De la passion, un travail fait main, et des ateliers made in Paris… Gunther sait se démarquer, et surtout par son originalité. La marque – à mi-chemin entre le prêt-à-porter et la haute couture, détient des principes, tels que l’utilisation de matières premières bio, ou encore recyclées. Intrigué par la marque, Naomi Gunther, fondatrice de cette marque, répond sans filtre à nos questions, dans une interview.

 

 

Naomi, enchanté et merci pour ce temps consacré. Pour commencer, peux-tu te présenter ? Nous en dire un peu plus sur ton parcours… ?

Enchantée ! Je m’appelle Naomi Gunther, d’ou le nom de la marque. J’ai 27 ans, j’ai fais comme étude la Parsons School à New York. De base, je suis parisienne, et j’ai décidé de partir 4 ans là-bas. C’est probablement là que j’ai façonné mon style, mes goûts. New York est une ville relativement inspirante en ce qui concerne les tenues, notamment celles des hommes. C’était dans les débuts du streetwear, donc j’ai trouvé ça très intéressant de voir comment les gens arrivaient à mélanger les pièces.

Comment pourrais-tu décrire la marque que tu as créé ? 

Chic et relax. J’aime bien miser sur une belle pièce, qui fait en sorte que la tenue soit “customisée”, que ça soit un haut, un bas ou autre : l’essentiel, c’est que ça habille tout l’ensemble. Mon objectif, c’est de ne pas trop consommer de fast-fashion, et surtout vraiment miser sur de la grosse pièce. Avec Gunther, on tente de vraiment mettre en avant la qualité, avec des ateliers basés à Paris. On aime privilégier le savoir-faire français, avec par exemple, le tricot à la main, la broderie, ou encore les patchs.

Comment choisis-tu le tissu pour la confection ? 

Pour les tissus, on a plusieurs démarches. Soit on va trouver des fournisseurs qui font des tissus de qualité premium, ou alors, parfois, on va prendre des tissus des “deadstock” (ce sont des fins de tissus de grandes marques, qu’ils n’utilisent pas). Donc parfois, on a des tissus de la marque de luxe Louis Vuitton, ou encore Givenchy. Cette idée nous permet également de faire des éditions limitées, et donc uniques.

La marque existe depuis bientôt 4 ans, et précédemment, on a connu la période de Covid-19. Est-ce que les différents confinements ont affecté la marque ?

Et bien, pas spécialement. Grâce à notre système de production, on a réussi à tenir, parce que, on ne fait pas vraiment de stock de produit. On fait plus des stocks de matières, et donc, ce n’est pas dérangeant, d’une collection à une autre, de réutiliser des tissus.

Actuellement, tu as 7 collections dans ta marque. Pourrais-tu me parler de tes inspirations ? 

Nos inspirations proviennent très souvent des “voyages physique”. À chaque collection, j’essaye de créer un univers, avec par exemple, la collection Tokyo, New York… Pendant la période du Covid-19, c’était aussi un excellent moyen de “vendre un peu du rêve”, parce que les gens ne pouvaient pas trop se déplacer à l’étranger.

Il y a aussi des inspirations de voyages dans le temps. Il y a des périodes fortes qui m’inspirent : on prépare une collection basée sur les années 90.

Tu as fais des collaborations avec des artistes – dont, ceux dans le domaine de la musique. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ? 

On a réussi à faire des belles collaborations, notamment avec Offset. C’est plutôt drôle, parce que, Offset venait à Paris, un styliste l’habillait et il a utilisé des pièces de ma collection : il avait flashé sur une des pièces, un pantalon gris/noir.

Offset met à l’honneur le pantalon de la marque française Gunther pour la Fashion Week de Paris

À la suite de cela, d’autres rappeurs ont adhéré. Ma marque leur permet d’apporter une petite touche de “féminin”, en relatif au rap. Tayc, SCH… ont également porté des pièces de Gunther. Je trouve ça intéressant que ces personnalités portent des vêtements de ma marque car ils arrivent à les adapter à leur style.

Des projets pour l’avenir… ? 

À l’avenir, j’aimerais bien toucher un autre milieu que la musique. On a déjà bien travaillé avec les artistes de l’univers musical, donc pourquoi pas se diriger vers le cinéma, par exemple ?

L’objectif, d’ici 5 ans, ça serait d’ouvrir une boutique : ça serait un espace qui permettrait de montrer l’univers Gunther.