Avec les fêtes de fin d’année sonne l’heure des bilans comme des prévisions. Que ce soit en mode comme en musique, on a regroupé ceux qui ont fait vibrer notre cœur tout au long de l’année 2016, et ceux dont on promet d’être fan pour l’année prochaine.
– par la rédaction de Modzik –
Ils ont fait 2016 :
Frank Ocean
Il aura marqué 2016 par son grand retour, et de quelle manière ! Publiant un album «intermédiaire», Endless, afin de mettre fin à son contrat avec Def Jam, Frank Ocean publie dans la foulée son sophomore, Blond, attendu depuis 4 ans sur son propre label fraîchement créé, Boy’s Don’t Cry, qui était le nom de l’album à la base. Une leçon de marketing à inclure dans tous les programmes d’école de commerce.
VÊTEMENTS
Demna Gvasalia a fait couler beaucoup d’encre cette année. VÊTEMENTS manie avec ironie et sincérité les codes visuels et vestimentaires du kitsch, du laid, et même du pauvre pour les intégrer dans la mode, cette reine du bon goût. Paradoxe amusant, car tout le monde semble en raffoler. La proposition de VÊTEMENTS a offert un sang neuf à 2016 et une vision post-soviétique dont beaucoup se délectent. Spotlight supplémentaire cette année, car Demna Gvasalia a été nommé directeur artistique chez Balenciaga, succédant à Alexander Wang sous les applaudissements.
Kanye West
Kanye West – encore lui ! – avait surpris le rap game en droppant sans prévenir The Life of Pablo. Si l’album a certes divisé les aficionados, il a placé le rappeur dans la catégorie des gens qu’on déteste et qu’on adule. Mais aussi (et surtout) dans la catégorie des gens dont on parle, que ce soit pour ses sorties verbales, ou son entrée à l’hôpital. 2017 verra d’ailleurs la sortie de son album Turbo Grafx 16. Doit-on crier au génie ou au fou furieux ?
Virgil Abloh
L’homme a plusieurs casquettes, membre du collectif Been Trill et directeur artistique pour Kanye West, Abloh met aussi son talent de designer au profit de sa marque de prêt-à-porter Off-White. Déjà bien loin de son premier coup d’essai, Virgil Abloh a cartonné avec Off-White en cette année 2016 – un succès auréolé par une ligne directrice qui redonne un vrai ancrage luxe au streetwear. Une hype bien installée qui promet de durer.
Tommy Genesis
Elle est le secret le moins bien gardé de la nouvelle scène hip-hop canadienne et elle est également le fer de lance du label indépendant d’Atlanta Awful Records (avec la darkwave duchess Abra). Derrière ses faux airs de nymphette, la jeune femme rappe l’amour lubrique et balance ses rimes et ses lignes avec plus de force que la plupart des rappeurs gonflés à la testostérone. Son diptyque World Vision l’a définitivement installée parmi les artistes à suivre, renouvelant un hip-hop qui commençait à tourner en rond.
Paradis
Sans faire de bruit et en prenant leur temps, le duo français Paradis a tout d’abord fait ses premières armes sur Bis Records, le label du génial Tim Sweeney. Dès leurs premiers tracks (une reprise nonchalante de “La Balade de Jim” de Souchon ou des morceaux pop house à la française comme “Parfait Tirage” ou le sublime “Garde-le pour toi”), ils ont -sans même s’en rendre compte- redéfini les contours d’une certaine french-pop classieuse qu’on n’avait plus vraiment entendu depuis Alain Chamfort. La pop hexagonale a de beaux jours devant elle.
Y/Project
Derrière Y/Project, on trouve Glenn Martens, un jeune créateur belge qui a réussi à insuffler une nouvelle vie à la marque fondée par Yohan Serfaty. Avec ses créations oscillant entre froufrou et néo-gothique, il touche aux petits plaisirs du moment, jouant avec des contrastes coquins en ajoutant sa touche personnelle de second degré et d’humour. Pour ses défilés, il travaille en collaboration avec son ami, le musicien Elliot Berthault, qui propose un sound-design sur-mesure, en parfaite adéquation avec son travail.
Hari Nef
Fer de lance de la démocratisation du genre dans la mode, Hari Nef participe au bousculement des codes en défilant pour les plus grands (dont Gucci), ou en apparaissant dans les campagnes de mode mass-market, comme H&M. Hari a des amis aussi tendance qu’elle et possède aussi un humour décapant (à suivre sur Twitter ou Instagram). Actrice, mannequin et activiste, elle est aussi la première mannequin transgenre à avoir signé avec IMG, le gourou des agences de mannequins.
Ils vont faire 2017 :
Sneazzy
Il a eu l’honneur de faire la couverture de notre numéro 50, Sneazzy l’hyper-productif, débarqué de la clique 1995 s’apprête à déferler sur 2017 comme un ouragan, à l’image de ses nombreuses sorties et clips vidéos (certaines par surprise comme sa mixtape Dieu bénisse Supersound) en 2016. Son album, très attendu chez les amateurs de rap français, risque bien de faire l’unanimité, à l’instar du premier. En tout cas, on est prêt à le parier.
Neith Nyer
Neith Nyer c’est la marque de Francisco Terra, jeune designer d’origine brésilienne qui entend bien bousculer la mode de l’intérieur avec ses vêtements inspirés des années 80 et 90. Quand on lui demande de dévoiler ses obsessions, il répond « les vêtements bitchy, les putes et le porno ». Une sincérité sans tabou qu’il compte bien appliquer à ses défilés, préférant faire appel à ses amis et artistes qui portent ses créations. Aidé de son gang pour la création, Francisco compte bien faire de Neith Nyer la référence des vêtements avec un fort sex appeal, une touche de nostalgie et un arrière-goût street.
Shay
Shay, premier membre féminin du label 92i de Booba, se lançait il y a un peu plus d’une semaine avec la sortie de son premier album, Jolie Garce. Les ventes présagent un bon début et l’énorme succès du single “PMW” sorti cet été (et confirmé par son nouveau “Cabeza”) ne fait que renforcer la tendance. On lui promet une belle année 2017, ne serait-ce que parce que le rap français manque cruellement de féminité.
Tinashe
Échappée belle d’un girls band de seconde zone, l’américaine Tinashe a gagné le respect à force de mixtapes et de collaborations avec l’élite du rap US (Schoolboy Q, A$ap Rocky, Chance The Rapper, Young Thug pour ne citer qu’eux). Grâce à son style R’n’B 2.0, résolument contemporain, elle passe à la vitesse supérieure et accède au monde de la pop avec Chris Brown, Calvin Harris et dernièrement aux côtés de Britney Spears ! Même si la question de son second album, Joyride, maintes fois repoussé devient problématique… 2017 sera-t-elle enfin l’année Tinashe ?
Nattofranco
Donner un twist au streetwear français, est-ce encore possible ? Il semblerait bien que le pari soit bel et bien tenu par Noémi Aiko Sebayashi et sa marque Nattofranco. En mêlant les influences nippones à ses vêtements, elle emmène le streetwear luxe vers une nouvelle perspective, oscillant entre romantisme à l’état brut et androgynie chère à la mode. Broderies, transparences et logos dispatchés laissent entrevoir le futur cool du vestiaire urbain et métissé de Nattofranco.
Rejjie Snow
2017 sera l’année de Rejjie Snow, c’est indéniable. Après avoir mis tout le monde d’accord avec son EP sous le nom de Lecs Luther, puis avec l’EP Rejovich sous Rejjie Snow, il est revenu début décembre montrer toute l’étendue de son talent aux Trans Musicales de Rennes. Dear Annie, son premier album, est attendu depuis des années par ceux qui trépignent de savoir si le talent de Rejjie est aussi légitime qu’on le prétend.
Vejas Kruszewski
Une gueule d’ange et à peine 19 ans au compteur, mais surtout des collections au design twisté avec brillo, c’est le style Vejas Kruszewski. Le jeune canadien autodidacte, qui a lancé sa marque à peine sorti du lycée, a su séduire le jury du concours de jeunes créateurs initié par LVMH et a finalement décroché le prix spécial… Alors qu’il bénéficie désormais d’un appui financier et d’un an de mentorat grâce à ce prix, on a d’ores et déjà hâte de voir Vejas grandir et se faire une place de choix dans la mode.
Dustin Muchuvitz
Nouvelle figure des nuits parisiennes, Dustin Muchuvitz AKA Dustina ballade ses cheveux rouge rubis sur les pages de magazine, les défilés et les soirées. DJ et muse mode adoubée par Neith Nyer, Dustin incarne cette nouvelle génération post-genre mode qui affirme sa liberté. Alors que certains militent encore pour une vision archaïque et binaire, Dustin se passe d’étiquette et se contente du plus important : s’accomplir, être soi et exister. Pas de doute, Dustin est déjà dans le futur.