Célébrons l’arrivée de la mythique marque de jeans U.S. Levi’s sur les ChampsÉlysées, et de deux nouvelles collections exclusives et en édition limitée, en vente dans le magasin : l’une en collaboration avec le frenchy Pedro Winter, meneur de jeu du label Ed Banger Records ; l’autre avec James Murphy, chef de file de DFA et fondateur de LCD Soundsystem. Pedro nous en dit plus.

Que représente pour toi le fait d’être sollicité par une marque si emblématique ?

Les gens de ma génération ont une approche assez différente des marques que celle que pouvait avoir nos parents. Des marques comme Levi’s ont abreuvé ma culture, ça fait partie des choses de notre quotidien. L’approche mercantile n’est pas du tout perçue de la même manière, c’est naturel pour nous. C’est drôle quand on pense au morceau Flat Beat qui était la musique de la pub Levi’s… Maintenant, on sort les productions de Mr Oizo sur Ed Banger Records ! L’imagerie, la musique, le goût pour la mode, tout cela concourt de la même culture commune. Moi-même, ayant dix ans de skate derrière moi, le jean est ma pièce maîtresse !

Comment a eu lieu cette proposition de collaboration ?

Levi’s est venu vers moi en me parlant de l’ouverture d’une boutique à Paris (ma ville, dont je suis fou amoureux) sur les Champs-Élysées, avec l’association de James Murphy, en nous laissant un peu les clefs de l’endroit. Je ne pouvais qu’accepter ! L’idée de pouvoir réaliser une collection de vêtements en série limitée, c’est génial ! C’est vraiment gratifiant d’être celui que Levi’s a contacté pour représenter la musique française. Il y a d’ailleurs d’autres collaborations prévues avec des artistes officiant dans d’autres domaines comme l’art : je pense à André et Shepard Fairey qui suivront.

James et toi avez travaillé chacun de votre coté ou ensemble ?

Pour les vitrines qui nous sont attribuées, nous les avons réalisées chacun de notre coté. Par contre, pour les séries de vêtements (vestes, t-shirts), j’ai proposé à James de faire une ligne qui marie les deux logos des labels Ed Banger Records et DFA. On est partis de pas mal de propositions que nous ont fait Levi’s d’un coté et d’autres qu’on a créés de notre coté avec notre directeur artistique SoMe, avec lequel on travaille sur tous les visuels du label. On a réalisé quatre ou cinq t-shirts : l’un est assez basique avec les deux logos, un autre avec les logos qui se mélangent, un autre représente une Tour Eiffel avec un gorille qui la grimpe. On est restés sur l’interaction franco-américaine. Dès le début, James et moi avons pensé : « Soit on le fait à deux, soit on ne le fait pas ».

Entre Ed Banger Records et DFA, il y a plusieurs points communs, n’est-ce pas ?

DFA a fêté ses dix ans l’an passé et a été fondé un peu plus d’un an avant nous. Depuis lors, on s’est croisés mille fois lors de soirées et festivals. Même si DFA n’as pas été un des labels déclencheurs de mon envie de créer Ed Banger Records, je me souviens très clairement de la première fois où j’ai entendu le House of Jealous Lovers de The Rapture, que j’ai acheté en magasin. Ce morceau a dix ans aujourd’hui ! À l’époque, c’était un véritable ovni : un tempo accéléré mais avec une voix masculine qui hurle au micro, avec des guitares. Un disque  unique ! Ensuite j’ai eu la chance de rencontrer James, de jouer avec lui lors de multiples soirées ou événements, pour Colette notamment. On a tout de suite sympathisé, c’est un bon vivant, il ne prend pas les choses au sérieux, et pourtant c’est un grand bonhomme.

Hormis les similarités musicales, on sent aussi une même façon de vivre la musique entre DFA et Ed Banger records, un vrai côté « famille ». Peux-tu nous en dire plus ?

Complètement ! Nos deux labels ont la même façon de vivre la musique, les uns jouent sur les albums des autres, les autres s’entraident. C’est d’ailleurs très marqué chez nous. Je pense que ce n’est pas un hasard si Levi’s nous a choisis et associés à ce projet.

Des projets communs ?

On a déjà joué ensemble mais rien de concret encore. J’ai invité James Murphy le dimanche sur la plage lors du festival Calvi On The Rocks et l’an passé, j’avais convié Laurent  Garnier qui fait un retour remarqué chez nous avec son EP actuel. James m’a d’ailleurs dit dernièrement : « Mais pourquoi ne fait-on pas une tournée tous les deux ? » De là à concrétiser cela avec un disque, pourquoi pas ?