Rencontre entre interview et édito mode avec DIAN, étonnante artiste protéiforme qui bouscule les conventions changeant de style à chaque son, chaque vidéo, où elle se présente à nous. Après des titres aussi variés que “Ballerina”, “Insanity” ou encore sa collaboration “GGGB” avec Crystal Murray, Dian frappe fort une fois de plus et marque les esprits avec sa collaboration avec l’artiste Le Diouck et la maison Lecourt Mansion, en attendant son premier EP via Spin Desire, le label où elle est signée.

crédits :

Photographe : Justino Esteves
Vidéaste : Arthur Kostadinoff
1er assistant : Fred Praca
2nd assistant : Marine Pinart
Styliste : William Carnimolla
Assistant Mode : Nathan Perrier Surdeau
MUA : Alisson Fetouaki
Coiffure : Joanna Sainte-Marie
Interview : Joss Danjean

interview :

Entre ta mère choriste et ton père percussionniste, qu’est ce que cette ascendance musicale a apporté à ton univers artistique ?
Je dirais tout parce que c’est ce qui m’a fait devenir la personne que je suis aujourd’hui. Je suis au née au moment où ma mère était en tournée avec Salif Keita, elle a carrément perdu les eaux dans les loges ! Je suis née dans la musique.

Tu vis entre Paris et Dakar, est-ce que cela influence ta musique ?
Je pense oui quoique je n’analyse pas trop ce que je fais. Ce que je fais n’est pas intentionnel mais de l’ordre de l’envie.

Parle-nous de ton parcours ?
Toute petite j’ai commencé par la musique, j’ai fait du conservatoire, etc… Ca a toujours été la musique mais j’ai eu un moment de trou car, ayant toujours baigné dans la musique, j’avais besoin d’expérimenter et voir ce qu’il se passait ailleurs, dans d’autres domaines. Car en outre j’ai toujours eu cet amour pour l’art et notamment la mode. Du coup j’ai fait tout mon lycée en BTS Mode. Puis j’ai travaillé chez Fendi, Chloé, etc… mais la musique n’était jamais loin. C’est aussi cette expérience qui m’a fait revenir complètement à la musique en réalisant que ce n’est pas vraiment ce que je voulais faire. J’avais besoin de sortir de la musique pour mieux y revenir en fait.

Comment s’est produit la signature avec le label Spin Desire ?
Crystal Murray est un amie très proche. On s’est rencontré en 2018 : elle faisait de la musique et moi de la mode. Elle commençait ses concerts et moi je l’habillais pour ses premières scènes à la Boule Noire etc. En la voyant sur scène, cela m’a fait un déclic et je lui ai fait écouté mes sons et cela nous a encore rapprochées. C’est le destin mais c’était bien que l’on se rencontre via quelque chose d’autre au départ. Pour moi les choses sont nées de cette collaboration. On a fait du son ensemble. Crystal c’est ma plus belle rencontre, on s’élève mutuellement.

Dernièrement tu as été plutôt prolifique avec « Insanity », la collaboration avec Crystal sur « GGGB » puis le clip de « Ballerina » : 3 sons, 3 ambiances et 3 styles assez différents : tu n’as pas peur qu’on ait du mal te cerner ?
C’est exactement le but, j’ai envie d’être partout, de pouvoir être tout, de pouvoir faire ce que je veux quand je veux. Je veux être capable de surprendre les gens.

Ton look d’artiste est super fort : est-ce que c’est complètement toi ou joues-tu un personnage ?
Ce personnage haut en couleur est une partie de moi, en fait c’est moi mais en extrême. Je pense qu’on est tous schyzo, on a tous deux personnalités. Dans « GGGB » je montre quelqu’un d’assez fort et sûre d’elle alors que dans « Ballerina » c’est la douceur et l’insécurité. Ce que je veux montrer c’est qu’on peut être tout cela et le montrer sans avoir peur. Peu importe toutes les facettes que l’on peut avoir. Il ne faut pas avoir honte. Et puis être vulnérable c’est beau aussi.

Tu te présentes comme une artiste LGBT, qu’est-ce que cela représente pour toi ?
Je pense cette étiquette LGBT va sauter car on sera tous les mêmes je l’espère vraiment, j’en suis même sûre. Mais pour l’instant le combat pour l’égalité des droits etc n’est pas terminé du tout mais c’est cela qui est bien car il reste des choses à accomplir.

Aujourd’hui quel est ton plus gros challenge?
C’est m’accepter en tant que personne et en tant qu’artiste, accepter mes moments de down, de doutes. Mon plus grand combat c’est déjà accepter ma voix pour moi-même, je ne peux pas aider les gens si je ne m’aide pas moi-même d’abord.

Tu viens de sortir une vidéo assez incroyable avec des collaborations étonnantes !?
Oui, une collaboration avec l’artiste Le Diouck et la maison Lecourt Mansion, très coloré et futuriste. Puis il y aura un titre intitulé « Paper Angel » qui parlera de mon essor, de ma transition, de ma façon de grandir : comment je tue mon nom et je deviens la personne que je veux être. Affaire à suivre !

C’est toi qui gère tout ton univers visuel?
Oui bien sûr : la première chose que j’entreprends dans un concept c’est le visuel en lui-même, je suis très pointu en la matière. J’essaie d’avoir une vision très précise. Comme le visuel d’ « Insanity » qui est inspiré d’une artiste dont les visuels sont coulants et très étranges… Un vidéo où je joue un peu à cache-cache.

Tu as une vision de toi dans le futur?
Je compose déjà des morceaux pour l’album mais c’est pas pour tout de suite, avant je vais sortir plusieurs EPs. J’aimerais en sortir un en français et d’autres avec différentes humeurs ou mood, en liaison avec des symboles, des choses qui m’arrivent dans un moment précis. L’expression d’un sentiment, d’une humeur, la perte de quelqu’un…

Et voici quelques questions plus légères et lifestyles :

Tu es plus chaussures plates ou talons?
Talons, même si ça fait mal

Ta boisson préférée?
Un bon thé verveine camomille tilleul miel : oui je suis quelqu’un de sage malgré les apparences (rires)

Quel est l’élément clé dans un make up ?
Je dirais le blush, c’est ce que je mets tous les jours, même sans fond de teint!