Il faut avoir de la voix pour porter “Daydreamer” d’Adèle à 16 ans à The Voice Belgique. Un titre de choix pour la jeune artiste Belge qui aime rêver haut et fort jusqu’à atteindre les nuages comme en 2017 où elle se hissera à la 4ème place du Concours Eurovision avec City Lights. Blanche continue sa route sur ce petit nuage sans perdre de vue la planète Terre. Aujourd’hui, elle peut enfin toucher du bout des doigts un premier album en préparation. Un projet qui  reprend toute la poésie et les nombreux questionnements de la jeune femme. Rencontre avec une étoile montante.

© Chloe Sheppard
© Chloe Sheppard

Tu as fait du chemin 2 ans après ton passage à l’Eurovision. Aujourd’hui tu te sens plus Blanche ou Ellie Delvaux ? 

J’arrive de plus en plus à joindre les deux. Je commence un peu à sortir de ce rôle, de cette sécurité des débuts. Je ne savais pas si je devais être différente entre la scène et la vie de tous les jours. Je ne me suis jamais cachée derrière l’un ou l’autre mais on va dire qu’aujourd’hui je suis de plus en plus à l’aise.

Blanche est tombée dans la marmite de la musique étant petite ?

J’ai commencé à faire de la musique parce que mon frère était déjà chanteur. J’ai baigné dans cette ambiance musicale. À la maison, il y avait un piano, la radio était toujours allumée et j’avais un karaoké dans ma chambre. J’avais ce rêve d’aller à la Star Academy, une envie d’être célèbre, d’être Hannah Montana comme beaucoup de petite fille à cet âge-là.

Hannah Montana t’a fait rêver petite, quels artistes t’ont fait grandir ? 

C’est vrai que ça peut paraître un peu ridicule mais j’apprécie la musique de Miley Cyrus. Ce sont mes références, ma génération. Pour ce qui m’a fait grandir, j’ai toujours aimé les voix puissantes, envoûtantes, avec une certaine douceur comme celles d’Adèle, Emeli Sandé, Birdy, Hannah Reid (de London Grammar)…

Qu’est-ce que tu écoutes aujourd’hui ?  La nouvelle génération remarquée d’artistes belges comme Angèle ou Claire Laffut t’inspirent-elles ?

J’apprécie beaucoup ces filles mais je penche plutôt du côté anglophone dans ma musique, mes inspirations.  J’écoute des artistes comme RY X, Soak ou encore Girls In Hawaii, un groupe d’indie-pop belge avec qui je chante sur scène.  Des musiques encore une fois très envoûtantes qu’on aime écouter avec un casque. Après j’apprécie aussi le rap français et même si mon style se prête plus aux sonorités anglaises, il m’arrive de chanter en français quand j’improvise au piano et j’écrirai peut-être un jour dans cette langue.

Il y a quelque chose de très poétique dans ton travail, comme par exemple avec ton titre “City Light”, une histoire d’amour racontée à travers des métaphores sur la lumière. Tu es une rêveuse ? 

C’est vrai que quand on commence en studio j’ai toute une imagerie qui me vient rapidement en tête, j’arrive à visualiser des histoires ce qui n’est pas toujours facile à expliquer aux autres (rires). Heureusement que j’ai une bonne plume et je suis heureuse que la poésie se ressente dans ce que je fais.

Un de tes plus grands rêves est d’ailleurs sur le point de se réaliser avec ton premier album. 

Oui, ça fait deux ans que je suis sur le projet, écrire les chansons est allé assez vite, il y a eu une période de flottement et maintenant c’est la dernière ligne droite. Je veux raconter encore des histoires dans ce projet. J’aime parler de choses qui me touchent de près ou de loin car je suis quelqu’un d’assez sensible.  Après je vais aussi beaucoup parler du thème du doute, du questionnement que j’ai déjà abordé dans mes précédents titres.

© Chloe Sheppard
© Chloe Sheppard

Dans tes deux titres précédent “Wrong Turn” et “Moments”, la question de l’instant présent et de trouver sa place se font écho. 

Oui, “Wrong Turn” c’est justement l’idée de la prise de risque, des changements que l’on peut faire quand se trouve dans une position où on ne sait pas trop où aller, où l’impression d’être bloqué se fait ressentir.

Personnellement, tu as l’impression d’avoir trouvé ta place  ?

Oui mais se poser des questions est tout à fait normal même pour quelqu’un qui a sa carrière déjà bien entamée. J’ai encore beaucoup d’interrogations sur mon image par exemple. La question des réseaux sociaux m’a obsédé pendant un bon moment. J’ai l’impression qu’on définit de plus en plus un artiste par rapport à son feed Instagram. Je n’ai pas envie qu’on me définisse par rapport à ça mais plutôt sur mon travail, ma réflexion sur les clips, mes prestations sur scène. Je suis un peu nostalgique de cette époque de l’image d’un artiste davantage perçue à travers une superbe pochette d’album, un beau clip, une tenue de scène.