Ce joli brin de fille a débarqué dans le pop r’n’b game britannique en 2017 avec deux titres « The Hoodie Song » et « Jenny » (produits par Two Inch Punch) suivi d’autres titres marquants comme “Anticlimax” et “Therapist” ainsi que les 2 EPs Frankly et After Hours plébiscités par le public ainsi que la critique et relayés par la BBC : une artiste qui tire son épingle du jeu grâce à son ton direct, son attitude naturelle et des paroles incisives alliées à une production complètement dans l’air du temps, elle a su imposer une signature musicale bien à elle, mêlant pop, r’n’b et même quels influences reggae. En 2019 elle publie Chapter 1, un long format qui rassemble la plupart de ses titres. Mae a collaboré avec Ms Banks, Steel Banglez mais aussi Kenny Beats. Elle ajoute : «J’adorerais vraiment travailler avec Steve Mac » car il a un son « très britpop et non américanisé », voilà qui est dit! Quand à la scène, après avoir fait les premières parties de la tournée du girlgroup Little Mix elle se sent prête à prendre son envol devant son public. « La musique me fait me sentir vivante et je veux juste transmettre ce sentiment aux autres. »

Quel a été le déclic avec la musique?
Plus jeune, j’étais fan de Gwen Stefani et à partir j’ai su que je voulais faire de la musique. Je chantais mes propres chansons devant ma famille pour leur faire comprendre que c’était du sérieux pour moi. Lily Allen a eu aussi une forte influence sur moi lorsque j’étais plus jeune. Je l’ai même rencontré alors que ma carrière avait commencé : je ne savais pas quoi dire, c’était complètement surréaliste pour moi. La musique m’a toujours intéressé, mais je ne suis pas allé à l’école de musique ou quoi que ce soit. Je me suis avant tout lancé pour le plaisir. J’ai toujours aimé l’écriture et la créativité, mais j’ai commencé à écrire des vraies chansons assez tard. C’est le nord de Londres m’a façonné en tant que personne et en tant qu’artiste et cela fat partie de ma musique encore aujourd’hui : quand je sens que mon accent s’efface, je cherche à revenir à mes racines. C’est important pour moi que ma musique me ressemble et qu’on l’identifie dès les premières mesures car ma musique et moi ne font qu’un.

Ou as-tu puisé ton l’inspiration pour ton dernier single en date « I Don’t want your money » ?
Je voulais écrire une chanson d’amour, car beaucoup de mes chansons signifient plutôt «Je n’ai besoin de personne et les hommes sont des idiots» (rires). Mais pour cette chanson, je me suis dit: « Je veux écrire une belle chanson sur quelqu’un que j’aime. Mais qui explique : écoute tu me plais, mais tu n’as pas besoin d’en faire des tonnes pour m’impressionner. » Car quand le gars en fait trop, cela me dérange un peu. Donc, il s’agit simplement de ne pas avoir besoin de ces choses matérialistes, parce que je suis financièrement indépendante et je me débrouille bien toute seule tu vois. Il s’agit plutôt de me donner ton attention, ton amour et ton respect. C’est cela qui me touche.

La vidéo est plutôt fun et simple elle aussi : c’est toi qui l’a conçu ?
J’ai tourné ce clip vidéo sur mon iPhone, car je l’ai réalisé pendant le confinement. Au tout début, quand j’étais en train de proposer des idées et des trucs, je me sentais dépassée. Habituellement, dans tous mes vidéoclips, j’ai eu toute une équipe et c’est toute une collaboration entre eux et moi. Cette fois, c’était complètement différent. C’était juste moi dans ma chambre avec mon téléphone. Je e disais «Oh mon Dieu. Comment vais-je faire ça? Je pense que plus je tournais et que les jours passaient, je me disais: “Cela fonctionne réellement.” Je suis en fait tellement contente du résultat final, car cela m’a en quelque sorte montré que je peux travailler avec ce que j’ai, de manière indépendante. Finalement c’est l’une de mes vidéos préférées.

Le confinement t’a donc poussé à devenir plus créative ?
Avant je n’avais jamais eu à enregistrer ma propre voix : je me concentrais uniquement sur le processus d’écriture. Cette fois, évidemment, je n’ai eu personne ici pour faire ça avec moi, alors j’ai enregistré mes voix et les ai produites. C’est vraiment une un tout nouvel apprentissage pour moi, car je n’avais même pas téléchargé Logic sur mon ordinateur portable, c’est dire ! Donc, je l’ai acheté et j’ai mis en place une toute petite configuration. Cela m’a définitivement poussé dans ce sens où j’apprends à réaliser plus de choses par moi-même. Mais parfois, c’est assez difficile parce que créer pour moi, c’est avant tout de collaborer et d’être entouré de gens inspirants. Mais c’est une nouvelle direction excitante pour moi néanmoins.

As-tu une routine particulière pour écrire et créer une chanson ?
En général e n’ai as vraiment d’idée avant d’arriver au studio, de m’asseoir avec le producteur et de ressentir la vibe. Donc, cela dépend juste de ce que je ressens et ensuite ça sort comme cela. Je ne sais même pas d’où elle vient parfois. J’écrirai quelque chose et je me dis : «Mais d’où est-ce que ça vient? C’est différent tout le temps, mais cela dépend beaucoup de l’humeur dans laquelle je suis et de ce que je vis car mes chansons ont le plus souvent une base personnelle.

Quels sont les producteurs avec lesquels tu collabores ?
Ils y en a plusieurs mais dernièrement je peux citer Jimmy Napes avec qui j’ai réalisé notamment “I Don’t Want Your Money” et “Anticlimax” qui sont des chansons importantes pour moi. On s’entend bien et je le respecte beaucoup car il est du genre à te permettre de produire le meilleur de toi. Il me demande souvent : est-ce que cela te ressemble vraiment ? Il n’y a pas beaucoup de producteurs qui sont comme ça, qui se soucient vraiment de ton identité avant tout. Cela fait du bien et je lui fais vraiment confiance. On fait un bon tandem lui et moi je pense.

Les paroles de tes chansons comme « Dick » sont assez féministes n’est-ce pas ?
Je ne sais pas si je peux utiliser ce terme me concernant mais il faut tout de même avouer que les mecs en général manquent vraiment de respect par rapport aux femmes et que les préjugés à notre encontre sont encore très présent dans la société. Si certains trouvent parfois les paroles de mes chanson dures vis-à-vis des hommes, elles sont le reflet d’expériences réelles. Moi-même étant dans le music business je trouve que la musique est encore un domaine trop dominé hélas par les hommes. Je ne recherche que l’égalité en hommes et femmes, ni plus ni moins, et je n’ai pas peur de m’exprimer ouvertement.

Qui sont les artistes que tu suis et écoutes ?
J’aime beaucoup Lauv et Julia Michaels. Dernièrement j’aime vraiment le nouvel album de Dua Lipa : c’est ma préférée du moment. J’ai beaucoup écouté ces artistes là durant la période d’isolement d’ailleurs.

Mae Muller : Chapter 1