Duren, le label japonais conçoit des sacs de luxe à l’aspect ultra léger qui étonnent. À l’aspect ultra léger, ils sont fabriqués avec un matériau totalement original appelé “cuir froissé”, composé de cuir de vache ultra mince et de feuilles d’aluminium. Rencontre.
Modzik : Qu’est-ce qui vous a poussé à monter Duren ?
Duren : Derrière Duren se cachent Masaki Matsukawa, le fondateur de la marque et Kohei Okamoto, designer. Deux visages et deux visions de la mode qui se rejoignent sur ce triste constat, selon lequel la mode “stylisée” est endormie et qu’elle manque de renouveau. Masaki et Kohei voulaient donc tout simplement y remédier. Duren a vu le jour et ces derniers ont pu gagner à travers leur marque différents prix : le Good Design Award au Japon, le A’Design Award en Italie et le IF Design Award en Allemagne.
M : D’où vient le nom de la marque ?
D : Duren vient en fait d’une histoire simple mais jolie. Le fondateur de la marque avait demandé un jour à son enfant quel nom il aurait donné à ce nouveau projet, ce dernier a tout simplement répondu Duren ! Ce nom est resté et au final, il colle parfaitement puisqu’il renvoie à deux notions importante pour son créateur : “Pureté” et simplicité que l’on peut résumer par le mot “Zéro”. Très attaché aux symboles, Duren est un condensé de ce que le Japon a de meilleur en terme de savoir-faire. D’ailleurs, un rédacteur avait souligné qu’avec nos sacs, la phrase qui match serait “pourvu que cela duren”.
M : Pourquoi la légèreté comme mot d’ordre ?
D : Les sacs de luxe ont cette fâcheuse tendance à être lourds. On voulait surprendre avec ce poids plume digne d’une feuille de journal et ainsi inviter les gens à percevoir nos pièces comme étant bien plus que des sacs, parmi une longue série ou une collection. Et puis surtout, pour nous le luxe allié à un véritable savoir-faire peut produire des vêtements tout aussi surprenants que nos sacs. Ce mélange d’alliage de cuir et d’aluminium est un début pour nous. Il reste encore à voir où cela va nous conduire.
M : Comment cela est reçu dans l’univers de la mode ?
D : Le problème dans cette industrie, c’est que la mode se répète souvent, des inspirations aux collections. Ceci ne nous intéresse pas, nous voulons repousser ces murs contraignants et faire évoluer Duren dans un modèle où le sac est objet. Pour preuve, chaque pièce que nous proposons est en nombre moindre (pas plus de 10 modèles par sac). Bien évidemment, ce schéma a ses avantages et ses inconvénients. Mais en tant que marque japonaise, nous pensons qu’il y a une place pour nous, dans ce marché saturé par des labels fast fashion qui ne pensent pas qualité ou durabilité des vêtements et d’accessoires.
M : Pouvez-vous nous parlez plus amplement de vos collaborations ? Et plus spécialement celle avec Shantell Martin et votre campagne ?
D : Ce qui change de l’ordinaire, comme énoncé plus haut, c’est que nous voulions sortir des carcans de la mode. Ici, il est question de mélanger plusieurs univers et c’est ce leitmotiv qu’on a appliqué aux collaborations entre Duren x Shantell Martin ou encore DJA. Il est peu évident des fois de laisser entrer un artiste dans ce projet et d’y imposer son ADN, mais nous avons voulu respecter au maximum ce principe.
Lorsque nous collaborons, nous voulons que nos sacs soient comme des pages blanches, que l’on met à disposition des artistes. Pour la collaboration avec Shantell Martin, on a découvert ses oeuvres un jour, on les a adorées et on l’a contactée tout de suite. Elle vit actuellement à New York, mais habitait avant au Japon, où elle y faisait des live paintings, des choses comme ça. C’est donc tout naturellement qu’elle a décidé de reprendre ce principe sur nos sacs.
M: Que prévoyez-vous pour la suite ?
D : On voit notre avenir encore plus créatif. Nous allons cette fois mettre en place une collection de prêt-à-porter (en complément de nos sacs), que nous proposerons au sein de notre flagship store dans le 3ème arrondissement, au 37 Rue Debelleyme 75003 Paris. Néanmoins, on va conserver et travailler un peu plus nos lignes de sacs en poussant encore plus loin ce cuir froissé que nous avons inventé.