En une poignée de collections, Alejandro Gómez Palomo a su attirer l’attention grâce à ses créations décadentes, mises en valeur par des éphèbes. Sous le velours et le satin de sa marque Palomo Spain, il laisse entrevoir la chair des hommes. Une audace sensuelle pleine de chaleur qui a séduit tout le monde à commencer par Beyoncé. La chanteuse a choisi de porter un ensemble lavande bouffant du créateur pour inaugurer sa première photo avec ses jumeaux récemment nés, à la hauteur de ses ambitions de reine mère. Un style baroque qui a aussi tapé dans l’œil de Modzik de sa collection automne hiver 2017 “Objeto Sexual” à sa présentation pour l’été 2018 “PALOMO, ¡ POR FAVOR !” en juin dernier à Paris. Nous sommes donc allé interviewer notre nouveau crush mode à l’occasion de notre numéro 52, spécial Amour.

Photo Noel Quintela

Qu’est-ce qui t’a amené à te consacrer à la création ?
J’ai voulu devenir designer quand j’ai vu le dernier défilé d’Yves Saint Laurent. Je devais avoir 7 ans, j’étais fasciné… Mon père m’a un peu parlé de Saint Laurent et, depuis ce jour, j’ai voulu être couturier. Puis, j’ai été obsédé par John Galliano après avoir vu un défilé Dior à la télévision. Le thème était flamenco, ça m’a beaucoup touché. À ce moment, j’ai commencé à habiller mes poupées Barbie à la Galliano avec des chutes de tissus de rideaux et de robes. Ce sont mes premiers souvenirs de mode.

Ton travail repousse les clichés du genre et de la masculinité ; comment définis-tu la mode masculine d’aujourd’hui ?
J’ai l’impression que les garçons ont besoin de découvrir d’autres manières de porter les vêtements. Mes créations se font de manière naturelle et je n’ai pas l’intention de révolutionner la mode homme. Elles correspondent à ce que moi et mes amis aimerions porter. Nous avons appris à aimer la mode et à être totalement libres avec et grâce à elle.

Photo Noel Quintela

Selon toi, comment la mode peut-elle aller plus loin dans l’ouverture d’esprit et la tolérance ?
La mode a simplement besoin de temps pour évoluer. J’ai l’impression que notre industrie est de plus en plus ouverte d’esprit. Bien sûr, mon travail peut choquer certaines personnes. Mais dès qu’on y accorde plus d’attention, on s’y habitue et on finit par l’accepter tel quel, sans a priori.

Quelles ont été tes inspirations pour la collection automne-hiver 2017 Objeto Sexual ?
Je voulais faire naître un désir sexuel pour les vêtements et pour les garçons qui les portaient, que le spectateur ressente la même chose pour l’un que pour l’autre. Dans ma vie, les vêtements ont toujours été un moyen d’exprimer des sentiments éphémères, notamment la sexualité. Dans cette collection, j’ai joué avec les différentes approches de la sexualité, en exprimant une certaine attitude envers le sexe.

Photo Noel Quintela

L’amour et le sexe ont le même niveau d’importance au sein de ton travail ?
L’érotisme joue un grand rôle dans mon travail. Le sexe guide les actions de beaucoup de gens et l’amour est incontestablement une inspiration éternelle. C’est toujours intéressant de confronter ces deux concepts. Dans mes précédentes collections, j’étais plus romantique. Avec Objeto Sexual, j’ai suis allé à la rencontre d’une partie plus sexuelle de moi-même.

Photo Noel Quintela

Article originellement publié dans le numéro #52 de MODZIK, disponible ici.