Imprimés bigarrés et Vans recyclées : The Pirouettes baladent leur électro pop entre une spontanéité profonde et une fraicheur bien rétro. C’est vendredi qu’on a rencontré le duo dont l’EP ‘L’importance des autres‘ sort aujourd’hui. Et entre deux balances avant leur concert à la Gaité Lyrique, on n’a pas trouvé mieux que parler chiffons.

Ce soir, vous jouez juste avant Kylie Minogue, tranquille. On voit d’ici sa jupe en cuir et son noeud pap’. De vôtre côté, comment est interprétée la candeur des chansons des Pirouettes ? 

Léo : De la même manière que l’on compose,en fait. Sans prise de tête, avec des notions vintage. J’adore porter les chemises à fleurs de mon père. La plupart du temps, je pioche dans les frippes, mais on est tous les deux pas mal fans d’American Apparel. C’est cool, c’est coloré et ils passent de la bonne musique dans leurs boutiques.

Vicky : C’est vrai, c’est une marque dont la simplicité nous parle. Elle a ce côté intemporel qui réussi à rythmer chaque tenue.

Chez Modzik aussi, on est pas mal branchés chemises à fleurs : où avez vous dégoté celles de la pochette de l’EP ?

Vicky : J’ai eu la mienne dans une sorte d’Emmaüs, chez mes parents. Et tout en cohérence, celle de Léo est justement une American Apparel !

Léo : On a bloqué sur les couleurs, et l’imprimé un peu tropiques. Vicky, qui fait de la photo et de la vidéo aux Arts Déco,  l’a d’ailleurs redessinée aux crayons de couleur d’après la photo.

The pirouettes - credit BJP

Qu’est ce qui vous attire dans les 80’s que vous ne retrouvez pas dans l’ époque actuelle ?

Vicky : Cette audace d’aller plus loin, de pousser les choses. De s’abandonner vers l’excès d’une génération et d’oser. Il y a ce mauvais goût assumé, emprunt de beaucoup de légèreté et qui ne manque pas de profondeur.

Léo : Cette fascination, à l’inverse d’être passéiste, exprime justement l’extreme modernité des années 80.  Selon moi, cette époque a connu une vague unique d’expérimentation, notamment musicale, qui manque aujourd’hui. C’est d’ailleurs assez paradoxale, car c’est une époque que l’on a finalement pas connue.

Justement, à travers quoi vous en êtes-vous rapprochés ? 

Vicky : Par le cinéma, d’abord. Je suis fan des films de Paul Verhoven, genre Robocop. On aime aussi beaucoup Retour vers le futur, de Robert Zemeckis. En fait, on est assez sensibles à tout l’esthétisme réfléchi de cette science-fiction d’avant-garde.

Léo : Carrément. Le clip génial d’Ohio d’Isabelle Adjani est aussi une grosse influence visuelle pour nous. La musique aussi nous parle aussi. On se rapproche de duos comme Elie et Jakno, ou France Gall et Michel Berger par exemple (NR : super reprise de Comment lui dire ). Pour ma part Yves Simon, est un grand modèle. Il n’est pas très connu du public mais ce qu’il fait est pourtant bien catchy.

En musique, vous flirtez gracieusement avec le kitch. Comment ça se passe en mode ?

Vicky : Il y a ce côté caricatural, qui selon moi manque un peu de subtilité et ne représente pas l’insouciance des 80’s telle qu’elle me touche. Du coup, je ne me verrais pas porter de couleurs trop criardes.

Léo : Là, comme ça, j’ai du mal à m’imaginer en pantalon imprimé. A noter aussi que jamais, la vie ne me verra porter un chapeau.

the Pirouettes  - credit Anouk Boyer Mazal

Votre musique fait parfois ressentir une ambiance de fête de fin d’année un peu grisante. En restant dans les festivités, quelle est selon vous la tenue idéale à porter sur scène ?

Vicky : On est allés au concert des Knifes au Pitchfork Festival. Ils portaient des kimonos bleus à capuche qui cachaient une combi ceinturée turquoise et orangée.  Une super alliance de matières fluides et de lumières colorées.

Léo : Esthétiquement parlant, le résultat était dingue. Cet été, on a vu Bat For Lashes, et elle portait une combinaison en plumes de paons que Vicky a pas mal kiffé. Je dirais qu’en général la soie nous parle bien, dans sa légèreté.

Et la question  « Jeune et jolie » : les pièces qui vous ressemblent ?

Léo : Une montre Casio dorée, un peu comme celle dont je parle dans Dernier Métro.

Vicky : Cette jupe en velours côtelé que je porte; que j’ai piquée à ma mère. Elle est droite, simple et juste assez courte. Je la porte avec un bomber comme avec un tee-shirt.

Léo : Vicky oublie de parler de son “sweat Michael Jackson“, celui que je m’acharne a vouloir porter, en vain. Vintage, avec cet oversize futuriste.