Le nombre de chapelles issues de la galvaudée “French Touch” se compte sur les doigts d’une douzaine de mains. Parmis elles, se trouve le label Roche Musique et au sein de ce label, le jeune et talentueux Kartell (oui comme les meubles…), auteur il y a un an d’un brillant EP baptisé Riviera qui fait renaître de ses cendres trente ans de musique disco.

Le rythme est lascif, mais sans jamais être racoleur. Le style lui, change d’une écoute à l’autre sans pour autant perdre son identité. Autodidacte, comme la plupart des producteurs de la génération du tout numérique, Kartell arrive à point nommé dans le revival disco/funk de ces dernières années. Cependant, le producteur n’a jamais limité son univers à un seul courant et c’est du côté deep-hop, où le BPM tourne autour du 110 à la limite de la nonchalance, qu’on le retrouve sur ses dernières productions, comme sur l’edit de Dave Hollister Keep Lovin’ You. D’abord signé chez Shiny Disco Club aux côtés de toute la nouvelle vague Nu-Disco, Kartell se lance dans le projet de son ami Cézaire, Roche Musique. Après avoir joué aux côtés d’artistes tel que The Rapture, Todd Terje, Disclosure, Tom Trago ou Lifelike, le DJ se fait embaucher par le Wanderlust pour ses soirées “Nouveau Disco”.

Chaque track de l’artiste prend le contrepied du précédent. Jamais là où on l’attend, Kartell explore et décortique minutieusement le vaste monde des sonorités funk et disco, ne s’interdisant pas de piocher dans le hip-hop ou la soul. Véritable chercheur d’or, le producteur maîtrise l’art du sample et de l’arrangement, comme sur le titre Pantera où il dépoussière et transcende un morceau des Jones Girls en lui donnant un groove puissant et ultra-moderne. Avec un prochain EP à paraître d’ici peu et une date au Social Club aux côtés d’Alan Braxe et DJ Falcon, Kartell continue de bâtir sa légende en s’inscrivant dans la noble lignée des ambassadeurs de l’électronique française.  

Par Roméo Husquin