Après avoir battu le pavé lors de la Women’s March, le mouvement Time’s Up — qui dénonce les violences sexuelles faites aux femmes — s’attaque à R.Kelly avec le hashtag #MuteRKelly, accusé de plusieurs délits et crimes sexuels.

Le mouvement Time’s Up appelle au boycott de R.Kelly, alors en pleine tournée. Plus exactement, il s’agit du comité des femmes de couleur, composé notamment d’Ava DuVernay (réalisatrice du film A Wrinkle In Time), Shonda Rhimes (créatrice de Scandal et Grey’s Anatomy) et de l’actrice Jurnie Smollet-Bell. Posté par Ava DuVernay sur son Twitter, le message du comité appelle les structures liées à R.Kelly “à rejoindre le mouvement, afin d’assurer la sécurité et préserver la dignité de toutes les femmes”. John Legend et Questlove (le batteur de The Roots) soutiennent la démarche, eux aussi sur Twitter.

Les porte-paroles du chanteur ont répondu dans un communiqué qu’il s’agissait d’un “lynchage” médiatique envers “un homme noir qui qui avait tant contribué à la culture”.

Les actions menées contre R.Kelly datent en réalité de l’année dernière. Elles ont été initiées par Oronike Adeleye et Kenyette Barnes et visent à encourager le boycott de sa musique, ainsi que de ses concerts. Elles succèdent aux accusations des victimes de R.Kelly et de leur famille, qui retentissent depuis deux 20 ans. Viol, séquestration forcée et pornographie infantile, R.Kelly multiplie les crimes sexuels depuis des années sans être inquiété. L’année dernière, on apprenait via un reportage de Buzzfeed, que le chanteur louait des maisons à Atlanta et à Chicago, où étaient retenues des filles lui servant d’esclaves sexuels. Bien avant cela, l’on se souvient de son mariage avec Aaliyah (annulé par la suite), alors qu’elle n’avait que 15 ans et lui, 27.

Récemment, la BBC s’est emparée de cette affaire, au sein d’un documentaire dans lequel l’un des ses anciens techniciens son (il a participé à l’album TP2 sorti en 2002) témoigne.