Le groupe Catastrophe, qui s’avère plutôt être une bonne nouvelle musicale malgré son étrange patronyme, est l’un des fers de lance de l’excellent label Tricatel de Bertrand Burgalat. Contre la morosité ambiante et forts de leurs 6 personnalités, Pierre, Blandine, Arthur, Bastien, Pablo et Carol opposent une musique luxuriante et colorée. Enregistré l’hiver dernier dans le Sud, dans un studio perdu en forêt, ils présentent leur nouvel album GONG! tel une comédie musicale traitant de nos existences à la fois frêles et ultra-connectées, du monde qui va trop vite : leur pop française à contre-courant serait-elle la solution ?

Catastrophe par Antoine Henault

Catastrophe nous expliquent ci-après leur nouvelle odyssée Gong! et nous livrent leur dernière playlist, commentée morceau par morceau : un bel exercice de style évocateur à plus d’un titre et nous les en remercions.

– Pourquoi avoir choisi Catastrophe comme nom de groupe ?
On a choisi ce nom d’abord parce qu’on aimait la sonorité de ce mot (qui fait rire les enfants) ensuite parce qu’on voulait donner une teinte plus colorée, ou du moins plus ambigüe, à un terme anxiogène et un peu dévitalisé, qu’on entend très souvent à la radio et à la télévision. Catastrophe, c’est le pari de mêler de la joie au retour du tragique actuel.

– Vous présentez votre nouvel opus GONG! comme « une comédie musicale sur la forêt, les smartphones et le temps qui passe » c’est à dire ?
Ce sont trois motifs qui reviennent dans la comédie musicale. Le tout raconte 6 personnages, le regard, l’ennui, la colère, l’inquiétude, le rire et la foi, qui se demandent comment arrêter le temps.

– Votre musique s’avère d’une rare luxuriance : c’est parce que chacun des membres ajoute sa pierre ou est-ce autre chose ?
C’est simplement qu’on se laisse inspirer par toutes les choses que l’on aime sans discriminer. Ca peut-être une sonate de Scarlatti ou un morceau d’Orelsan. Et tout ça se retrouve naturellement dans notre musique.

– Votre musique est-elle magique ou aimeriez-vous qu’elle le soit ?
Toute musique est magique par définition. La musique, ce sont des ondes, c’est une force invisible — qui fait danser et pleurer les gens. Quoi de plus magique ?

– Avec GONG! vous dites souhaiter « arrêter le temps » ?
Il existe un tas de moyens d’arrêter le temps, que le public découvrira lorsqu’il viendra nous voir sur scène.

– Pourquoi avoir choisi David Stzanke (aka Tahiti Boy) pour la réalisation de votre album ?
David est un musicien incroyable, qui aime les mêmes musique que nous. Il est drôle.
Il a su fluidifier les choses, entre nous, et entre la musique et nous. Grâce aussi à son binôme, Guillaume Jaoul, ingénieur du son de génie. Il nous a permis d’éviter de nous poser des mauvaises questions. Sa confiance dans le projet a été communicative — et il nous a donné beaucoup de bonne idées.

– Sortir un album alors que les dates de concerts demeurent incertaines n’est pas un vrai challenge non ?
On a déjà la chance déjà de pouvoir présenter notre show au 104 les 10 et 11. La lumière est au bout du tunnel.

La playlist commentée par le groupe, titre par titre :

1. “The Rhythm of live” par Sammy Davis Junior : il faut la voir interprétée dans Sweet Charity, la comédie musicale du grand maître Bob Fosse. On vous défie de ne pas avoir envie de monter sur les tables pour danser après avoir écouté ça.
2. “Bells of St-Augustine” de Burt Bacharach : c’est issu du nouveau disque d’un jeune homme de 92 ans. A la fois élégant et émouvant.
3. “Chief Keef” de Hiba : Un tube véritable, aux paroles piquantes.
4. “Could it be magic” de Barry Manilow : la plus belle fin de morceau de l’histoire de la musique enregistrée.
5. “Litanie” de Ichon : Un poème contemporain.
6. “La peur d’aimer est la peur d’être libre” de Julien Gasc : une reprise en français d’un sublime morceau brésilien
7. “Moutains” de Christine and the Queens : en ce moment, peut-être plus que jamais, on a besoin de rêver aux montagnes.
8. “Vous êtes ici” de Bertrand Burgalat : une très belle suite d’accords, dont Bertrand a le secret. Extrait d’un disque à venir. Il y a quelques jours, on est allé enregistré des choeurs et on a donc eu le privilège d’écouter en avant-première les nouveaux morceaux de Bertrand et on peut déjà vous dire que c’est une collections de chef-d’oeuvres.
9. “Purple music” de Prince : un morceau dansant et entêtant, qu’il faut passer dans une soirée en exécutant des mouvements absurdes et désordonnées sur le parquet d’un appartement.
10. “Le monde s’est dédoublé” de Clara Ysé : suivez cette femme : dans sa musique, les plafonds sont toujours hauts. On a par ailleurs repris ce morceau pour un live à France Culture, et le plaisir à la chanter égale celui à l’écouter.
11. “We’ll die” de Thundercat : ils savent mélanger le soleil et la mort.
12. “Sonate en fa mineur” de Scarlatti : à écouter en regardant tomber la neige.
13. “Peut-être toi, peut-être moi” de Michel Berger :
« Le monde est plein de gens qui parlent sans jamais vraiment rien se dire
Qui vivent la vie qu’on leur préparer
En oubliant même leur désir
Et c’est peut-être toi, peut-être moi, qui pouvons changer ça. »

Pour écouter / voir la playlist sur Youtube :

Pour écouter la playlist sur Spotify (attention titre manquant) :

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Catastrophe – nouvel album GONG! – label Tricatel

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