Hier soir, ICOSAE accueillait ses invités dans les sous-sols de l’Instituto Marangoni de Paris à l’occasion de la Semaine de la Mode masculine. Assis placé, le public se voyait remettre sur son bout de banc une carte postale en signe de bienvenue : « Yesterday I was Drunk, Today I’m Hungover. Thanks for coming. » Le ton était donné ! Très influencé dans cette collection par la subculture du punk en style et en musique, ICOSAE ne cache pas ses sources d’inspirations diverses et variées.
Le trio de designers parisiens, composé des frères Valentin et Florentin Glemarec et d’Anthony Hor, a présenté sa série Automne/Hiver 2016-2017. Fort de leurs deux dernières collections, le groupe créatif ICOSAE a choisi d’investir les locaux de la prestigieuse école de mode située rue de Miromesnil.
Créé en 2013, le label parisien se démarque des autres créateurs par son approche de la mode inédite. En effet, ICOSAE incorpore différentes disciplines comme les arts plastiques, les nouvelles technologies et le graphisme dans ses collections. Les silhouettes masculines, souvent aux coupes symétriques et surdimensionnées, incarnent l’homme au style à la fois avant-gardiste et intemporel.
C’est ainsi que sur une musique fracassante au rythme tambourinant, les mannequins ont défilé dans les couloirs descendants de l’espace Marangoni éclairé uniquement d’énormes néons… Autant le son que les vêtements prennent au cœur. Chaque pièce faite main en France est le reflet d’une génération masculine qui ne jure que par le style épuré, chic et futuriste. Ce mélange subtile d’allures contradictoires s’inscrit dans la continuité des grands couturiers mais en version noir et blanc. En effet, le vestiaire hivernal d’ICOSAE se veut sombre et sophistiqué, alliant les empiècements, les matières et les nuances.
On retient le manteau XXL en laine bouillie noire que l’on laisse nonchalamment tomber d’une épaule, la combinaison bicolore serrée en dessous de la poitrine et sous les coudes, les quelques motifs très rares mais explicites – le tag « PHRANCE » par exemple, les formes géométriques des pantalons qui rappellent l’armée, le côté streetwear décalé des pulls à col roulés… Alternant entre des vêtements ultra chauds et des pièces cintrées plus légères davantage tournées vers le détail des finitions, la garde-robe masculine d’ICOSAE illustre une philosophie de vie complète.
Durant ce défilé exceptionnel, les frères Glemarec et Hor ont réussi à installer une ambiance mystérieuse à la frontière de la dépression. Intriguant mais tout aussi inspirant, on en redemande !
D’ailleurs, ICOSAE prévoit d’étendre sa marque en créant une gamme d’accessoires pour la SS17…