Au cœur de la Fashion Week de Paris, le styliste anglais Bill Gaytten a présenté la collection automne/hiver 2016-2017 de John Galliano. Motifs militaires, coupes féminines, pièces fortes : sur la musique folk-celtico-électro de Paul Morris – claviériste du groupe Rainbow , ce défilé a défié toutes les attentes.
Fidèle à lui-même, Bill Gaytten crée une collection disciplinée mais dont l’essence pure est celle de John Galliano. Cette alchimie s’opère avec un naturel saisissant dès les première mannequins habillées de drapés façon vestale – signature Galliano – et chaussées de savates de boxe montantes et brodées…
On met dans sa garde-robe ces manteaux militaires de laine aux tons verts dégradés. Pourquoi tant d’emphase à propos de cette série ? Le directeur artistique Bill Gaytten a eu la géniale idée de parer ces pièces uniformes lourdes avec des détails en cuivre – telles des broches brodées en perles ou des montres à goussets ! Mais, impossible de se contenter d’une seule pièce – car n’est-il pas dit que la personnalité du vêtement vaut autant que celle d’une personne ?
On aimerait vous parler aussi de ce manteau brodé avant-gardiste et en même temps très romantique qui traduit une certaine influence goyesque. En effet, cette collection hivernale se présente sous le signe du romantisme avec quelques touches de rocco rebelles. C’est ainsi que la Maison John Galliano donne naissance à une controverse sur l’identité de la belle femme…
Les jeux de transparence sont également omniprésents pour une allure audacieuse et risquée – un clin d’œil évident au tableau ‘La Maja Nue’ de Francisco Goya. Malgré la force des coupes qui caractérise le travail de Bill Gaytten, le styliste anglais s’est appliqué à traiter les formes et les volumes des pièces en les associant à des tissus subtils. On aime cette palette minutieuse de verts qui contraste avec les blancs et les rosés. Légèreté, grâce et délicatesse résument la majeure partie de cette collection – dont les aspects plus sombres et lourds se révéleront peu après.
A la fois universelles et libertaires, les pièces John Galliano présentées cet après-midi sous le préau du prestigieux lycée Carnot étaient l’œuvre d’un homme désireux de créer la femme contemporaine, la vraie !