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Mardi 21 mai, Harrison Patrick Smith, connu sous le pseudonyme The Dare, donnait un concert à la Boule Noire, petite salle mythique de la scène alternative de Paris. Avec seulement 200 places disponibles,  le concert a vite été Sold Out. Il faut dire que The Dare est une figure incontournable de la scène émergente à New York. 

C’est à la sortie de son single Girls en 2022 que l’artiste de 27 ans, autrefois professeur remplaçant, prend les traits de The Dare et annonce son intention de réanimer l’indie sleaze et l’electroclash. Le morceau de seulement deux minutes avait enflammé la toile et cumule aujourd’hui 320 millions d’écoutes. Ses autres morceaux Sex dont la couverture suggestive avait réussi à déclencher une polémique malgré une société actuelle loin d’être puritaine et Good Times sont devenus tout aussi incontournables.

 

Un New-Yorkais à Paris

Son esthétique, ses lyrics, une attitude rock’n’roll, The Dare a la panoplie de la star subversive anglophone. Réanimant l’esthétique de la bloghouse de la fin des années 2000, The Dare attire un public aussi rétro que branché. Dans la salle, on pouvait entendre de l’anglais, de l’allemand, de l’espagnol, de l’italien et du français. Bref, le public de l’artiste américain, aux airs britanniques, s’exporte à l’international comme lui.

 

Le style a son importance

Habillé d’un costume noir à la cravate bien noué, The Dare prend le contre-pied du style vestimentaire attendu pour un artiste de son genre. Empruntant l’esthétique du golden boy, façon Patrick Bateman de American Psycho, l’artiste prend justement un malin plaisir à détruire cette image lisse en entonnant des paroles très crues dès les premières chansons. Comme Dustin Hoffman dans le Lauréat, The Dare en costume à l’air du jeune homme parfait qui aurait refusé un avenir tout tracé avant de partir en sucette. 

Au delà du sens artistique, le costume fait vraisemblablement autant d’effet qu’un débardeur déchiré de sex-symbol. « Il faut dire que c’est l’homme le plus sexy de la terre » s’écrie une fan italienne venue exprès pour lui. The Dare affole les foules, et sans enlever sa chemise ! 

Du concert, on regrette seulement, peut être, l’énergie mitigée d’un public inégal. Si l’artiste, sur scène, avait le punch d’un groupe à lui tout seul, une partie du public avait un mal évident à se lâcher complètement mis à part au passage des chansons les plus connues. Public mal averti ou pas assez éméché ? Il n’empêche que The Dare réussi déjà à réunir des fans fidèles, venus le voir hier, mêlés à quelques curieux, un savant mélange. 

 

StrangeStreetFellows disponible via Darelink Records

Texte Anouk Ait Ouadda