Plus de trois ans après le succès de leur précédent album qui a mené leurs expérimentations au sommet du panthéon pop, les quatre New-Yorkais sortent le superbe Centipede Hz avec une simplicité et une humilité surprenantes. Leçon de modestie.

Propos recueillis par Simon Clair


Animal Collective est un groupe de rock. Pourtant, au regard de la complexité de leur musique et de leur tendance à systématiquement expérimenter, il est parfois possible d’en douter. Après les magnifiques errances électroniques de Merriweather Post Pavilion, Avey Tare et sa bande ont donc décidé de revenir à une formation plus brute. « Quand on a écrit cet album, on a fonctionné un peu comme un garage band, nous tous dans une chambre en train de jouer sur nos instruments, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. Il y a eu beaucoup de bruit autour d’Animal Collective lors de l’album précédent, mais là on avait vraiment besoin de se recentrer et de revenir à un aspect plus physique de notre musique ». Il faut dire qu’en plus de l’incroyable succès critique qu’a connu le groupe lors de la sortie de son dernier disque, les projets solos respectifs et les tournées qui ont suivi ont fait d’Animal Collective un point de ralliement pour les indie kids du monde entier. « Pourtant, on joue toujours la même musique bizarre qu’il y a cinq ou six ans » s’étonne Avey Tare. Car après tout, ces New-Yorkais restent avant tout une bande de quatre potes un peu weirdo qui s’habillent en fluo, jouent aux jeux vidéo et connaissent par cœur tous les épisodes de The Twilight Zone. Loin donc de l’image de rockstar dépoitraillée dans laquelle la mythologie populaire voudrait draper tous les grands groupes qui jalonnent l’histoire du rock, ces nerds sont finalement assez communs. Mais comme ils le prouvent une nouvelle fois avec Centipede Hz, leur musique est définitivement hors du commun.

 

ANIMAL COLLECTIVE

Centipede Hz

(Domino)

www.animalcollective.org