Véritable icône pop en Pologne, Monika Brodka a déjà gagné ses galons de star avec trois albums certifiés platine dans sa langue maternelle, ce après avoir remporté l’équivalent de La Nouvelle Star à l’âge de 16 ans. Elle débarque aujourd’hui avec un album tout en anglais, bien décidée à conquérir la planète avec une détermination sans faille.

Brodka_Press_Shot_01 credit Play it Again Sam

Il est bien rare qu’un gagnant de télécrochet sois familier d’artistes contemporains d’avant-garde new-yorkais comme Arto Lindsey ou Glenn Branca qu’elle cite nonchalamment parmi ses influences. Dès ses débuts, elle s’est rapidement affirmée musicalement en marge du monde de la pop formatée habituelle en mêlant le rock et l’électronique, le tout allié à des instrumentations polonaises traditionnelles, lui conférant d’emblée une signature musicale singulière. Elle cite aussi Björk et PJ Harvey parmi ses influences, non pas tant musicalement (vous pouvez ranger vos couteaux) mais plutôt par rapport à leur démarche artistique.

Les ambitions de Brodka dépassent de loin les frontières de son pays : hormis la Pologne où elle se produit régulièrement à guichet fermés, elle a déjà participé à des événements internationaux comme Great Escape, CMJ à New York ou encore SXSW avec des prestations remarquées. Il ne restait plus qu’une étape à franchir afin de pouvoir toucher le public international : s’émanciper de sa langue première, le polonais.

Ainsi elle signe avec Clashes son premier album entièrement en anglais qu’elle a enregistré entre la Pologne et Los Angeles sous la houlette du producteur de renom Noah Georgeson (détenteur d’un Grammy), connu notamment pour avoir officié auprès d’artistes comme Joanna Newsom, Adam Green ou encore Cate Le Bon. L’album mêle sans vergogne des effluves rock, de la pop orchestrale, de la folk acoustique, des ballades spectrales jusqu’à certains références punk. Un étonnant mélange qui sort des sentiers battus mais qui se marie très bien avec l’univers à la fois pop et arty de la chanteuse.

credit - Yulka Wilam
credit – Yulka Wilam

Dernièrement elle a confié quels sont les artistes qui figuraient sur sa playlist idéale et sa sélection est édifiante à bien des égards, jugez-en plutôt : le groupe psychédélique Os Mutantes, fer de lance du mouvement Tropicalia brésilien, le groupe de post-punk féminin anglais The Raincoats, l’acteur et musicien Vincent Gallo et son univers à fleur de peau, le compositeur polonais Krzysztof Komeda (qui a notamment signé des musiques de films pour le réalisateur Roman Polanski) ou encore la chanteuse noire américaine ds années 60 Ketty Lester. Des goûts donc très larges mais également pointus : une curiosité et une richesse musicale que l’on retrouve dans la musique même de Brodka, un éclectisme qui s’exprime dès les premiers titres de Clashes : le spectral “Miror Miror” en forme de comptine comme suspendue hors du temps où sa voix fat merveille tandis que “Horses” revêt des atours indie-pop avec une ligne de basse très marquée. Sans oublier la ritournelle psychédélique “Santa Muerte” accompagnée d’une vidéo aussi dystopique que dérangeante.

Brodka est une artiste à découvrir absolument.

BRODKA : album Clashes (Play It Again Sam)

Brodka "Clashes"
Brodka “Clashes”

01 Mirror Mirror
02 Horses
03 Santa Muerte
04 Can’t Wait For War
05 Holy Holes
06 Haiti
07 Funeral
08 Up In Th Hill
09 My Name Is Youth
10 Kyrie
11 Hamlet
12 Dream Stream Extreme