C’est dans l’ambiance feutrée de chez Régine, adresse mythique des nuits parisiennes qu’ Yves-Saint Laurent aurait eu une apparition quasi fantomatique. Son double, la mannequin Betty Catroux, le créateur l’a rencontré cette nuit, heureuse juxtaposition. Une évidente union retracée depuis aujourd’hui et jusqu’au 11 octobre 202o au Musée Yves Saint Laurent de Paris avec ” Betty Catroux, Yves Saint Laurent: Féminin singulier”. Miroir, miroir…

Un visage anguleux, une certaine maigreur et un corps longiligne, Yves Saint Laurent et Betty Catroux auraient pu être frères et soeurs. Il l’a surnommait d’ailleurs son “double“, son “jumeau“. Alors mannequin pour Chanel, c’est dans les idées de monsieur Saint Laurent que la grande blonde va trouver un refuge. Amitié, idéologie, soirées enflammées… Leur binôme n’a rien d’égal.

On était tous les deux très maigres, très pâles, tous les deux blonds platine, un côté un peu androgyne. On avait tous les deux le goût du louche. J’étais son double.  – Betty Catroux, entretien avec David Teboul, 2001

Androgynie, féminité, dualité

Betty Catroux porte l’esprit Saint Laurent. Nue sous un smoking, aérienne en saharienne, Tom Ford rend hommage à cette icône de mode malgré elle pour sa collection ” Saint Laurent rive gauche“. L’exposition ” Betty Catroux, Yves Saint Laurent: Féminin singulier” met en avant cette relation singulière à travers 180 pièces de haute couture de la mannequin mais aussi  38 créations de prêt-à-porter réalisées pour la ligne “Saint Laurent Rive Gauche”, accessoires et photographies. Une parfaite illustration du style masculin/féminin adoré par le défunt couturier. « Elle est parfaite dans mes vêtements. Juste ce que j’aime. Longue, longue, longue. » Yves Saint Laurent, Women’s Wear Daily, 1968.