Originaire de Manchester, longtemps parisien et désormais basé à Bruxelles, David Shaw est un touche-à-tout plein de talent : DJ, Producteur, Remixeur, membre émérite du groupe DBFC, collaborateur ponctuel d’artistes tels que Jennifer Cardini ou Vitalic, il revient avec son projet DAVID SHAW AND THE BEAT et son EP Love Songs With A Kick vol.1 sur son label Her Majesty’s Ship d’où émane un romantisme acide et corrosif et un charme sombre et vénéneux, allié à un soupçon de remiscences punk.

Ne manquez pas le concert de David Shaw And The Beat à la Boule Noire le jeudi 12 mars à partir de 19h30.

Tu as quitté Paris pour Bruxelles : choix personnel ou choix professionnel ? Qu’est-ce que le fait d’être basé à Bruxelles change pour toi & ta musique ?

C’est un choix personnel, j’avais besoin d autre chose, j’étais en France depuis 20 ans et je ne me voyais pas rentrer en Angleterre même si j’y ai ma famille. Des amies à Bruxelles m’ont proposé de venir, je me suis dit pourquoi pas ?
Je connaissais déjà bien la ville, j’y ai beaucoup joué. J’ai eu une résidence au Café d’Anvers aussi, donc c’est une grande histoire d’amour que j’ai avec la Belgique depuis longtemps !
Vivre à Bruxelles m’influence sur tout : sur ma vie, la musique … c’est ce qui me plaît, quand ton environnement est riche à tous les niveaux !Je suis très heureux à Bruxelles.

Ce nouvel Ep s’est-il nourri de tes précédentes collaborations (DBFC, Jennifer Cardini etc..) ?

Oui naturellement, empirisme oblige !
Toutes les expériences que j’ai pu vivre avec ces projets font partie de moi et m’influencent d’une certaine manière.
Après comme je dis toujours, j’exprime surtout ce que j ai envie d’exprimer sur l’instant.

Parmi tes titres emblématiques, tu as publié « Sentiment Acide », cette fois tu nous livre des « Love Songs With A Kick » : s’agit-il  d’un un esprit résolument plus club/dancefloor ?

Mon album So It Goes est sorti en 2012 (“Sentiment Acide” fait partie des morceaux sur ce premier disque) : j’ai forcément évolué depuis. J’aime autant l’électronique que les guitares, je les utilise plus ou moins selon mon humeur du moment. Le son peut aller aussi bien dans un sens que dans l’autre, j’ai toujours jonglé avec les deux.
Il n’y a pas de règle prédéfinie ou de formule appliquée, c’est très instinctif.

Où puises-tu ton inspiration en général, et plus particulièrement pour cet EP ?

Ce qui “m’inspire” ou plutôt me fascine sont les relations humaines.
Leur complexité et leur simplicité au même moment. Tout simplement.

Te sens-tu plus producteur, artiste, musicien ou DJ ? Dans quel domaine te sens-tu le plus à l’aise ?

J’aime tous les aspects de la création, toutes les manières qui me permettent de m’exprimer et de partager la musique j’aime.
De manière générale je me suis toujours prétendu plus “bricoleur” que musicien ou producteur.
Quand je passe des disques c’est plutôt un bonus, ce n’est pas mon activité première même si j’adore ça et je l’ai beaucoup fait !
Le studio et la scène pour moi sont intrinsèquement liés, quand je fais un disque, j’ai forcément envie de le jouer sur scène ensuite.

Tu publies ta musique sur ton propore label Her Majesty’s Ship, qu’est-ce qu’une telle structure t’apporte dans ta musique et ta carrière ?

En fait on a monté HSM avec Charlotte Decroix qui est le mastermind du label.
Initialement, c’était pour sortir mon album So It Goes.
On a continué au fur et à mesure des rencontres, on a commencé à signer d’autres artistes.
Forcément avoir son label, ça te permet une liberté de faire ce que tu veux, de ne pas subir les décisions d’un DA qui ne comprend pas ton projet.
La liberté a un coût aussi : tu travailles beaucoup tout seul, il faut se démerder, mettre les mains dans le cambouis, ça peut être décourageant pour certains parfois !
Ce qui reste l’ultime “drive”, c’est la passion de faire de la musique ; le jour où on ne l’aura plus il faudra faire autre chose.
Quant à ma carrière – mon dieu ! Je pense pas tellement à faire carrière dans la musique, je suis plutôt un bon exemple de personne “non carriériste”

Quel est l’aspect de cet EP qui te rend le plus fier : la composition? La production des titres ?

J’aime le disque pour son côté plus “direct” et le fait que les morceaux sont arrivés très simplement, en racontant ce que je vivais. C’est comme si je parlais a voix haute en fait, sans chercher à tout prix la mélodie qui tue.
Je ne me suis pas trop pris la tête sur la production par ex (en tout cas moins que d’habitude), pour garder un peu plus longtemps la photo dans le temps avec ses bons et mauvais côtés.

D’où vient le visuel de la pochette ?

C’est une vieille gravure de la déesse indienne Kali.
J’aimais la représentation du sacrifice, avec ce couple qui baise au sol, le tout me plaisait bien.
J’aimais bien la résonance avec le titre, c’est mon côté grinçant que veux tu…

Des collaborations ou autres projets à venir ?

J’avance sur les Love Songs volume 2, qui est bien entamé et on parle aussi de nouveaux morceaux de DBFC avec Bertrand (Dombrance).

Love Songs With A Kick vol.1 (tracklist)
1. Please Please Please
2. Nuclear Bomb
3. My Tongue Your Spit
4. Skim The Cream, Pt. 1
5. No Shangri La
6. Skim The Cream, Pt. 2