Nicolas se réfugiait beaucoup dans le dessin, dans les livres tels que les mangas ainsi que les dessins animés. Il nous raconte sa quête artistique.

Nicolourson ou Nicolas Melgire est né en 1993 dans le Val D’oise. Enfant de parents issus de la classe ouvrière, il vécut au sein d’un quartier difficile où le graffiti a été son premier contact avec l’art. Le tag est alors devenu un moyen d’expression, mais aussi une manière de se préserver des violences environnantes.

« Il y a de l’art partout. Moi, c’est par la présence de graffiti dans mon quartier qui a fait naître en moi cette curiosité artistique. J’ai voulu m’investir sur différents matériaux, comme le carton, le bois. Mais c’est surtout le rapport entre animation et art qui me donne l’envie de valoriser l’art digital. »

Nicolas Melgire

Une curiosité artistique infatigable

Cette passion l’amène à vouloir étudier dans le domaine artistique. En 2010, c’est alors qu’il accède à une formation professionnelle liée à la publicité, qu’il eût un coup de cœur pour l’art. Passionné par des artistes tels que Jeff Koons, Andy Warhol, Basquiat, Keith Haring, Takashi Murakami et plus tard Kaws, il eût à son tour l’envie de raconter des histoires à travers ses œuvres. En 2012, il accède à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, où il s’initie à la peinture et à la sculpture.

En 2014, il intègre une école d’animation, ce qui lui permet d’approfondir ses techniques de dessin et de comprendre les proportions de l’anatomie. Faute de budget, il quitte l’école un an plus tard. N’ayant pas pu obtenir le diplôme, il enchaîne les petits jobs afin de rembourser ses études.

En 2018, il se replonge dans ses croquis afin de trouver son identité artistique. Son idée était de créer sa signature ainsi que son avatar, par un personnage vivant des aventures à travers ses œuvres. Elle est représentée par une ligne droite ainsi qu’une ligne faisant des zigzags. La ligne droite est un chemin qui a été idéalisé par ses parents préférant la facilité. La ligne zigzag est un chemin plus difficile mais passionnel.

Transmettre le récit des autres

Son personnage représente un mélange entre la tête d’un ours et la tête d’un lion kawaii dans un style manga. Les fissures marquent ses origines.

« J’ai en partie puisé mon inspiration dans les mangas de mon enfance, du One Piece en passant par Bleach. Il y a la même envie de retranscrire les épreuves passées, par des détails physiques sur mon personnage. L’ourson est mon avatar, sa coupe afro, sous forme de pétales, est aussi une référence aux coiffes amérindienne dont j’ai l’héritage. La non-présence de pupille est une manière pour moi de transmettre l’empathie de mon personnage, capable de transposer les vécus des autres. »

Parler à toutes les générations

Nicolourson souhaite rendre l’Art accessible à tous et à toutes les générations. Il souhaite passer un message, celui de ne jamais lâcher ses rêves. L’imagination de ses œuvres révèle le rêve, il veut faire rêver. L’artiste a pour souhait de toucher à divers procédés artistique, du carton en passant par la toile, voir le design d’objet.
« J’ai envie d’être une touche-à-tout. Pour moi, l’étiquetage des expressions artistiques est limitant. La matière noble n’existe pas. C’est ce que l’on veut transmettre qui fait l’œuvre, qu’importe la technique ou les moyens. »

Il est important pour Nicolas de garder l’esprit street-art qui représente ses racines, ainsi que le style superflat et le pop art, qui représentent son enfance et son coté innocent qu’il chérit. Son envie est de pouvoir jouer avec ce personnage, s’amuser à le mettre en situation avec d’autres personnages, images, tableaux, et tout ce qui peux concerner l’actualité artistique.

« Après plusieurs années d’expérimentation, j’ai eu le besoin de former ma réelle identité artistique. Pour cela, j’ai voulu à l’image de Disneyland ou encore Mario Bros créés tout un monde autour de Nicolourson. Une de réinterprétation de la vie de quartier en y transmettant les instants de bonheur. C’est une manière pour moi de transmettre un autre récit de ces lieux de vie. »

Le lien entre artiste et vêtements

Cette expression artistique, il a l’envie de la prolonger également dans le vêtement. « Je vais prochainement sortir 2 tee-shirts, qui sont des extensions de mes œuvres. J ‘ai un réel lien avec les vêtements et du sportwear. Je trouve que l’apport artistique est toujours enrichissant dans notre rapport aux vêtements. »