A l’occasion de la sortie de son premier EP en solo, ce lundi 20 janvier, on a rencontré le chanteur désormais pop Mark Daumail. Bien connu en tant que moitié masculine du duo Cocoon, le jeune trentenaire semble désormais bien décidé à voler de ses propres ailes.

A l’écoute de ton EP, on sent un véritable contrepied par rapport à Cocoon avec des sonorités plus pop, voir électro. Non ?
Mark Daumail : Oui, c’est vrai. Il faut dire qu’avec Cocoon, à la fin, on était vraiment arrivés à deux dynamiques différentes. C’est pour ça qu’on a fait une pause. Morgane aime la folk et privilégie un cadre très intimiste, de petites salles confidentielles. Moi, j’adore la pop, et mon rêve c’était de faire des salles de plus en plus grandes. Je me souviendrais toujours quand on a fait la reprise d’American Boy. La réaction sur scène était top, les gens ont sauté. C’est là que je me suis dit que j’avais envie de me lancer là dedans. Et puis, j’avais envie de faire quelque chose qui me ressemble. Je n’écoute pas de folk, mais du rap, de l’électro. Quand on a commencé Cocoon, j’avais 20 ans, là je vais en avoir trente. J’espère que les gens ne le vivent pas comme une trahison, mais je ne veux plus d’une image d’ado, j’en ai marre de me voir avec des pandas (rires). Il y a une vraie envie de devenir un homme et de montrer ce que je suis.

Quelles ont été tes influences concernant la réalisation de cet EP et de ton futur album ?
MD : Pour l’écriture, mes disques de chevet sont Dr Dre et Radiohead. Et pendant l’enregistrement, on a tourné en boucle l’album de Frank Ocean. Le dernier de Drake aussi est génial, il m’a tué. Après, j’ai des influences diverses, je regarde mes cds là, et y a vraiment beaucoup de choses. Metronomy par exemple, j’essaie de m’en inspirer mais tout en gardant un côté très accessible. Sinon, McCartney c’est un maître, un génie. Mon idéal ce serait de mêler la production de James Blake et l’écriture de McCartney.

Ayant choisi de voler de tes propres ailes, comment abordes-tu le travail en solo ?
MD : Bah en fait, pas grand chose. Avant, je faisais déjà beaucoup de choses et Morgane arrivait en studio pour poser sa voix. Donc aujourd’hui, c’est un peu pareil, sauf que je fais vraiment tout de A à Z. Après, il y a quand même une forme de solitude que tu n’as pas en duo. Avant, j’avais juste une guitare acoustique, là, je me suis acheté tout un studio. Je me suis retrouvé devant tout ce matos et c’est vrai que tu te sens un peu seul. Après, pour la composition, j’ai senti une vraie libération. Avec Cocoon, on était dans une sorte de ligne éditoriale. Ca faisait aussi partie du fait qu’on ait décidé de faire une pause, j’avais l’impression de tourner en rond.

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Pour le clip de Mistaken, tu as fait appel à Benjamin Seroussi, bien connu pour ses campagnes publicitaires dans le milieu de la mode. Pourquoi ce choix ?
MD : Je me rapproche de plus en plus de ce milieu là. Récemment, j’ai eu des rendez-vous dans des agences de mannequins. J’adore les fringues, la mode, tout ça. Avec Cocoon, il y avait sûrement un côté un peu campagnard. On se faisait prêter des fringues, mais on n’intéressait pas vraiment les marques. Aujourd’hui, il y a plus de personnes qui viennent me contacter. Et Benjamin, je le connaissais déjà. C’est un mec génial, il est super talentueux. Pour Mistaken, je voulais faire un clip avec des bougies et lui avait la même idée, c’était cool. Dans une semaine, je vais faire un clip avec un mec qui bosse pour Agnès b.. J’ai vraiment envie de mélanger ces deux univers.

Mise à part la sortie de ton album en mai, quels sont tes projets pour 2014 ?
MD : Prochainement, tourner des clips. J’ai la chance d’être en direct avec Barclay et de pouvoir développer mon image. Aujourd’hui, on ne peut plus lancer de la musique juste comme ça. Ce qu’on aimerait faire c’est tourner des trucs interactifs, un peu comme Pharell. On essaie de faire un clip là. Ensuite, c’est la tournée. Elle devrait commencer fin mars, début avril et on part pour un an minimum. C’était un peu la loose 2013. Et la je sens que ça change, je sens un truc nouveau. J’ai monté mon label aussi et j’aimerais bien enregistrer, sortir des disques. Pas moi, mais d’autres artistes.

Avec quel artiste rêverais-tu de collaborer prochainement ?
MD : J’aimerais bien collaboré avec des filles. Il y a plein de filles sur le net qui font des trucs supers, dont Mapei. Christine and the Queens aussi. Plutôt un duo féminin. Après il y a plein de mecs avec qui j’aimerais bosser aussi, mais c’est plus des trucs impossibles comme Drake. Son album est génialissime. 

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Si tu n’avais pas été chanteur, tu aurais fait quoi ?
MD : J’aurais bien aimé faire de la radio. Par exemple, j’aurais adoré bossé sur France Inter. Je trouve que c’est le plus beau média, à part Modzik bien sûr (rires). Quand j’étais petit mon père avait une émission sur Radio France. Et à la fac, j’ai participé à la radio campus. Sinon, j’adore la BD même si je n’ai pas de talent particulier pour le dessin. Mes murs en sont recouverts.

Si tu devais être une reprise, quelle chanson et interprétée par qui ?
MD : Je dirais la chanson de Drake « Hold On, We’re Going Home » chantée par Bon Iver.

Quel est ton son préféré ?
MD : C’est une super question, parce qu’en ce moment je créé des sons pour la tournée. J’y perds un temps fou, mais j’adore ça, je peux inventer plein de trucs. Disons que ça dépend des jours. Et en ce moment, c’est le son de ma guitare modulé par la pédale d’effet, en fonction de si tu montes ou descends le son.

Crédit photos : © Charlotte Moulard