Londres a été la première capitale de la mode à accueillir un tout nouveau genre neutre et totalement virtuel pour la Fashion Week. Le calendrier habituel de juin a été chamboulé en faveur d’une célébration fusionnée des genres. Complètement numérique et ouverte à tous, la plate-forme en ligne gratuite a réunit la communauté mode entre les 12 et 14 juin 2020. Interviews, vidéos créatives, présentations de collections et discussions, voici les temps forts de la Fashion Week digitale de Londres.

Au cours des trois derniers jours, nous avons vu l’industrie de la mode se rassembler, s’adapter et transformer la London Fashion Week Men’s en un événement numérique en réponse au Coronavirus. Une approche à contre-courant de la frénésie habituelle de la semaine de la mode, lancée sur la plateforme digitale de la London Fashion Week, ce vendredi 12 juin 2020. Au programme, des interviews, des focus sur les marques participantes et des présentations de collections dévoilées sous la forme de vidéos.

Réparti sur trois jours et accessible à tous, l’événement couvre des thèmes aussi variés que la mode éco-responsable, la diversité dans le milieu, l’avenir de l’industrie et les obstacles auxquels les designers ont dû faire face pendant la période de confinement, avec une production au ralenti. Voici les présentations que nous avons préféré de la Fashion Week digitale londonienne.

L’imaginaire de KA WA KEY

La marque KA WA KEY a présenté un mélange de SS21 et de pièces archivées. La collection a été présentée en utilisant seulement un écran vert, le tout réalisé pendant le confinement. La vidéo, intitulée There is no place like home, a été inspirée par des comptines d’enfants et des personnages de contes de fées. Etait-ce  la vraie vie ou une hallucination, nul le sait. 

Le prélude de Xu Zhi

Le créateur de mode Xu Zhi a lancé sa dernière collection AW20 via un film virtuel. Le designer a vraiment repoussé les limites d’un défilé typique avec des transitions fluides entre une station de métro et un appartement de luxe. Une mode élégante qui peut être portée de jour comme de nuit. Les pompons, le patching en fausse fourrure et les tissus abimés ont été au cœur de cette dernière collection, tout en conservant un look sur mesure.

Les archives bleues de Nabil Nayal

Dans un court métrage de 4 minutes, le créateur de mode britannique d’origine syrienne Nabil Nayal présente sa dernière collection, qui pourrait être résumée par le seul mot “Bleu”. Voici un aperçu de quelques-unes de ses créations présentées lors de cette Fashion Week digitale.

Dans l’intimité de Charles Jeffrey

Le samedi, un événement a été organisé pour une collecte de fonds à l’attention de UK Black Pride. C’est le créateur Charles Jeffrey qui l’a organisé dans le sous-sol de sa maison de mode LOVERBOY, fondée pour entendre des musiciens, des danseurs, des artistes et des designers. Une performance en direct qui lui a également permis de présenter sa dernière collection, composée de 20 pièces au total. Des tricots aux couleurs vives, des chandails à capuchon surdimensionnés et éclaboussés d’imprimés. 5% des ventes ira à la Kaleidoscope Trust COVID-19 Response Campaign, qui travaille sans relâche pour défendre les droits humains des personnes LGBTQIA+ dans le monde entier pendant cette pandémie mondiale.

Pour résumer, l‘événement digital proposé par le British Fashion Council aborde la mode d’une manière plus globale, en compagnie de ses principaux acteurs. L’accent a été mis sur le travail des designers et leur capacité à s’adapter dans la manière d’aborder leurs collections. Pari réussi ? L’événement digital ne remplace pas l’effervescence d’une “vraie” Fashion Week mais ouvre la voie vers le tout digital, ce qui pourrait bien accélérer le renouvellement de la Fashion Week, sur le long terme.