À la fois créatrice de mode, musicienne et artiste funk, Moonchild Sanelly est une étoile filante. Si vous ne connaissez pas encore son nom, sachez que c’est sans doute une femme que vous n’oublierez pas d’aussitôt. Âgée de 34 ans, la chanteuse s’apparente déjà comme le symbole de la liberté, du pouvoir, de la sensualité et sans conteste, du féminisme.

 

 

Brandon Clouchoux : Salut Moonchild, comment vas-tu ? Nous sommes heureux de t’avoir pour cette interview. L’équipe de Modzik, et moi même, aiment ta musique, ta personnalité mais également les messages que tu revendiques. Pour commencer… Peux-tu te présenter en quelques mots ? Quel âge as-tu et comment t’appelles-tu ?

Moonchild Sanelly : Hey Brandon ! Merci beaucoup ! Je vais bien, merci. C’est avec plaisir. Alors, Je m’appelle Sanelisiwe Twisha, et mon nom de scène est Moonchild Sanelly. Je suis sud-africaine, et j’ai trente-quatre ans.

B.C : Comment as-tu été amené à faire de la musique, dans ta vie ?

M.S : J’ai commencé la musique lorsque j’étais à l’école fashion, à l’âge de 10 ans. J’étudiais la mode à l’école de Port Elizabeth à Durban. Ensuite, en 2007, j’ai fais ma première grosse collaboration, qui m’a fait rentré dans l’univers de la musique, totalement. C’était avec Zolani Mahola. Au début, je ne connaissais pas le business, donc je n’ai pas fais d’argent avec cette collaboration, malgré les remix qui sont sortis après.

B.C : Au delà de la musique, comment pourrais-tu te décrire ?

M.S : Personnellement ? Je dirais un seul mot “libre”. Je suis entièrement L-I-B-R-E.

M.S porte des lunettes de soleil Nathalie Blanc ; des gants Eli Peacock ; un body et une chemise sans manche Nocturne ; une mitaine noire Maison Fabre ; des boucles d’oreilles, un collier gros maillon, des bracelets Isabelle Toledano et des bagues Purelei.

B.C : Quelle est la personne qui est à l’origine de qui tu es aujourd’hui ?

M.C : Sans hésiter, je dirais ma mère. Au départ, je m’inspirais beaucoup d’autres artistes, groupes musicaux. Je rajoutais mes propres mélodies dessus, certes, mais je n’avais pas totalement ma personnalité. Ma mère m’a poussée à la construire en me disant de faire ma propre musique. Ma maman a été aussi un pilier dans ma construction personnelle : j’ai appris à être totalement libre grâce à elle, notamment. J’ai alors développé mon propre style : le future-ghetto-punk.

 

B.C : Comment l’identité de ton dernier album “The phases” s’est construite ? 

M.S : Le confinement a été très bénéfique. Grâce à lui, j’ai trouvé le moyen de m’ouvrir un peu plus, dans mes sentiments. D’habitude, je met en avant la notion de pouvoir, mais cette fois-ci j’ai réussi à exprimer ma vulnérabilité. Cet album est avant tout un hommage à toutes les personnes fières, surtout les femmes. Selon moi, toutes les femmes sont magnifiques. J’ai cette intime conviction que j’ai réussi à changer le regard de certaines personnes envers elles-mêmes, mais surtout de leur confiance en elles. Une de mes chansons est vraiment ciblée sur les femmes puissantes, qui savent tenir tête aux hommes. Les strip-teaseuses ne sont pas négligées, car un autre de mes sons leur sont destinés. Les femmes doivent être fortes, être célébrées.

 

B.C : Une collaboration est née avec Beyoncé, notamment sur le son “My Power”. Peux-tu nous en dire plus ? 

M.S : Ça s’est fait de manière totalement imprévisible, je ne m’y attendais pas. À Coachella, en 2019, les équipes de Beyoncé sont venues me voir, et m’ont parlé de ce fameux projet avec elle. Un accord de confidentialité a été mis en place, je ne pouvais pas en parler à mes amis avant que le projet soit clairement réalisé, et face à l’excitation, c’était dur ! C’était un plaisir pour moi de contribuer à “The Lion King : The Gift“, avec elle.

B.C : Qu’aimerais-tu dire à toutes ces personnes qui ont du mal à s’accepter ? 

M.S : Il faut s’aimer, et vivre sa vie. Tout le monde doit s’ajuster à toi, et à ta façon d’être. Tu ne dois pas changer pour les autres. Malgré l’oppression, il faut continuer sa bataille personnelle, pour arriver à ses objectifs.

 

Crédits photos

Photographe : Pierre Dal Corso @pierredalcorso

Styliste : Emeline Piot @emelinepiotstylist

MUA : Akari Sugino @akarimyu