FILM NOIR c’est le groupe formé autour de la fratrie de Joséphine & Alexandre De La Baume : l’esprit est résolument garage / indie rock et fait la part belle aux instrumentations analogiques. Six mois après leur premier EP remarqué Vertiges (Men of Glory) Film Noir revient avec Tendrement, un nouveau projet né au départ dans le studio 100% analogique de Cundo Bermudez (Ty Segall, No Age) en compagnie de Kirin J. Callinan et Zumi & Cole des Black Lips et terminé précisément la veille du confinement aux côtés de leur complice le producteur très en vue Samy Osta (Louise Verneuil, La Femme, Feu! Chatterton, Juniore…). Au programme, rock cinématographique, garage aux accents de Los Angeles, envolées poétiques et nostalgiques. Alexandre nous en dit plus sur ce projet et nous livre une playlist inspirée entre soul, folk et indie.

l’interview :

Qu’est-ce qui a déclenché l’aventure Film Noir ? 

Après une période où j’ai (Alexandre) travaillé sur des bandes originales de film et d’autres projets, et où Joséphine a eu beaucoup de travail comme comédienne, nous nous sommes retrouvés autour de nouveaux textes écrits par Joséphine. Il y avait dans ces texte quelque chose de « brûlant », viscéral, et très vite la musique qu’on a construit autour a pris une direction assez garage. Il nous a semblé qu’elle appelait à une instrumentation rock et analogique, à un vrai son de groupe. C’est à cette période qu’on a rencontré les autres membres du groupe et qu’on s’est mis à jouer ensemble, et de répétitions en concerts à façonner le son et l’identité du groupe autour de ces premières compositions et des textes de Joséphine. 

Film Noir est-ce une esthétique sonore, visuelle ou les deux en amalgame, inextricablement ?

Tout part des textes qui sont comme des petites nouvelles, des petits films. Chaque membre du groupe s’approprie ces histoires qui fait souvent écho à quelque chose en chacun – on ne s’est pas trouvés et liés par hasard – et cela se traduit aussi bien en son qu’en images, donc l’esthétique est aussi bien sonore que visuelle avec comme maître mot la sincérité, l’honnêteté. 

Joséphine et Alexandre être-vous toujours d’accord sur les décisions du groupe ou vous arrive-t-il de vous opposer ? Comment gérez vous cela ?

Cela fait presque dix ans qu’on travaille ensemble, on a appris, je crois, à connaître à chacun nos forces et nos faiblesses et à comprendre comment celles-ci pouvaient être complémentaires, donc on ne s’oppose quasiment jamais, et si c’est parfois le cas, on a une vie d’expériences ensemble pour savoir comment démêler ces oppositions ! 

Qu’est-ce qui lie et qu’est-ce qui différencie vos deux EPs Vertiges (Men of glory) et Tendrement ?

Tendrement est comme la suite du 1er EP, comme un journal intime lu au moment où il est écrit, à vif. Des amours échoués, des états d’esprits, des anecdotes comme des petits films audio lorsque quelque chose s’est brisé et qu’on erre ou qu’on se perd. Mais cette fois ci raconté avec plus de tendresse et de recul, en élargissant un peu le cadre et en parlant de choses qui se sont passés entretemps aussi. 


Le son analogique c’est une composante importante de votre univers ?

Oui, clairement, on veut éviter la surproduction, on aime les accidents et les imperfections épousent les thématiques de nos chansons. Ca dépend vraiment des genres musicaux mais parfois à vouloir trop lisser et perfectionner un son, quelque chose d’essentiel, de vibrant se perd. Et enregistrer sur bande, en groupe et en direct donne une exigence dans le jeu et dans l’énergie qu’on a moins quand on enregistre en mille petites prises piste par piste, superposées, coupées et recollées sur ProTools. Toutes les démarches sont intéressantes, mais l’analogique et la prise directe nous réussit mieux. 

Votre second EP fait côtoyer une certaine rugosité (Vertiges Anatomiques, Château d’eau) et atmosphère tendre (Elisa, Love) : vous aimez particulièrement cette dualité ?

Oui, dans la fin des histoires d’amour et dans la vie en général il y a toujours ces deux faces co-existent, on passe parfois de l’un à l’autre en l’espace d’une minute, c’était important d’explorer ces deux états qui existent rarement l’un sans l’autre.

D’où vient l’inspiration de ce second EP, quel est son fil rouge ?

Ça vient du fait qu’être romantique est épuisant et qu’il faut l’exorciser d’une manière ou d’une autre.
Donc en écrivant, on le met quelque part pour que ça ne nous appartienne plus complètement, pour que ça existe ailleurs aussi et sur scène. C’est un élan vital en quelque sorte. 

C’est important de conserver ce coté rugueux et brut, de ne pas lisser les choses ?

Oui, comme on le disait plus haut, c’est une tentation évidente de perfectionner sans fin des prises et des mixes et de surproduire, surtout avec les outils actuels qui facilitent énormément ce travail, mais on pense qu’on gagne parfois à faire l’effort inverse, tout donner dans la prise en direct et accepter ses imperfections qui donnent du relief et de la personnalité. C’est un travail pour lequel les deux réalisateurs avec qui on a travaillé, Samy Osta et Cundo Bermudez, ont été d’une aide précieuse, car c’est vraiment leur culture. 

Vous semblez plus être un groupe de Live que de studio, est-ce le cas ?

Oui, ces EP sont comme des cris dans lesquels il y a l’avant et l’après aussi, ils se doivent d’être vécu sur scène comme ils ont été écrit avec toute la rage et la tendresse qu’il y a dedans. On est loin du tube mathématique, donc plus on fait de scène plus on sait comment le message passe et comment on veut enregistrer les chansons après, en studio. 

Déjà 2 EPs à votre actif, y a-t-il un projet d’album à venir ou vous laissez venir les choses à votre rythme, de manière organique ?

On a eu beaucoup de temps pour écrire et composer ces derniers mois et on a franchement hâte de rejouer tous ensemble, alors on est en train de planifier l’enregistrement du premier album pour la fin de l’été !

 

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