue de la NYFW « Altuzarra, Alexander Wang, Rodarte, Proenza Schouler… ». La tête bien vissée sur les épaules, Juan Carlos ne demande qu’à apprendre et grandir avec sa marque. C’est en tout cas tout le mal qu’on lui souhaite.
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Juan Carlos Pajares
www.juancarlospajares.com