Mais qui est Kiddy Smile ? En résumé, un frenchy de Rambouillet au look assumé qui distille une house groovy estampillée New York repéré par Beth Ditto et qui préside à la direction artistique de la musique de Balmain Hommes !

kiddysmile - Sylvain Lewis 5-7

 

On a découvert Kiddy Smile au détour de vidéos comme le tubesque “Worthy Of Your Love” en 2012 ou son hit “Get Myself Alone” aux accents early rave sa reprise vitaminée du “Manic” d’Azari & III.

En tout cas l’univers coloré et extravagant et la musique de Kiddy Smile ont tout pour nous redonner la banane justement : de sa garde robe excentrique en passant par ses coiffures à géométrie variable jusqu’à ses amas de colliers, mais ne nous détournons pas de l’essentiel : la musique ! En effet, ce trublion est parvenu à synthétiser tout l’univers des Ballroom Dancings new-yorkais avec ses hits house émaillés de synthés aux sonorités early rave et de rythmes house robotiques à l’ancienne, sans oublier quelques bons effets de vocodeur bien placés. Et pourtant si sa musique est calibrée pour le dancefloor, la sueur et le voguing, les paroles de ses chansons laissent néanmoins transparaître une certaine mélancolie persistante, pour preuve “Get Myself Alone” (où il parle de ses amours morts qui ne veulent pas partir) ou le tout récent “Teardrop in the box” (“mets tes larmes dans une boîte”). Et même s’il s’amuse à se qualifier lui-même de “Amazing” et qu’il compte bien tout faire pour que cela se sache(!), les textes et le regard de Kiddy ne trompent pas, notre chanteur/producteur/rapper est aussi un écorché vif, mais qui a choisi de gérer cela à sa façon, en prônant l’affirmation de la différence.

Quand on évoque ses débuts il confie : “J’ai toujours évolué dans des sphères artistiques. La musique a toujours été une passion mais j’ai manqué de courage pour me lancer”. Son premier contact avec la musique électronique se fait grâce au regretté DJ Mehdi du crew EdBanger (“Les Princes des villes”). Mais c’est la rencontre avec un directeur artistique d’Emi qui s’avérera décisive pour lui et le poussera à tenter l’aventure musicale. Il a aussi été entre autre Physio au Wanderlust.

Coté influences, il cite les grands classiques comme Afrika Bambaataa, le producteur (et godfather) Kevin Saunderson (créateur entre autre d’Inner City), l’immense Marshall Jefferson (on lui doit le mythique house anthem “Move Your Body”) ou encore Morgan Geist (âme du projet Metro Area) parmi les plus récents, mais aussi l’immense Grace Jones ou encore le chanteur Sam Sparro dont il adore la voix. Sans oublier Beth Ditto, avec qui il est ami depuis qu’elle l’a découvert en écoutant son single “Worthy Of Your Love” en 2010. Il a d’ailleurs assuré la première partie de Gossip à plusieurs reprises, notamment lors de leur passage à la Cigale. Il récidivera aussi pour ouvrir le show pour Hercules And Love Affair ou encore Sam Sparro. En 2013 il partageait l’affiche de la soirée House Of Moda avec Zebra Katz, en juillet dernier il faisait partie de la programmation du festival queer “Loud And Proud” à la Gaîté Lyrique aux cotés d’artistes tels que Le1f, Cakes Da Killah, Big Freedia ou encore Mike Q. Bref, que du beau monde !

Coté mode, il avoue un faible pour Givenchy (Ricardo Tisci) et aussi pour Walter Van Beirendonck mais “je fabrique la plupart de mes vêtements moi-même” précise-t-il. Et c’est Olivier Roustaing qui, à, la faveur d’une rencontre à sa soirée Strangé, lui propose la direction artistique pour la partie musicale de Balmain Hommes : musiques pour les défilés et sound design pour les boutiques. Une collaboration qui perdure depuis trois ans. Il a aussi officié pour Balenciaga et Alexander Wang.

Aujourd’hui Kiddy Smile livre son tout premier Ep (après une poignée de singles remarqués), signe avant coureur d’un album en préparation, et le tout sur son label Neverbeener records. Si le ton général de son “Enough of you Ep” est plus sombre que ses productions précédentes, il s’en explique : “Parfois il faut tuer le coté joyeux pour être pris au sérieux”. En effet les quatre morceaux traitent de sujets tels que le fait de se faire rejeter en amour, du déni d’amour mais aussi de la jalousie en amitié, des thèmes auxquels Kiddy semble avoir été confronté de manière personnelle.

Vidéo “Teardrop in the box” réalisée par André et François.

Et pour mieux apprécier Kiddy Smile dans ses oeuvres en tant que DJ, voici l’un de ses derniers sets dans le cadre des fameuses Boiler Room. Enjoy !

Après s’être produit dernièrement aux soirées Mona et Club Sandwich, voici les prochaines dates de Kiddy :

  • Yo! Sissy au Glory Club (London) le 19 mars
  • Shades of Gold au Badaboum (Paris) le 24 mars
  • House of Moda à la Java (Paris) le 31 mars
  • Cous.cous Party au Klub (Paris) la 1er avril