À l’occasion de la sortie de son nouvel EP Dripping entre confinement et évasion, obscurité et lumière, l’artiste french électro rennais Les Gordon nous parle de sa musique, de son parcours, de la pandémie et nous livre une playlist de son crû.

(crédit photo principale : Noemie Le Calvez)

L’interview

As-tu été influencé par la scène rennaise pour te lancer ? Quel a été le déclic ?

Alors, j’ai commencé à créer un premier projet solo à l’époque où j’étais en étude de dessin à Lyon. Donc non le premier déclic s’est fait via la scène électronique Lyonnaise. Mais effectivement la création même de Les Gordon s’est opérée à Rennes, c’est dans cette ville que tout a commencé en 2013.

Comment entrevois-tu ton évolution musicale depuis Saisons jusqu’à Dripping en passant par Les Cheveux Longs ?

Depuis « Saisons » oui il s’est passé beaucoup de choses. Déjà je suis super content du chemin accompli,  on pourrait dire qu’en terme de sonorités, que ce soit le mixage, les ambiances, les textures, il y a de l’évolution depuis des années. j’ai pris le temps de bien faire mûrir le projet. Je dirai qu’aujourd’hui je suis super fier de pouvoir lancer mon propre label (ie : Morning Crash records), et donc revenir en quelque sorte à mes début de création, lorsque j’étais totalement automne. La professionnalisation dans le secteur m’a fait grandir aussi, pour me dire que ce n’est plus seulement une lubie que je faisais dans mon coin mais un vrai métier.

La pandémie que nous traversons est-elle une période propice à la création pour toi ?

Aussi étrange que ça puisse paraître, effectivement ces derniers temps de pandémie nous font prendre conscience que le temps est aussi une denrée rare. Il faut bien réfléchir à ce qui nous passionne, ce qui nous fait vibrer chaque jour pour ne pas regretter. Je dirai que la contrainte aussi est un bon allié pour se fixer des objectifs et s’y tenir.
C’est un bon exercice de vie que de devoir s’adapter, essayer de faire avec ces contraintes.

Quel a été le fil rouge ou l’inspiration principale de ce nouvel EP ?

Pas vraiment d’inspiration principale mais plus un premier regroupement de tracks que j’ai pu écrire en fonction d’une année très chaotique liée au covid. Effectivement on va pouvoir retrouver cette première collaboration artistique que je souhaitais faire depuis plusieurs temps avec Anika, une chanteuse germano-anglaise. Ceci a été le point de départ du EP avec plus de liberté artistique, les autres tracks ont suivi logiquement.

À quand un album ?

J’y travaille en ce moment même, je prends le temps de composer sérieusement, de mettre de côté toute les musiques qui me plaisent et de faire évoluer mes prods dans le bon sens.

Quels sont les artistes français dont tu te sens proche sur la scène électro ?

En terme de sonorité, de démarche artistique je me sens toujours lié à des artistes comme Thylacine, Nto aussi dans ce côté électronica un peu plus orienté ambiant et expérimental. Après j’affectionne énormément la scène anglaise qui est pour moi le pilier de la création du projet.

Mettre des images sur ta musique comme le nouveau clip “09:16” c’est important ?

Oui. Tout à fait, c’est bien que tu soulignes cela, car je suis intimement lié à l’image artistique en général. Mon père était peintre artiste de profession (pas étonnant que le titre l’EP fasse référence à la technique de Jackson Pollock, NDLR), alors ça a beaucoup de sens pour moi de mêler l’image, le son.

Est-ce que la scène t’a apporté quelque chose au niveau de la composition de ta musique ?

La scène a toujours une influence sur le son que l’on produit, on s’imagine souvent à jouer notre morceau composé la veille dans sa chambre, c’est ce qui peut arriver (avec un peu de temps de résidence entre temps quand même !) mais oui on a envie de faire soit rêver les gens, les faire danser, leur transmettre une émotion plutôt décuplée lorsqu’on joue sur une scène.

On t’imagine déjà dans les starting blocs pour jouer en live ce nouvel EP dès que ce sera possible ?

Oui, on attend avec patience !

La Playlist :

Je vous fais découvrir des morceaux que j’ai affectionné en tant de pandémie, je suis remonté dans ma playlists de favoris sur Spotify depuis Avril 2020 début du confinement et je vous fais écouter des morceaux que j’ai découvert à droite et à gauche, pendant mes heures de repos, pendant que je baladais ma chienne, pendant que nous attendions dans notre appartement mais que je n’aurais pas forcément écouter sans cette année chaotique. Bonne écoute.

Pour écouter & voir la playlist sur YouTube :

https://www.youtube.com/playlist?list=PL40AyMAAOB7twJ_cGtBRK-H85XgCnajPE

Pour écouter seulement :

LES GORDON : Dripping EP (Morning Crash records)

1. Visions feat Anika
2. 09:16
3. Opale feat Whim Therapy
4. What To DI
5. Une fenêtre sur le monde
6. Sismographe