Le Black Friday est source de polémiques cette année. Les petits commerces et fédérations de magasins comme les écologistes s’évertuent pour une interdiction de cette opération de promotions massives, tandis que pour d’autres, il s’agit d’une aubaine qui viendrait apaiser les mauvais résultats dûs au confinement. Alors… pour ou contre le Black Friday ?

Les origines du Black Friday

 
Le Black Friday est originaire des États-Unis, pas de hasard, il arrive juste après la fête de Thanksgiving. Une fête vient de passer, aussitôt, on prépare les fêtes de fin d’année. Le Black Friday marque donc le commencement des préparations des fêtes de Noël. Le terme Black Friday vient du fait que les américains profitaient d’un long week-end, synonyme, bien souvent, de gros embouteillages.
 
Le terme “Black Friday” a donc sûrement été baptisé par les autorités affairées par cette agitation sur les routes, dans les années 50/60. Très vite, les commerces saisissent cette opportunité et ce traditionnel long week-end pour attirer les clients à faire du shopping dans les magasins. D’année en année, le concept gagne du terrain. Autant aux États-Unis que sur le continent européen. De fil en aiguille, le Black Friday prend de l’importance au point d’être aujourd’hui un événement attendu par beaucoup. Notamment, les plus organisés qui préparent alors leurs cadeaux de Noël !

Le camp “contre”

On l’appelle le front anti-Amazon. Il est composé de parlementaires, de fédérations de commerçants, d’une vingtaine de députés qui souhaitent soutenir les petits commerçants et les magasins de centre-ville qui ont été obligés de fermer leurs portes pour cause de confinement et menace Coronavirus. Les commerçants, et notamment les librairies, qui ont fait largement fait parler d’elles ces derniers jours, crient à l’injustice. Dans l’obligation de cesser leurs activités, les géants du e-commerce, eux, en profitent pour enregistrer une croissance exponentielle de leur vente. Le Black Friday tombant à pic pour liquider des stocks accumulés lors du précédent confinement.

amazonDe nombreux députés vont donc jusqu’à demander l’interdiction de l’opération de promotions massives. La députée écologiste Delphine Batho et ses confrères twitte “#BlackFriday Avec plusieurs collègues parlementaires, nous demandons à @JeanCASTEX @gouvernementFR de faire respecter la loi que nous avons votée ! #commercesdeproximité” en référence à un amendement destiné « à  lutter contre le Black Friday considéré désormais comme une pratique commerciale trompeuse ».

Le gouvernement répond qu’il ne peut interdire le Black Friday, relevant d’opérations commerciales d’ordre privé, mais invite les commerçants à discuter. Amazon, lors de ces discussions, a accepté d’annuler la pré-campagne promotionnelle, mais a « très envie qu’il y ait un Black Friday sur Amazon ».

Surconsommation d’après les fashion activists

activistes

Fashion Act Now

Les fashion activists tels que Fashion Act Now aussi, s’élèvent contre le Black Friday. Selon l’organisation, le jour de la surconsommation par excellence. Elle invite donc à boycotter ce jour, synonyme de gaspillage et de destruction des petits commerces. Orsola De Castro, co-fondatrice de Fashion Revolution déclare : « Le Black Friday est une arnaque. C’est un moyen supplémentaire de faire croire aux citoyens qu’ils trouvent une bonne affaire, alors qu’ils sont en fait à la recherche d’une illusion. »

«Le Black Friday est une arnaque. C’est un moyen supplémentaire de faire croire aux citoyens qu’ils trouvent une bonne affaire, alors qu’ils sont en fait à la recherche d’une illusion. »

Orsola De Castro

Le camp “pour”

Le camp pour, c’est tous ceux qui se lancent acharnés dans cette course au rabais. Amazon, le géant du e-commerce, annonce ne pas renoncer au Black Friday “jour très attendu des Français” et recommande, au passage, aux commerçants français de venir sur le digital. La Fnac, autre grand géant, se lance aussi dans des opérations de réductions massives.

Une grande partie des consommateurs souffrent de baisses de revenus, d’absence de revenus, ou même d’écarts considérables entre leur vie “d’avant” et celle qu’impose l’arrivée du coronavirus. Ces promotions peuvent donc tomber à pic pour ceux qui se serrent la ceinture en ce moment. Une réalité qu’on ne peut laisser de côté, écologie ou non.

Malgré ce combat de coqs, certaines marques surfent sur la vague Black Friday et en assainissent l’image. Kiabi renomme le Black Friday “Good Friday” : une occasion de reverser une partie des bénéfices à des associations telles que Les restos du cœur. On apprécie la démarche de Kiabi, qui devant le débat qui fait rage, propose une solution personnelle, en essayant de donner un côté humain à cet événement. Doit-on l’interdire ? Le bouder ? En profiter ? À vos réflexions….

good friday