Si l’on devait incarner le mot sur-mesure, la palme reviendrait très certainement à monsieur Ralph Lauren.  Face à un monde mal taillé, le créateur a su faire les justes découpes. D’une cravate dévergondée en passant par un costume révolutionnaire, naît alors un nouvel homme, le premier homme à la mode en somme. A la croisée entre Gatsby le Magnifique et Buffalo Bill, Ralph Lauren coud tous les points de l’Amérique. Designer, businessman et père idéal, celui qui apprécie tant le grand écran aurait volontiers  ajouté “acteur” à sa liste. Avec Very Ralph, le voilà désormais tête d’affiche. Un documentaire inédit sur sa personne à découvrir sur HBO et OCS le 16 novembre prochain.

Quand on pense Ralph Lauren, c’est une cascade de soie, de tweed, de coupes impeccables qui se déverse sous nos yeux. Pourtant il n’y a rien de prétentieux chez le créateur. A l’image d’un certain Armani, il débute lui aussi avec la mode pour hommes. En résulte des formes qui n’ont jamais essayé de passer le seuil de l’imaginaire dans la volonté que l’ouvrier ou le cowboy pourraient être tout aussi branché que l’aristocrate. Un parfait bouquet de toutes les silhouettes de l’Amérique dont monsieur Lauren a décelé le potentiel mode en le relevant sur le dos d’un équidé, logo emblématique d’une marque qui l’est tout autant. La ruée vers le succès était garantie.

La mode évolue dans notre direction. Notre style de vie est plus moderne, nous voyageons, nous sommes sportifs, nous nous remuons. Nous sommes connus parce que nous avons toujours fait des vêtements pratiques, nous sommes meilleurs en cela que tous les autres” – Ralph Lauren

Car avant tout Ralph Lauren c’est une étonnante débrouillardise. Brodé d’interviews et d’images d’archives le documentaire retrace l’américain dream de ce jeune homme du Bronx. Pas vraiment tourné vers la mode, Ralph en a vite fait une chose à corriger comme le reste des choses l’entourant. Une barrière de plus à soulever dans sa traverser du monde, sifflant et mains dans les poches. Aucun trois pièces ne lui convient sur le marché ? Il va le créer lui-même. Très vite la vision très “adaptative” de la mode selon Ralph Lauren lui donne un petit je ne sais quoi. Quelque chose qui lui colle à la peau sans le vouloir. Pas étonnant que son premier business, des cravates aux motifs étonnants et aux dimensions supérieures à la normale, se vend comme des petits pains. S’engendre ensuite dans les sixties une révolution plus large du costume pour hommes.  Pantalons de velours côtelés et vestes de tweed façon dandy des années 20. Polo était né.

Le monde entier couleur Polo

Very Ralph ne se contente pas de faire défiler des images de runway et de costumes rutilants. Le documentaire affirme une vision plus globale ou plutôt englobante de Ralph Lauren. Bien plus que de la mode, un véritable art de vivre. Il y a dans l’imagerie Ralph Lauren quelque chose d’un peu cliché. Un film où les personnages affichent d’impeccables sourires, femme cheveux au vent, enfants exemplaires et labrador compris. Un pull-over négligemment posé sur les épaules qui veut pourtant dire : ” toi aussi tu peux être comme ça“. Tantôt éprit de vêtements à l’âme rustique fleurant bon le grand ouest, tantôt de velours et de soie échos à la 5ème avenue, Ralph Lauren rassemble les contraires. Politiques, stars du rap, sportifs… Polo embrasse le monde entier du haut de son cheval.

Very Ralph de Susan Lacy, à découvrir sur HBO et le 16 novembre à 23:00 sur OCS City et à la demande