Comment a démarré l’aventure Ysé ?

 

B : On a fait des études de commerce toutes les deux dans la même école, même promotion. En dernière année je me suis spécialisée dans entreprenariat, et Clara s’est tournée vers l’international. On avait chacune envie de monter notre propre marque de lingerie, mais on ne se connaissait pas encore. C’est lorsque nous avons commencé à faire des recherches sur ce marché que nous nous sommes rencontrées. Du fait de notre expérience personnelle, nous avons senti le besoin de créer une marque pour petite poitrine, une marque qui nous ressemble. De son côté, Clara voulait surtout une marque mode et milieu de gamme tandis que je voulais plutôt une marque qui corresponde à toutes, une marque accessible.

 

D’où provient cette modernité et ce côté terriblement mode – pourtant difficile à obtenir en lingerie – propre à Ysé ?

 

C : C’était l’enjeu ! On partait avec une image poussiéreuse de la lingerie, vieux boudoir, car il est vrai qu’on manque cruellement de modernité dans ce domaine. C’est notre photographe, Alexandre Tabaste, qui a beaucoup travaillé là-dessus. Il est très polyvalent, et a su comprendre directement ce que l’on voulait. Il a apporté cette image mode en utilisant les lookbooks lingerie mis sur le e-shop par exemple.

B : C’est lui qui a eu l’idée de demander au mannequin de garder ses chaussures Vans et ses chaussettes perso: “Bouge pas! Garde ça! C’est génial!”. Il a créé cette idée d’être jolie au quotidien, hyper dans l’air du temps, avec un style très urbain.

 

Comment travaillez-vous avec votre styliste Anne-Cécile Galon ?

 

B : Nous sommes en quelque sorte directrices artistiques, alors nous avons terriblement besoin d’elle, car la lingerie demande des qualifications techniques complexes. Nous orientons notre styliste/modéliste dans ses choix, l’aiguillons sur les tendances que l’on apprécie, et sélectionnons ensemble les matières. Nous avons un point de vue de cliente lambda qui apporte beaucoup à la création et construction des modèles.

 

La connaissez-vous depuis longtemps ?

 

B : En fait, Anne-Cécile est arrivée chez nous au tout début de l’aventure, par hasard. C’est une anecdote plutôt marrante. Mes amis qui suivaient mon histoire, ont rencontré une fille dans un covoiturage qui avait une formation de stylisme modélisme. Cette dernière a parlé de nous à une de ses amies, laquelle est venue nous voir et le contact s’est fait directement.

 

Au niveau de la structure de collection, quel est votre parti pris ?

 

C : Nous avons organisé notre collection de dix ensembles sur cinq univers et thèmes différents. Cela donne une image créateur et montre notre volonté de faire peu mais bien. On ne veut pas s’éparpiller, d’où la petite collection qui propose tout de même déjà un certain choix. Les différents univers donnent une possibilité de recherche de style: Soir, Graphique, Vintage, Quotidien, Élégance. Nous voulons correspondre à plusieurs femmes ou aux différents moments de la journée d’une femme.
 

L’ouverture d’une boutique est-elle dans vos projets à court terme ?

 

C : Non pas vraiment, c’est plus un rêve qui viendra plus tard à l’ordre du jour. Pour le moment, notre bataille reste sur le e-shop.

 

Les hommes réagissent-ils au Men’s Room, l’espace conseils qui guide les hommes dans leurs achats pour leur partenaire ?

 

C : On a beaucoup de commandes de la part d’hommes pour le moment ! On s’est rendues compte que les hommes ne savaient pas choisir de la lingerie et qu’un tour de dos ou un tour de bonnets ne sont pas faciles à intégrer pour eux ! C’est intimidant pour un homme d’être dans une boutique de lingerie, et de ne pas connaître la taille de sa partenaire. Donc nous avons voulu les prendre par la main, et les aider dans leur choix.

 

B : On voulait donner une image d’une marque qui s’adresse à toutes, prouve aux femmes qu’il faut assumer sa taille et met en valeur le côté mode et sexy de la femme à petite poitrine vue par l’œil de l’homme.

 

Et le programme ambassadrice …

 

C : Au démarrage, on a commencé avec une cinquantaine d’ambassadrices : nos amies qui nous ont suivies dès le départ. Puis on a ouvert une page privée sur facebook, groupe où il fallait se faire inviter par une copine, et en deux semaines on s’est retrouvées à 500. On n’en revenait pas. Ce groupe nous a permis de lancer des concours pour connaitre les modèles les plus populaires: un bon moyen de prendre la température, de connaitre les envies de nos clientes potentielles.

 

B : C’est un moyen de réflexion mais aussi de remerciements. Grâce à ce programme, nous pouvons leur témoigner notre reconnaissance par des cadeaux, avantages, etc… Nous voulons être proches de ces femmes, les connaître.

 

Où serez-vous dans cinq ans ?

 

B : Et bien justement, avec plusieurs boutiques !! (rires) L’idée n’est pas de rester seulement en France, on vise aussi l’étranger ! La femme à petite poitrine française parle aux autres et fait rêver, notamment en Asie. Les femmes y ont un gabarit qui correspond à notre concept, et elles sont fans de l’image de la manufacture française et du look de la parisienne.

 

A présent, petite prise de température sur vos moods du moment :

 

Un bar sympa a nous recommander ?

Le Chez vous, rue Choron.

 

Une égérie ?

On a l’habitude de dire que la femme Ysé est potentiellement vous. Donc une fille que l’on va croiser dans la rue, une jolie parisienne au 85 B !

 

Votre plus grande fierté ?

On est très fière d’Ysé. On cherche autre chose mais on ne voit pas !

 

Votre dernier coup de coeur cinéma:

C : Dans la maison de F. Ozon

B : Je n’ai pas le temps d’aller au ciné, trop de boulot ! (rires)

 

Vous souvez-vous de votre dernier fou rire ?

C : Oh oui, mais il était intérieur, quand Bérengère est venue chez moi aujourd’hui et qu’elle a vu le photomaton accroché sur mon frigo où je suis seins nus !!

B : Moi c’est vraiment ridicule, mon copain fait une blague débile, il se marre donc je me marre, mais je commence à faire semblant de rire parce que je comprends qu’il rigole parce que je rigole…. Bref!

 

Quel parfum portez-vous aujourd’hui ?

C : Je n’ai jamais changé de parfum de ma vie, je porte Jardin de Méditerranée d’Hermès.

B : Ca va faire un peu téléphoné mais je porte Jardin sur le toit d’Hermès. C’est notre complémentarité, vous comprenez…

 

Votre destination vacances “coup de coeur” ?

C : L’ Auvergne est un véritable coup de coeur : dormir sous une tente au pied d’un volcan, c’est vraiment chouette.

B : Mon voyage en Bolivie m’a véritablement marquée. Entre paradis et enfer, un voyage magnifique.

 

Plutôt Baron ou Maison Cocon ?

Maison Cocon sans aucun doute.

 

Par Clémentine Favier