Co-producteur du hit “Moon” de Kid Francescoli mais aussi de son dernier album Lovers, son titre “Between the buttons” est la musique de la dernière campagne Nike avec Mbappé. Simon Henner, plus connu sous le nom de French 79, non content de signer avec son tout nouvel album Joshua, un manifeste électro-pop aussi lumineux qu’addictif émaillé de hits comme “Hometown”, est actuellement en tournée dans tout l’Hexagone. Après une date mémorable à La Cigale en février dernier, French 79 enchaînera également des dates aux Etats-Unis (Toronto, New York, Los Angeles, San Francisco…) pour clôturer en apothéose sur la scène de l’Olympia le 29 janvier 2021. Pour Modzik, il livre une playlist entre influences assumées, productions & collaborations de son crû sans oublier quelques belles nouveautés.

L’interview :

Avec Kid Francescoli, tu es l’un des marseillais le plus connu du moment, être artiste reconnu dans l’Hexagone (et au-delà) sans céder aux sirènes de la capitale c’est donc possible ?

Alors déjà, c’est plutôt cool de nous placer avec des marseillais super connus comme JUL ou SOPRANO! Merci 😉
Et oui, c’est totalement possible , c’est vrai que du coup, avec Mathieu (Kid Francescoli, ndlr), on est moins dans les petits papiers de tout le monde, on croise moins de gens connus, on est moins dans les soirées etc… mais parfois, ça peut aussi être une force.
Et même si je rentre d’une super tournée à l’étranger, ou d’un pays de rêve, et bien je suis toujours content de rentrer à Marseille , ça n’a pas de prix !

Avec ce second album tu effectues une sorte de rétropédalage contrôlé, pourquoi cette envie ?

Ce n’était pas spécialement une envie de base, c’est plutôt quelque chose dont je me suis aperçu en composant et en produisant l’album. Je me suis rendu compte qu’involontairement, je me plongeais avec plaisir et passion dans des recherches sonores qui caractérise ce que j’ai pu ressentir ou vivre dans mon adolescence . Des souvenirs de bandes-sons, des sons qui m’ont beaucoup marqués et même d’autres qui m’ont terrorisés (comme la musique de Shining).

3 ans séparent ces deux albums : des tournées, des collaborations, tout cela a-t-il joué dans la création/conception de ce nouvel opus ?

Non pas vraiment, j’ai toujours le même processus créatif que j’aime beaucoup. J’adore la page blanche au studio ou ailleurs , j’aime beaucoup écrire les premières notes d’une mélodie, chercher une suite d’accord….etc . Du coup , comme j’aime ça, je le fais tout le temps, ou du moins le plus souvent possible, presque tous les jours. Donc quand je me suis décidé à produire se second LP, j’ai déjà commencé par trier toutes mes boucles , les réécouter, ou presque les redécouvrir parfois, avant de faire un premier choix et commencer à les produire un peu plus sérieusement !

Te considères-tu plus musicien, artiste ou producteur ? Les 3 à fois ?

Je me considère comme un musicien je crois. Aujourd’hui, un bon musicien se retrouvera forcément à produire sa propre musique, du moins un premier jet, ou un début de production. En tous cas, des que ça touche de près ou de loin la musique électronique, la production est un passage obligatoire aujourd’hui!

Ton album est à la fois synthétique et mélancolique mais aussi lumineux et inspiré, c’est à cela que ton adolescence te fait penser ?

Oui, globalement j’ai dans ma tête une sorte de nostalgie heureuse , une période de ma vie qui n’était pas forcément la plus facile mais dont je ne garde que des bons souvenirs. J’ai grandi à Epinal , une ville qui n’est pas forcément réputée pour sa luminosité … mais je crois qu’elle a quand même réussie à m’inspirer!

Quelle est selon toi la plus grande réussite de ton album Joshua ?

L’histoire que raconte cet album si on l’écoute d’une traite. Je ne sais que ce n’est plus trop le propos aujourd’hui d’écouter un album du début à la fin, mais que dans certaines circonstances , c’est encore possible ( surtout quand on a la flemme de changer ou de chercher un nouveau truc à écouter). Je sais que c’est un peu la fin de cette époque , mais du coup j’ai essayé d’en profiter encore un petit peu et donc de travailler su un format qui s’écoute entièrement , 50 minutes ….

Thelma & Louise est un film qui t’a beaucoup marqué ?

Oui, c’était pour moi un film très étrange, j’aimais le regarder sans trop savoir pourquoi….

Pourquoi avoir choisi Joshua pour le titre cet album ?

Il résume bien le besoin d’évasion donc j’avais besoin quand j’étais ado. Il évoque à la fois l’aventure , puisque c’est le nom du bateau de Bernard Moitessier, un navigateur solitaire dont j’ai lu et relu tous les livres, et il évoque aussi un film qui m’avait marqué , c’est Wargames. C’est un film américain assez classique de la fin des années 80, mais je ne sais pas pourquoi, celui ci m’a donné envie d’essayer d’être différents des autres .

Avec cet album, espères-tu pouvoir « toucher les étoiles » ?

Avec ce que je vis en ce moment, j’ai déjà l’impression de pouvoir toucher les étoiles, mais je préfère quand même les laisser ou elles sont, qu’elles me fassent toujours rêver !

Est-ce que tu es là aujourd’hui où ton moi adolescent aurait voulu être ?

Je crois que je suis encore bien plus loin que ce que j’espérais en terme de musique en tous cas!!
En terme de skate, je suis un peu loin 😉

Une Cigale complète et un Olympia en ligne de mire, c’est comment French 79 sur scène ?

J’essaie de vivre au maximum les titres que je joue, l’idée c’est de ressentir ce que j’ai senti au moment où je les ai composé, et donc de me faire plaisir !
C’est assez intense pour moi, je suis seul sur scène, entouré de pas mal de clavier, de percus, etc… mais le maître mot pour moi est de continuer à s’amuser, c’est quand même le plus important. J’ai l’impression que quand je m’amuse, alors le public s’amuse lui aussi, c’est communicatif !

La playlist :

L’album Joshua en écoute ici

tracklisting :
1. The Remedy
2. Hold On
3. Code Zero
4. By Your Side (feat Sarah Rebecca)
5. Joshua
6. Hometown (intro)
7. Hometown
8. Louise and Thelma
9. Quartz
10. 4807
11. Touch The Stars (feat Sarah Rebecca)
12. Sailing
13. Panavision