Deux après son premier long Masque Blanc, S.Pri Noir revient avec Etat D’Esprit, un second album hyper collaboratif qui ouvre grand le champ des possibles à cet artiste à la carrière ascensionnelle, avec de nombreux guests comme Alpha Wann, Nekfeu, Lyna Mahyem, Laylow, Dadju, Sneazzy, 4keus, sans oublier Alonzo, Lefa ou Leto. Mais outre les invités triés sur le volet, S.Pri Noir se taille la part du lion : 8 titres développés avec différents thèmes et atmosphères, le tout sur des productions souvent sobres et sombres, signature bien connue du rappeur, également ambassadeur de la marque Adidas multipliant aussi les collaborations avec les marques de luxe comme Kenzo, Cartier, Dior Parfums ou Maison Margiela. 2020, l’année S.Pri Noir ?

crédit photo : @misterfifou & crédit mode : total look Adidas Y-3

Comment entrevois-tu ton l’évolution musicale entre Masque Blanc (2018) et Etat d’Esprit aujourd’hui ?

Je me suis un peu plus trouvé, un projet plus homogène que le premier, je suis plus allé explorer de nouveaux horizons musicaux.

Dans quel Etat D’Esprit publies-tu ce nouvel album en pleine crise du Covid-19 et de confinement général ? Sortir ton album aujourd’hui c’est un vrai challenge non?

Oui au vu des conditions particulières et du contexte que l’on vit actuellement, le challenge est d’autant plus important dans le sens ou écouter de la musique n’est pas la priorité et donc plus compliqué captiver un intérêt de l’auditeur. Et faut savoir que j’aime les challenges.


Ce nouvel album passe par plein d’états différents c’était ta volonté dès le départ de proposer quelque chose de varié?

Il s’agissait d’explorer ma polyvalence artistique, d’autant pouvoir kicker sur un titre comme “Salades” ou que d’être mélodieux comme sur “code pin 778”.

Quel a été le premier titre qui a débuté l’aventure Etat D’Esprit ?

Le premier titre que j’ai fait c’est “code pin 878”, on était été 2019, en pleine écoute d’une playlist R&NB, petite nostalgie des années 2000 . Une vibe inspirée des artistes que j’apprécie comme Fabolous, Jagged Edge et Bones Thugs & Harmony.

Comment s’est fait le choix des featurings sur l’album : lequel t’as le plus surpris quand au résultat de sa participation ? Inviter des guests sur ton album, est-ce une bonne émulation pour toi ?

J’avais envie d’un album ouvert, partager ma musique je prends plus de plaisir a faire de la musique de manière collective qu’en solo.
Le titre “Mannequin” avec Leto m’a plus surpris car on ne se connaissait pas du tout et la connexion fut instantanée, fluide et sous fluides (tu connais ahaha).

Peux-tu citer une ou deux anecdotes de studio ou autre concernant les guests qui figurent sur ton album ?

Le titre “911” avec Dadju on a testé plus de 5 versions instrumentales différentes pour au final revenir à la première version. Cela confirme que la première impression est toujours la bonne.
Sur le son “Salades” on pourrait penser que je suis enivré de produits divers et variés (rires) et pourtant j’étais totalement à jeun lorsque je ai écrit et composé le titre.

Quel est l’aspect qui te rend le plus fier sur ce disque ?

L’aspect qui me rend le plus fier c’est d’avoir autant de voix à tessiture différentes et d’avoir su garder une cohérence artistique.


Au niveau du son et de la production, qui sont les maîtres d’oeuvres à tes cotés ?

Mon fidèle maître Jedi Biggie jo qui avait déjà produit 90% de mon premier album, je suis une personne loyale tu connais.

Ca n’empêche que j’ai fait appel à d’autres beatmakers pour élargir ma palette musicale comme Dioscures, Diabi, Martin et Yohann Malory, Loubenski, Tarik Azzouz, Reeks Starks, Remed ou encore Tia Jones.

Depuis quelques années, outre tes talents de rappeur, tu développes un univers visuel fort qui accompagne ta musique, c’est important cet aspect visuel pour toi?

Cela se reflète dans l’esthétisme de son univers musical, avec une identité visuelle très marquée dans mes clips, pochettes d’albums, décors et lumières sur scène.
J’apporte à chaque élément le même soin pour créer un seul et même univers, une seule image que je souhaite unique et identifiable pour le public, qui me permets de transmettre une grille de lecture à l’auditeur.

S.PRI NOIR – credit @misterfifou

Aujourd’hui tu as acquis une belle renommée et les marques les plus prestigieuses se battent pour collaborer avec toi : comment es-tu parvenu à ce statut et quelle est la collaboration de mode qui te rend le plus fier à ce jour ?

J’ai toujours été fan de mode, la sape, être bien habillé cela à toujours fait partie de ma personnalité.
Aujourd’hui j’ai la chance de collaborer avec un agent qui comprend ma démarche, mon univers et qui a la capacité de défoncer les portes de manière incroyable.
Ahaha c’est dur de choisir, en vrai je suis fier de toutes les opportunités que j’ai pu avoir. Après oui forcément d’avoir pu collaboré avec Cartier et Dior Parfums, ce sont celles qui m’ont le plus marqué, ne serait-ce que pour la symbolique et de ce que ces marques représentent aujourd’hui.

Si tu devais citer un riff, un gimmick ou une citation issu d’un des titres de l’album, que choisirais-tu ?

“Partir d’esclave pour finir Roi” issue de mon titre Dystopia. C’est une phrase représentative de mon état d’esprit aujourd’hui, qui fait parti de mon histoire et ce qui me motive à avancer en gardant le cap.

Après cet album, quel est ton prochain challenge ?

Faire du cinéma ? (Rires). En vrai, j’aime beaucoup la réalisation, la production, pourquoi pas developper des jeunes artistes. De plus, j’aimerai m’investir dans des projets où je peux aider mon prochain, construire une école au Sénégal par exemple.