Le défilé Dior qui a pris place le 20 mai à El Antiguo Colegio de San Ildefonso, ancienne école de Frida Kahlo au Mexique, a marqué les esprits.

En totale immersion dans la culture Mexicaine, la collection reprend des codes fondamentaux de celle-ci : un mélange de dentelle, motifs floraux, vêtements traditionnels tels que l’huipil et des jupes longues. Le tout couronné d’élégance et de sophistication grâce aux couleurs principales telles que le noir et le blanc, suivi de quelques touches de couleurs comme le rouge, le vert et le rose. Afin de promouvoir l’artisanat et l’authenticité, la marque a travaillé minutieusement avec des artisans mexicains pour créer un rendu qui est en totale adéquation avec le savoir-faire du Mexique.

Le défilé commence sur une musique qui parle d’amour : Te Mereces un amor, de Vivir Quintana. Les modèles viennent de cultures différentes et défilent au rythme du morceau. Les formes et les matières sont revisitées. Le velours est travaillé avec plusieurs couleurs différentes. Le symbole du papillon prend de l’importance dans certaines tenues accentuant l’idée de métamorphose. C’est également un clin d’œil à Andrée Brossin de Méré (1915-1987) provenant des archives de la Maison. La collection joue avec le genre féminin en intégrant des tenues dites plus masculines avec le nœud papillon par exemple. Chaque élément est pensé, rien n’est laissé au hasard… Même la présence de la pluie lors du défilé crée une atmosphère nostalgique au défilé.

Le choix du pays et le lieu du défilé n’est pas anodin puisque Christian Dior s’est beaucoup inspiré de la culture dans les années 50 et Maria Grazia Chiuri a toujours été fascinée par celle-ci. A noter un détail qui a toute son importance : Frida Kahlo a longtemps étudié à El Antiguo Colegio de San Ildefonso ce qui donne une direction plus intime à l’évènement. 

“Frida Kahlo a longtemps étudié à El Antiguo Colegio de San Ildefonso ce qui donne une direction plus intime à l’évènement.”

 

Frida Kahlo. Une femme, une artiste chérie par une grande partie du monde qui est reconnue pour son art revendiquant la passion et la douleur et aussi par son engagement envers le genre féminin. Sa présence est inévitable lors du défilé puisqu’il y a beaucoup de références à l’artiste : certaines tenues comme la robe rose de Dior qui fait penser notamment à l’œuvre : Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis réalisée en 1932.  

Le défilé se clôt par la performance d’une artiste et activiste mexicaine nommée Elina Chauvet sur la musique de Vivir Quintana, Canción sin miedo, qui rappelle les féminicides. Un moment qui touche les âmes et qui nous invite à prendre conscience de l’importance à revendiquer les droits de la femme.

Maria Grazie Chiuri mélange donc le passé et le présent en célébrant le savoir-faire, la femme, les valeurs du pays et de la Maison Dior, ainsi que les artistes du pays. Elle crée un moment marquant dans l’histoire qui nous fait ressentir une ribambelle d’émotions.

 

Texte Giulia Amadore // Photo Rodrigo Oropeza (AFP) pour Dior