LA COVER DIGITALE

 

 

LE SHOOTING LIVE

 

 

 

CRÉDITS PHOTO/SHOOTING :

Photographe Louis Yago – Styliste Charlotte Renard – MUA & Hairstylist Karine Marsac.

 

 

RHYTHM. BY MODZIK LIVE SESSION

 

 

CRÉDITS MODE LIVE SESSION :

Charlotte Mazet porte un top en néoprène, un pantalon MUGLER et des santiags ISABEL MARANT.
 
 
 

 

 

L’INTERVIEW

 

Comment décrirais-tu ta relation avec la musique ?

Mon rêve depuis toujours, c’est d’être chanteuse. La musique, c’est quelque chose qui me porte depuis toujours. C’est mon exutoire.

Comme mon père est batteur, j’ai eu la chance d’avoir une salle de musique dans la maison avec un micro, des petits pianos où j’ai pu tout apprendre. Il m’arrivait même parfois, lorsque j’étais en vacances, d’aller dans la forêt pour chanter pour que personne ne m’entende. Si je ne chantais pas, je me sentais trop mal.

Mon rêve n’a jamais changé et je n’ai toujours rien lâché. Je ne me vois pas faire autre chose et je n’essaierai pas autre chose.

 

Est-ce que tu peux nous parler de ta méthode pour composer ? Est-ce que l’écriture des paroles te vient naturellement ?

C’est toujours un peu calme. J’ai mis du temps à trouver mon écriture, mais à force d’essayer, j’ai appris comment je fonctionnais et cela est devenu une thérapie.

Tu t’installes en piano-voix, tu composes, puis arrive un moment où tu trouves le fil conducteur de la chanson. Après cela, c’est plus qu’un puzzle, en fait. Tu prends ce mot et celui-là, puis tu vas te poser sur le canapé avec l’ordi. Tu vas assembler ce puzzle et c’est un moment de thérapie incroyable. La satisfaction de voir une sorte de poésie sur papier, ton histoire.

Certaines personnes préfèrent écrire d’abord, puis composer la mélodie, d’autres la mélodie puis écrire. Pour moi, c’est un tout. Je me mets au piano et je chantonne, je fais du « yaourt » et je me force à faire du « yaourt » en français.

 

Tes dernières chansons, Ta Star et Amour A, sont des chansons sensibles et intimes, est-ce que tu es plus à l’aise quand tu écris des chansons personnelles ?

Les chansons qui figurent dans l’EP sont vraiment des histoires personnelles que je porte dans mon cœur. Elles parlent souvent d’amour, car finalement, c’est ce qui me touche le plus. Tout le monde est touché par l’amour, négatif ou positif.

Mais j’ai hâte de sortir l’EP parce qu’il y a deux de mes chansons préférées qui vont arriver. J’ai vraiment hâte de les cliper et de les jouer en live. Je n’en peux plus d’attendre là, go !

 

Comment décrirais-tu ton univers musical ?

J’adore les harmonies un peu aériennes. Mes influences de base sont plutôt psychédéliques, assez dream pop, comme Beach House, un groupe d’aujourd’hui qui vient de Baltimore. J’apprécie également le jazz, les Pink Floyd, les mélodies à la Muse aussi, les Radiohead… des choses assez compliquées d’un point de vue mélodie. Du moins, dans mes compos, je me rapproche pas mal de cette dream pop.

J’adore même composer parfois des œuvres « pianistiques » où il n’y a pas nécessairement de la voix. Mon but à la fin, c’est d’avoir un album avec des interludes, un album qui raconte une histoire. J’ai une hâte sans nom à faire des lives parce que je vais m’éclater. Je vais faire des intros super longues qui vont monter progressivement et exploser au milieu !

 

Et si tu pouvais collaborer avec un.e artiste de rêve ?

J’adore l’univers d’Aurora. Je m’y identifie beaucoup parce qu’il y a quelque chose d’assez céleste et aérien qui me parle. Chaque fois que je l’écoute, je me dis que j’aurais aimé créer une chanson comme celle-ci.

J’admire Angèle. Au début, je n’osais pas trop chanter devant des gens parce que je me disais que j’avais une petite voix, que ce n’était pas intéressant. Quand Angèle a commencé à percer, je me suis dit, mais, waouh, elle me donne tellement de force indirectement. Je lui suis vraiment redevable car elle m’a énormément aidée dans ma direction, même si musicalement, on ne fait pas trop la même chose.

J’apprécie également Zaho de Sagazan et son côté pop électro. J’aime sa manière d’écrire et sa personnalité qui dégage quelque chose de sincère. Elle ne cherche pas à être quelqu’un d’autre, et c’est ce que j’apprécie particulièrement chez elle – enfin de ce que je vois d’elle.

 

Tu m’as parlé de ton parcours, des Cours Florent qui t’ont aidé à t’assumer, est-ce que tu aimes te produire sur scène ?

C’est un besoin. Dès que je m’installe devant le piano, il y a une bulle qui se crée. C’est là où je me sens plus à ma place. Quand je me mets face à un instrument et qu’on me laisse chanter, là, je vais oublier tout ce qu’il y a autour et juste être moi.

 

Est-ce que ta participation à The Voice en 2021 a laissé une empreinte dans ton parcours ?

The Voice c’était un peu le deuxième vrai « concert » que j’ai fait. Pendant le confinement, avec mon meilleur ami on a réalisé un live pour la plateforme, 1 jour 1 live. C’était la première fois que j’allais devoir assurer un live d’une heure. C’était qu’à base de reprise pour le coup mais ça m’a mis dans le bain et confortée dans l’idée que, waouh, je veux faire ça toute ma vie.

Participer à The Voice a été source de beaucoup de stress, car lorsque tu montes sur scène, tu n’as pas droit à l’erreur. Je tenais absolument à m’accompagner au piano et j’avais préparé quelque chose d’assez complexe. Cela m’a demandé beaucoup de travail, mais m’a permis de progresser énormément. J’avais très, très peur mais j’en tire que du bon.

J’ai été très déçu lorsque j’ai été éliminé lors des battles parce que pour moi, c’était un rêve qui commençait à se toucher des doigts et qui s’écroule à nouveau. Je me disais « J’ai essayé, mais je n’ai pas réussi ». Mais avec le recul, The Voice a été une très belle expérience. Cela m’a apporté de la crédibilité par rapport à ma famille et mes amis, en montrant que je pouvais en faire mon métier, et cela m’a permis de faire de très belles rencontres.

La peur, mais une bonne peur.

 

En parlant de performances, est-ce que tu vas souvent en concerts ? Des endroits en particulier auxquels tu es attachée ?

J’adore aller en concert parce qu’à chaque fois que je sors d’un bon concert, je suis pleine d’envie de composer, de nouvelles idées et de good vibes.

J’habite à Montmartre, donc je suis à cinq minutes à pied à toutes mes salles préférées mais j’adore aller à La Cigale.

Je l’ai découvert il y a un an parce qu’une copine avait deux places pour aller voir Terrenoire, que je connaissais de loin. Je n’aurais pas pris les places par moi-même, mais j’ai été stupéfaite par l’énergie qu’ils ont dégagée sur scène. J’adore ce genre de surprises. On t’entraîne en concert et waouh, tu découvres l’artiste !

C’est pour ça que j’ai hâte de performer parce que pour moi, le vrai artiste, tu le découvres en live. Quand tu fais des versions studio tu as des concessions mais quand tu fais des lives, c’est là que tu t’éclates. Si tu veux jouer une musique de dix minutes, tu la fais dix minutes et tu embarques tout le monde avec toi !

 

Déjà une vision pour tes lives ?

J’ai déjà tout en tête. J’ai envie de projeter des images, je serai au clavier avec un bassiste, un guitariste, un batteur et quelqu’un au synthé. On fera tous des harmonies pour créer une ambiance à la Beach House, un peu électro. C’est clairement ce qu’il va se passer.

D’ailleurs, je vais faire une première partie au Mazette le 2 novembre. Trop drôle. Je m’appelle Charlotte Mazet, et ma première partie sera au Mazette avec mes musiciens.

 

Basculons vers la mode, tu as choisi de rester en Mugler pour cette interview, quel est ton rapport avec la mode ?

J’adore la mode. Je ne pense pas que l’esthétique soit la chose la plus importante chez un artiste, mais pour ma part, c’est quelque chose que j’apprécie.

Là, par exemple, j’aime bien le look que j’ai parce qu’il est rock, décontracté, et je me sens moi-même dedans. Les tenues trop sophistiquées ne me correspondent pas vraiment. Je préfère quand ça tire un peu sur le masculin avec un côté un peu… on ne va pas se cacher, sexy. Ce bustier, c’est sexy. Je sais que j’ai une voix assez légère, un peu fifille, et donc j’aime bien casser cette image avec un look qui tire un peu plus rock. En plus, ce sont vraiment mes influences, le rock progressif.

 

Des marques qui te tiennent au cœur ?

Là, je suis habillée en Mugler : « I love it ! » Courrèges sinon. Après, on parle un peu des années 70 mais le perfecto en vinyle de Courrèges, un jour je l’aurai ! J’apprécie particulièrement les styles qui évoquent les années 70 tout en restant rock. On va parler de robes trapèzes à fleurs assez courtes avec des bottes ou des choses comme j’ai avec des santiags. Un mix entre quelque chose d’assez bohème et années 70.

 

Et juste par curiosité, la forêt a-t-elle une bonne acoustique ?

Honnêtement, je veillais juste à ce que personne ne puisse m’entendre. Si je savais qu’il y avait quelqu’un même à 500 mètres, c’était encore trop près. Il fallait vraiment que je sois sûre que personne ne m’entende. Mais imagines tu te promènes dans la forêt tranquillement et tu vois quelqu’un contre un arbre qui chante, qui est en train de se libérer. Ça doit être drôle comme image !

 

Texte / Antoine Breteau