On a découvert la chanteuse d’origine américaine Sarah Rebecca notamment au travers de belles collaborations sur le dernier album de Kid Francescoli ou aux cotés de French 79 par exemple : elle n’a pas son pareil pour ajouter une touche sexy et glamour à la fine fleur de l’électro française. Sarah Rebecca est née et a grandi à Ocean Springs, Mississippi. Après des débuts à la chorale gospel de l’église baptiste, elle connaît ensuite une phase plus folk entre New-York et San Francisco, mais c’est à Paris qu’elle pose finalement ses valises et rencontre les producteurs de Slove en 2011, d’autres collaborations suivront… Si elle publie un premier album pop luxueux entre disco, R&B et piano solo en pleine année de pandémie, on attend la version Deluxe avec de nouveaux titres comme “Fearless” ou “In a Dream” et une floppée de remixes réalisés par un casting de haute volée (Kid Francescoli, Blow, Mila Dietrich, Blutch, Ghost of Christmas…).

(crédits photos Romain Eugene Campens)

1- Fearless
2- In a dream
3- Make me smile (Kid Francescoli remix)
4- Doin it for love (Don Turi remix)
5- A Woman I don’t Know (Le Wanderer remix)
6- Music in my mind (BLOW remix)
7- Song of devotion (Slowaves remix)
8- Nightliners (Mufti remix)
9- Keep the faith (Mila Dietrich remix)
10- A Woman I don’t Know (Blutch remix)
11- Keep the faith (Ghost of Christmas remix)
12- Nightliners (Badknife remix)

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L’interview :

Avec qui as-tu travaillé pour composer et produire ton 1er album ?

J’avais quelques démos, mais un des points de départ de mon premier album a en fait été un remix d’une version précédente de “Nightliners” par Plaisir de France (que je connais depuis une dizaine d’année via SLOVE, on avait fait “Flash” ensemble) qui surpassait l’originale. Elle définissait un nouvel univers, on s’est dit qu’on allait plutot garder sa version et voir si ca ne vallait pas le coup de faire d’autres chansons dans cette veine. La version originale sur l’album est donc en fait un remix.

On a donc fait ensemble aussi “New World” et “Higher Desire”. Je n’avais pas prévu de faire un album en entier, mais de fil en aiguille en contactant des personnes dont j’apprécie le travail, j’ai fait des essais très spontanés et ça a marché assez naturellement, même si ca a mis deux ans je pense, avant de sortir en 2020. J’ai donc élaboré l’album avec plusieurs producteurs différents, je n’avais pas de direction précise, mais je savais néanmoins ce vers quoi je ne voulais pas aller. J’ai donc laissé mes collaborateurs ce qu’il savent faire de mieux et au final j’ai gardé ce qui été cohérent pour assembler les chansons les plus fortes. Certains titres de l’album ont d’ailleurs été fait très vite par magie ou accident, comme ceux avec Nodey, on s’est rencontré pour une session studio alors qu’on ne se connaissait pas du tout, on est parti d’une feuille blanche et en quelques heures tout était plié. C’est pour ça qu’on a choisi “Can’t Explain” en premier extrait, ça montrait une autre facette de ma personnalité jusqu’ici peu mise en avant, et il y a des choses qui se passent d’explication.

J’ai aussi travaillé avec John and the Volta notamment sur le single Call Me, TENN, Pierre Naffah, Narumi Herisson… parfois je les connaissais, parfois pas; il y a aussi un mélange de prises à distance ou de sessions studios ensemble… c’est ce qui donne la richesse de cet album je pense. C’est une façon moderne et fun de produire, à l’image d’un album de rap au final. Ca m’a permis d’explorer d’autres horizons et m’a forcé à incarner mes paroles, et jouer le master of ceremony. C’est très excitant.

Publier ton album dans une année de pandémie sans possibilité de live : c’est un vrai challenge non ?

Oui, c’est un vrai challenge parce qu’un album c’est beaucoup de blood sweat and tears. Et d’argent, et un travail d’équipe. Ca a été assez dur de se dire qu’on allait sortir le fruit d’un travail de deux ans en pleine pandémie; mais après un gros coup de blues je me suis dit qu’il fallait aller de l’avant, tant pis si les media n’avaient pas la tête à la nouveauté ou si les salles étaient fermées, il faut vivre et faire vivre les chansons comme on peut. J’avais préparé un live et des dates avec Greg (qui travaille beaucoup avec Malik Djoudi que j’adore) et je n’ai malheureusement pas pu chanter mes titres et partager mes émotions avec le public, c’est frustrant d’autant plus que j’ai commencé la musique en chantant du gospel à l’église, puis en faisant de la folk sur des scènes ouvertes… donc le contact et la réception sont très important pour moi. Mais j’ai bon espoir pour la suite. Et l’album a été très bien accueilli, sans compter que “Nightliners” a été utilisé par Armani, “New World” était dans la série Shrill, Mindy Kaling a pris “Call Me” pour sa série Never Have I Ever, et j’étais aussi très heureuse du clip de “Call Me” !

Comment est née l’idée d’un album de remixes ?

Au départ je n’étais pas trop branchée remixes, je n’en écoute pas vraiment. Mais le travail sur l’album m’a permis d’expérimenter plein de choses à l’intérieur du format pop et j’ai beaucoup aimé les différents arrangements, les mélanges de textures, les parti pris radicaux… bref ça m’a sorti de ma zone de confort et m’a forcé a donner le meilleur de moi même pour donner de la cohérence à l’ensemble et je pense que ça s’entend. C’est pourquoi cette Version Deluxe de l’album avec ses inédits et ses remixes n’est au final que la continuation du processus créatif que j’ai entamé il y a déjà deux ans (ou trois?). J’ai beaucoup de respect et d’amour pour ces titres. Je me reconnais complètement dedans, j’ai la chance que ces producteurs m’aient accordé leur confiance pour mettre en valeur ma voix et mes paroles, et surtout qu’ils aient réussi à faire écho à ma vision, en apportant du frais et du neuf, en respectant le travail d’écriture et de direction artistique que j’avais élaboré. C’est un honneur d’être si bien entourée. Et j’ai aussi deux chansons inédites, celle qui ouvre, à savoir “Fearless”, parle vraiment de ça, d’aller de l’avant, de se relever, de viser les étoiles même si on sort d’une période difficile, j’aime beaucoup les paroles et j’ai fait le titre avec The George Kaplan Conspiracy.


Quelle est ta version préférée à ce jour ?

Je les aime tous et selon mon humeur ça varie, mais “A woman I don’t know” de The Wanderer est très épique, c’est celle que je préfère aujourd’hui. Je changerai peut-être d’avis, mais en l’écoutant ce matin elle m’a rempli de joie. C’est une véritable explosion de sentiments, une effusion de joie. Elle me donne envie de descendre danser et chanter dans la rue.

Comment entrevois-tu l’année 2021 pour ta musique ? Le retour au live ?

Je suis quelqu’un qui essaye de maintenir le cap, de garder espoir. Ca me force à aller de l’avant, à m’adapter. Ce n’est pas pour rien que le titre qui ouvre la version deluxe de l’album s’appelle “Fearless” et dit :

“I’ve been given a new beginning / A second chance and now i’m winning / something inside says I got to go outside / It’s gonna be alright / Better days are coming / I grow stronger every moment / I’ve learned to rise above it / I’m ready to show the world”.

Je réfléchis actuellement à des idées de concerts intimistes et privés. A’cappella ou acoustique. Après tout, j’ai fait mes armes en chantant du gospel ou de la folk. Mes chansons sont assez fortes pour être dénuées d’arrangements. Et j’adore chanter.

Tu as collaboré notamment avec Kid Francescoli… As-tu d’autres collaborations ou projets en vue ?

J’adore travailler avec Kid Francescoli. Un de nos premiers contacts était après une reprise acoustique de son titre “My Baby” très DIY mais que j’affectionne particulièrement, que j’avais faite il y a quelques années.

J’ai pu aussi collaborer avec French 79, La Mverte, Dopamoon, Naeleck… J’ai aussi commencé à travailler sur de nouveaux projets mais c’est encore secret pour le moment.

 

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