Forts de deux singles tonitruants, les jeunes anglais anglais de toy surprennent par leur fougue adolescente, mê- lée à une maturité musicale qui laisse coi. désormais, l’avenir leur appartient.

Pour leurs débuts, les cinq membres de Toy ne se sont pas posés trop de questions. En balançant un single de plus de sept minutes, ils ont fait fi de toutes considérations marketing et ont décidé, sans se formater, de montrer ce dont ils étaient capables. Bien leur en a pris, puisqu’ils se sont imposés, avec Left myself behind, comme une nouvelle figure importante du revival shoegaze. Et si la plupart des groupes actuels réinterprètent ce genre en ne gardant que ses aspects réveurs et vaporeux, les Toy préfèrent monter le volume de leurs amplis et agrémenter leurs guitares-réacteurs de ryht- miques kraut-rock assommantes et de synthé new wave bien vicelards. Une esthétique sonore qui n’est pas sans rappeler leurs compatriotes de The Horrors. Ces derniers ont d’ailleurs pris sous leurs ailes ceux qu’ils considèrent comme « le groupe le plus excitant de l’année 2011 et sans doute le meilleur de 2012 », dixit leur guitariste Rhys Webb.

Une paternité légitime pour les petits nouveaux de service, mais aussi par défaut, car Toy semble d’ores et déjà avoir les armes pour tuer le père. Là où The Horrors ont bâti l’essentiel de leur carrière sur un certain sens de l’opportunisme en matière de style musical, les Toy dégagent, quant à eux, d’emblée une identité singulière et surtout un talent brut bien plus grand. En témoigne un deuxième single, « Motoring », plus condensé mais tout aussi massif que « Left myself behind », qui n’a fait que confirmer le potentiel de ces jeunes loups, à peine sortis de l’adolescence, mais à la prestance et à la maturité déjà bluffantes. C’est peu dire que leur premier album est désormais attendu de pied ferme.

Singles 45 tours «Left myself behind» et «Motoring» (Heavenly Recordings) www.toy-band.com

http://heavenlyrecordings.com

Par Boris Cuisinier