Friandes de mode unisexe avec une bonne portion de street credo’, les créatrices australiennes Sarah Schofield et Agatha Kowalewski ont fondé la marque ASSK en 2012; une marque de vêtements qui propose une véritable réflexion artistique sur des mouvements culturels hors-normaes… Vous n’avez jamais encore entendu parler de “Juggalos” ou de “Preppers”? Voici donc une bonne raison pour partir à la découverte de ce duo…

par Elisabeta Tudor

ASSK, c’est une histoire d’amour avant tout. Cette jeune marque est née d’une rencontre entre les créatrices australiennes Sarah Schofield et Agatha Kowalewski. Une soirée de réveillon bien arrosée a suffit à ces deux jeunes femmes pours ‘éprendre, non seulement d’amour, mais d’une nouvelle passion pour la mode unisexe.

Le fait de créer des vêtements unisexes a été très naturel pour nous”, affirme Sarah, qui avant de créer sa propre marque avec sa partenaire Agatha, a déjà fait preuve d’une première expérience dans l’industrie du luxe. “Le concept unisexe est le plus naturel qui soit, car il est universel. Les codes masculins et féminins se mélangent tellement de nos jours, que le fait même d’attribuer certains vêtements à un genre en particulier est devenu totalement superflu”.

Lancée en 2012 seulement, la marque ASSK a déjà une panoplie de points de vente, alors que depuis leurs débuts, Agathe et Sarah n’ont jamais mis les pieds dans un atelier, l’ensemble de leur collections étant façonné dans leur petit appartement parisien de 18m2. Leur clientèle? “L’asie principalement“, nous confie Agathe, “mais nous développons nos points de vente en ce moment. Ceci-dit, nous ne travaillons pas avec des agents commerciaux; Internet nous donne une certaine indépendance. Nous cherchons les détaillants sur le web et nous les contactons“. Parmis leurs diverses boutiques à travers le monde, le duo ASSK a pu se réjouir d’être représenté par des concepts stores réputés, tels que VFiles à New York, IT à Hong Kong et Candy à Tokyo.

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L’esthétique qui différencie ASSK des autres jeunes marques? Leur manière de flirter avec les cultures underground et les mouvements hors-norme. Leurs collections sont souvent inspirées par des groupes vivant en marge de la société, ou bien qui se distinguent à travers leurs rituels bien précis. “Notre collection printemps-été 2014 fait référence aux “Juggalos”, explique Agatha. “C’est une sous-culture un peu à part, que l’on trouve principalement aux Etats-Unis. Des amateurs de horror-core, un style bien précis du hip-hop, qui maquillent leurs visages comme des clows”, continue Sarah, en expliquant que la collection fait également référence à des uniformes de motocross, tout en ajoutant des imprimés graphiques aux couleurs vivaces, inspirés par le côté tribal des motifs empruntés aux “Juggalos“.

La nouvelle collection automne-hiver 2014/2015, quant à elle, dévoile des motifs moins criards et plus subtils, le sujet en occurrence reste encré dans la notion de sous-culture. En collaboration avec l’artiste Olivier Van Der Lugt, le duo ASSK a ainsi crée des imprimés qui “rappellent au lendemain de l’apocalypse ratée” explique Agatha amusée. “Il s’agit là de la culture des Preppers comme on les appelle aux Etats-Unis. Ces gens qui pratiquent le survivalisme, qui dédient leurs journées à se préparer à une éventuelle apocalypse. Ils construisent des abris, ils stockent de la nourriture… Ils ont un côté très honnête et complètement maniaque à la fois. C’est ce qui nous a séduit.”

Après avoir montré leur nouvelle collection à New York, pour les défilés officiels du prêt-à-porter femme en javier, le duo ASSK se dit tenté par une première présentation à Paris, pendant la semaine des collections de prêt-à-porter homme, en juin. “On ne sait pas trop ce que l’on veut faire”, avoue Sarah. “Ceci-dit, notre présentation ne va certainement pas être un défilé classique. Si on n’arrive pas à séduire le public français, on sera quitte de la bousculer un peu”.