Si vous avez un point faible pour la pop électronique anglaise, le moment est venu de choisir votre nouvelle égérie. Préfèrerez-vous le charme lumineux de Katy B ou céderez-vous à la vénéneuse Charli XCX ? allez, un petit Versus pour vous aider dans cette décision ô combien cruciale.

Avec son air de girl-next-door fêtarde, Katy B était ce qu’il fallait à la scène électronique londonienne de 2010 : une touche de délicatesse féminine dans un monde dominé par les producteurs cérébraux et les artisans du dubstep bourrin. Comme TTC en son temps, Katy B semble passer sa vie « dans le club », si l’on se réfère aux préoccupations qui traversent ses morceaux : écouter de la musique à grosses basses (« Katy On A Mission », son tube originel), onduler sous les spotlights (« Lights On »), flanquer des râteaux aux dragueurs (« Easy Please Me »), etc. En 2011, elle sort l’album On A Mission, qui consiste, essentiellement, en une compilation de ses singles sortis ou à venir, et se classe second dans les charts anglais. L’année suivante, son « Broken Record » est sacré « hymne du dancefloor » par le NME, tandis qu’elle s’associe à Mark Ronson pour réaliser la chanson de la campagne promotionnelle Coca-Cola des Jeux olympiques d’été londoniens (« Anywhere In The World »). Bon, il faut bien vivre, n’est-ce pas  ? Cette année, retour aux fondamentaux avec l’EP Danger, sur lequel on croise, notamment, sa compatriote, Jessie Ware.

Difficile de confondre Katy B, son visage innocent et sa longue chevelure rousse, avec une Charli XCX qui affiche un penchant pour le rouge à lèvres noir et les crucifix. Un peu goth sur les bords, Charli incarne une face plus sombre (mais sympa quand même, rassurez-vous) de la musique électronique, qui mobilise un ton volontiers dramatique, des synthétiseurs bourdonnants, et des voix subissant les pires outrages électroniques. Et pourtant, en dépit de cela, ses morceaux restent délicieusement pop, comme ce « Nuclear Seasons » qui nous avait tant séduits, il y a quelques temps. Peu avare de ses talents, elle écrit, en 2012, le carton international « I Love It » pour ses copines suédoises d’Icona Pop, avant de sortir son excellent EP, You’re The One. En ce moment, Charli XCX semble se chercher : sa mixtape en demi-teinte Super Ultra s’ouvre sur un morceau hip-hop rappé par une dénommée Brooke Candy (le dispensable « Cloud Aura »), mais se clôt par une balade mélancolique (la jolie « Forgiveness »). On tique, mais on guette, quand même, la suite avec impatience.

Par Thibault Goehringer