Erwan Castex, dit Rone, donnait un concert à la Philharmonie de Paris ce samedi 14 janvier. Un retour sur une scène française après deux tours du monde pour les tournées respectives des albums Tohu Bohu et Créatures. Et le jeune homme était attendu au tournant.

Pour l’occasion Rone s’était entouré d’invités chers à son cœur : le batteur John Stanier du groupe Battles, le trio à cordes Vacarme, François Marry de Frànçois and The Atlas Mountains et l’écrivain culte de science-fiction Alain Damasio. Quand le premier nous gratifiait de solos de batterie très électriques, les seconds se chargeaient de l’ouverture du concert. Une introduction stridente qui mettait les spectateurs au parfum d’entrée de jeu. Ce concert ne serait pas comme les autres, c’est certain. Les lumières réglées au millimètre, l’acoustique incomparable du lieu. Tout était réuni pour placer un peu plus le producteur Rone dans la légende de l’électronique française.

 

Une apparition plus rapide qu’on ne le pensait des deux derniers nous scotchait au fauteuil, François Marry reprenant le désormais célèbre Quitter la Ville, présent sur le dernier album de Rone, Créatures.

françois marry rone modzik

Le public déjà conquis au bout d’une demie heure restait estomaqué devant l’énergie adolescente de l’écrivain Alain Damasio, reprenant le texte de Bora Vocal, hurlant à faire craquer le micro, en y ajoutant une mise à jour. Plus question de parler d’isolement, l’heure est à l’immolation. L’immolation par l’ouverture. Damasio nous parle de la porte entre nos deux épaules. La recherche de la clé pour certains, la ferveur bleu Marine pour les autres. Et ce choix d’ouvrir la porte ou non.

alain damasio modzik

François Marry nous avoue avoir pleuré durant les répétitions, et remercie Rone de lui avoir présenté l’un des meilleurs écrivains de SF français, qui survolera le concert de ses litanies prophétiques et éclairantes. On retiendra sa métaphore de l’explosion, en duo avec le trio Vacarme.

Un concert bien trop court à notre goût, le temps d’un rappel ou tout le monde remonte en scène, sur Bye Bye Macadam, et Rone descend de son piedestal pour, comme à l’accoutumée, communier avec son public à grands renforts de câlins non sans d’abord repousser le vigile qui cherche à le protéger.

Crédits photo : Camille Kaelblen / RTLnet