À l’occasion de la Fashion Week parisienne, la maison Louis Vuitton a dévoilé sa collection homme de l’hiver prochain à travers un film des plus poétique. Un show rythmé à la manière d’un clip et sous le signe de la lutte contre le racisme et l’homophobie. Une référence à l’essai de l’écrivain afro-américain James Baldwin, Un étranger dans le village. Une performance à laquelle les artistes Saul Williams et Yasiin Bey (Mos Def) ont pris part.

Baptisé Peculiar Contrast, Perfect Light, le défilé automne-hiver 2021 imaginé par Virgil Abloh débute dans un cadre enchanté dans lequel on retrouve le rappeur Saul Williams entouré de montagnes enneigées en Suisse. C’est alors que le décor change subitement. 2 mannequins font leur entrée sur des patins à glace, une scène réalisée au Tennis Club de Paris. Une juxtaposition entre un paysage montagneux et un studio moderne inspiré par Un étranger dans le village. Un ouvrage de l’écrivain noir et homosexuel américain James Baldwin qui raconte son expérience en 1953, au moment de son arrivée dans un village suisse parmi des blancs qui découvraient alors une personne différente.

défilé automne-hiver 2021

L’artiste et écrivain Kandis Williams, la danseuse trans Tosh Basco (Boychild) et le rappeur Yasiin Bey (ex-Mos Def) prennent ensuite part au show où se suivent des séquences de poésie, de danse et évidemment de défilé.

Yasiin Bey (ex-Mos Def) en pleine performance

Une performance de 15 minutes dans laquelle le directeur artistique de Louis Vuitton a voulu s’interroger sur la manière dont les vêtements peuvent nous amener à porter des jugements infondés sur une personne. Virgil Abloh souhaite en effet gommer ce genre de stéréotypes. Ainsi, sa collection automne-hiver est accompagnée d’une note sur le sujet :

« De façon inconsciente, nous faisons confiance à une silhouette en costume et nous nous méfions en voyant le contour d’un sweatshirt à capuche. Un homme d’affaires est-il toujours blanc? Un basketteur est-il toujours noir? Sont-ils toujours des hommes hétérosexuels ? Le kenté moins ghanéen et le tartan moins écossais? La provenance est la réalité, tandis que la propriété est un mythe. »