Avec un superbe premier numéro au contenu bluffant publié il y a quelques mois, la rédaction du magazine Klima fonctionne à la manière d’un collectif. Nous avons interviewé Antonine Scali qui nous parle de la rédaction cette revue à part.
1. Quand et comment l’équipe de Klima s’est-elle rencontrée ?
L’équipe de Klima s’est formée au fur et à mesure de l’année 2018, en fonction des besoins que nous rencontrions pour le magazine. Nous nous sommes rencontrés via des amis en commun, par le bouche-à-oreille. Nous sommes aujourd’hui huit personnes à travailler sur le projet. Ce nombre n’est pas statique et nous sommes toujours heureux de rencontrer des personnes qui seraient motivées pour travailler avec nous!
2. Comment l’idée de réaliser un magazine est-elle venue ?
On avait envie de créer quelque chose de nouveau : nous souhaitions lire des articles de sciences humaines et en même temps découvrir des interventions artistiques singulières. De là est venue l’idée de monter une revue autour de ces disciplines.
3. Quelle est la ligne éditoriale de Klima ? Au-delà du jeu de mots, qu’entendez-vous par « Science et Fictions » ?
La ligne éditoriale de Klima se définit progressivement au fur et à mesure que le projet se développe. Mais en gros, Klima se trouve à la croisée entre recherches et créations. On essaie de publier des personnes que l’on n’a pas l’habitude de lire dans les médias, de montrer des points de vue divergents de d’habitude, de rendre accessible la recherche universitaire et de faire voir un contenu visuel percutant.
La SF englobait bien notre approche : elle travaille le mélange des genres, brouille les pistes entre réel et fantasmes, entre savoirs et fictions et, finalement, entre recherches et créations, qui est la base de notre ligne éditoriale.
4. L’idée de réaliser un magazine à la fois en anglais et en français s’est-elle imposée d’elle-même ?
On souhaitait interpeler le plus de personnes possible. On parle de thèmes transversaux, qui vont au delà des frontières, et donc par conséquent au delà des langues, donc la version bilingue s’est imposée d’elle-même. On a souhaité conserver le français parce qu’on tient à la beauté et à la richesse de cette langue.
5. Klima est à fois en couleurs mais contient également beaucoup de noir et blanc : est-ce un parti-pris particulier ?
Pas vraiment, on s’en est rendus compte une fois le sommaire terminé !
6. A l’ère de la digitalisation, pourquoi lancer un nouveau support papier ?
Créer un magazine c’est aussi constituer un fil conducteur et choisir un cheminement cohérent. Même si on peut ouvrir un magazine à n’importe quelle page pour lire un article, on reste toujours curieux de ce qu’il y a avant ou après. Alors qu’un article sur internet ne nous amène pas forcément à la même logique.
7. Un nouveau magazine : vous êtes fétichiste de l’objet papier ?
Le support papier est tangible, concret, matériel, on peut le corner, le griffonner. Il y a une relation plus directe avec le lectorat. C’est un magazine semestriel donc il y a un rapport presque hors temps.
8. Comment s’articule votre collectif : un noyau dur et des satellites ?
C’est exactement ça. Antonine est à l’origine du projet, Loucia a co-fondé la revue avec elle. Grégoria, Valentine et Romain s’occupent avec les fondatrices du contenu éditorial. Clément, Elliott et Thomas sont en charge de la direction artistique.
9. Comment choisissez-vous le contenu et la mise en page des sujets ?
On choisit ensemble une thématique globale. A partir de là commence la réflexion et on sélectionne les artistes et chercheurs en fonction de la cohérence du propos et de nos sensibilités. On regarde aussi comment les recherches et les œuvres se complètent et se répondent. Chaque numéro est organisé autour d’un article écrit par une thèse et à partir de cet article s’articulent d’autres articles qui sont comme des interprétations ou des réponses autour des thèmes abordés dans l’article principal. On voudrait faire en sorte que chaque numéro soit la suite logique du numéro précédent.
10. Votre premier numéro est sorti en octobre : quand doit sortir le prochain ?
Nous voulions initialement faire un magazine semestriel, mais nous prenons notre temps avec le lancement du projet donc le deuxième numéro sortira en octobre prochain.
11. Quel est l’aspect dont vous êtes le plus fier avec ce premier numéro ?
TOUT !
12. Comment communiquez-vous autour de la sortie du magazine et de son contenu afin de le faire connaître ?
On essaie de toucher plusieurs réseaux et milieux : d’un côté celui des chercheurs en sciences humaines et de l’autre le milieu artistique. On a par exemple organisé pour le lancement une exposition autour de la science-fiction. On met l’accent sur la communication digitale : les réseaux sociaux nous sont d’une grande aide, et on va mettre en place un système de newsletters.
13. Quels sont les magazines références pour vous et pourquoi ?
On aime beaucoup Octopus note, Parkett, Afterall… des magazines qui sont autant universitaires que spécialisés en art contemporain.
14. Quels projets pour le futur du magazine ?
Nous avons été invités par la résidence la Becque, en Suisse pour produire le deuxième numéro au printemps prochain. On va faire une conférence en mars. Nous sommes aussi en train d’organiser une journée d’études et de rencontres autour du premier numéro. Vous en saurez plus bientôt !