Vous connaissez surement déjà le topo. La mode a de quoi rougir en tant que deuxième industrie polluante au monde. Si la fast-fashion a encore du mal à réguler sa monstrueuse empreinte écologique, quand-est-il des grandes du milieu, les maisons de haute couture ? Chanel vient de dévoiler ses premiers objectifs pour une mode plus durable. Le luxe serait-il enfin prêt à faire corps avec l’éthique ?

2020, le luxe pense enfin écolo !

A l’image des accords sur le climat signés à travers le globe, la mode tend enfin l’oreille au râle de la planète avec le “Fashion Pact“. Présenté en aout 2019 et approuvé par trente-deux entreprises de la mode et du luxe, représentant environ 150 marques, ce papier annonce le début d’une grande marche que l’on espère prometteuse car semée d’embuches. Il faut dire que les objectifs à relever sont colossaux: le recours à 100 % d’énergies renouvelables, le développement de nouveaux matériaux pour réduire la pollution aux micro fibres plastique etc.

Alors pour relever le défi avant 2030, date limite fixée, certains ont déjà commencé à huiler la mécanique. Exemple, Chanel vient de lancer la “Chanel mission 1.5°”. Un nom un peu spatial pour des volontés qui ne demandent tout de même pas la lune. Équilibrer ses émissions carbones résiduelles, financer des projets d’adaptation aux changements climatiques ou encore réduire drastiquement son emprunte carbone, la prise de position de la maison aurait certainement fait plaisir à celle qui disait: “Pour être irremplaçable, il faut être différente” (Coco Chanel).

“Chanel s’engage très clairement sur la voie d’une économie à plus faibles émissions de carbone. Chanel Mission 1.5° s’ancre dans la vision à long terme qui est la nôtre, elle est l’expression de notre ambition à contribuer à ce défi majeur pour l’humanité entière, et à inscrire l’avenir de notre entreprise dans un monde plus durable”- Andrea d’Avack, Directeur international du Développement Durable de Chanel.

La haute couture doit montrer la marche suivre

« J’ai ouvert tous les tiroirs, j’ai récupéré toutes mes anciennes collections, tout ce que j’ai chiné en voyages ou aux puces, pour en fait des confettis et les réaliser », Jean-Paul Gaultier ne semble s’être jamais autant amusé qu’avec son “dernier” défilé haute-couture. Derrière les paillettes et les épaulettes, l’enfant terrible de la mode s’est livré à un exercice exemplaire: faire du neuf avec du vieux. Les dernières fashion-week ont d’ailleurs globalement marqué un nouvel intérêt pour l’écologie. La maison Margiela a notamment dévoilé sa ligne éco-responsable “Recicla”jupes en tulle et chemises déstructurées ont vu le jour dans des matières chinées dans des magasins de seconde main et les marchés aux puces.

“Adieu le flambant neuf, bonjour le flambant vieux !” – Jean-Paul Gaultier

Le tournant écolo pour le luxe est impératif. Il faut que les consommateurs reprennent goût à l’achat , la haute couture se doit de rééduquer leur “palais mode”.  « Dans la mode, le meilleur policier, ce n’est pas un Etat, c’est le consommateur, le citoyen » a ainsi expliqué Marie-Claire Daveu, directrice du développement durable et des relations institutionnelles internationales de Kering ( Gucci, Yves Saint Laurent, Bottega Veneta, Alexander McQueen…). Voici-ci venue une nouvelle vague de créateurs qui entendent bien faire bouger les choses et ça marche. Regardez la mode durable du jeune Kévin Germanier dont les créations sont désormais portées par des modèles comme Björk  ou encore Beyonce.

Björk en Kévin Germanier dont les collections sont garanties zéro déchet

Pour aller plus loin: la mannequin néerlandaise Doutzen Kroes qui a récemment ouvert sa chaine youtube s’infiltre dans les maisons de haute couture et pose la question : peut-on être sexy et écolo ? Oui et encore oui !