Avec Et vivre était sublime, Nicolas Rey et Mathieu Saïkali se réunissent à la Maison de la Poésie pour une lecture musicale où L’envie de baiser de David Thomas répond au Sympathy for the Devil des Stones.

Nichée dans un passage parisien perpendiculaire à la rue Saint-Martin, la Maison de la Poésie accueillait mardi à 20h, une vingtaine de personnes dans une salle au sous-sol pour une lecture musicale. Serrés, les uns contre les autres, une vingtaine de personnes attendait le début de cet exercice singulier dans cette pièce aux pierres apparentes. Soudain, les premières notes de musique résonnent. Étrange duo que celui formé par Nicolas Rey et de Mathieu Saïkaly, entre l’écrivain à l’air goguenard et le musicien timide. Leur histoire, c’est une histoire d’amour, un amour du texte qu’il soit chanté ou écrit.

« Depuis mes 16 ans, je mets les textes dont je tombe amoureux dans une boite à chaussures. Je suis tombé amoureux à plusieurs reprises : Rilke, Céline, Raymond Carver, Albert Cohen, Robert Mc Liam Wilson, Philippe Jaenada, David Thomas…
Un soir, j’ai rencontré Mathieu Saïkaly. Il avait, depuis l’âge de 6 ans, gardé dans sa guitare tous les disques dont il était tombé amoureux : Bob Dylan, Frank Sinatra, Bright Eyes, Gainsbourg, Radiohead, Elliott Smith…
On a parlé dans un bistrot en tête-à-tête. Je l’ai trouvé très beau. Il m’a trouvé très vieux. Mais nous avons décidé de fusionner nos deux histoires d’amour. D’en faire un beau mélange. Et ça m’a donné envie de sourire à nouveau. Voilà comment les choses ont commencé. Et je vous invite à nous suivre d’un geste bleu. Et j’aime déjà cette fille dans le public. Et vivre était sublime. »

Sous le pseudo “Les Garçons Manqués“, Rey et Saïkaly créent une atmosphère de proximité. À moins d’un mètre du public, ils croquent les textes et les morceaux, le temps se suspend. Renouant avec l’intimité des textes, comme de retour dans leur chambre adolescente, ils nous font découvrir la subtilité des extraits qu’ils évoquent ; amours ratés, sexe, mort, c’est la vie elle-même qu’ils invoquent en ce lieu. Oui, vivre est sublime.

Et vivre était sublime de Nicolas Rey et Mathieu Saïkali
Jusqu’au 16 février à la Maison de la poésie
Passage Molière
157 rue Saint-Martin
75003 Paris