Nous sommes allés à la rencontre des filles de chez Pantheone, trois nanas à la tête d’une petite armée et d’une marque qui commence à faire du bruit. Audacieux, ultra créatif et aussi féminin qu’urbain, Pantheone fait partie de ces labels débordant d’énergie et en perpétuelle évolution. On ne vous en dit pas plus, elle vous en parlerons mieux que nous !
L’esprit Pantheone ?
Avec Pantheone, on détourne les codes pour se les réapproprier, que ce soit ceux du streetswear ou de n’importe quel style pré-fondé. Il y a un aspect combattant et girl-power dans notre travail, on le ressent bien dans notre slogan : ”Fight for creation”.
Mais avant tout, nous sommes tous réunis par une même passion et par l’envie de créer. C’est ce qui fait de Pantheone une aventure géniale, et c’est également dans ce sens que l’on se bat pour la création, parce que justement c’est un milieu qui n’est pas évident.
De quels horizons venez-vous chacune ?
Déborah : j’ai fondé la marque il y maintenant a cinq ans. Je m’occupe de tout ce qui a attrait à la création et à l’image, de la direction artistique au stylisme des collections ou à celui des pièces hautes couture, en passant par les propositions évènementielles.
Hélène : voilà trois ans que j’ai rejoins Pantheone. Je m’occupe du modélisme des collection, et je gère l’atelier.
Jeanne : je suis arrivée ici il y a à peu près deux ans. À l’époque, Pantheone était déjà une marque mais il a fallu créer une société. J’ai rapidement proposé le projet à un incubateur de Paris, à la suite de quoi nous nous sommes associées toutes les trois. Désormais je m’occupe de la direction générale de Pantheone, c’est à dire coordonner la direction artistique avec les finances, ainsi que superviser la communication.
L’actu du moment :
On est sur la sortie de notre collection Œil pour Œil, et nous sommes dans une logique de commercialisation pour cette première collection de prêt à porter. Voilà un an que l’on s’est donné comme objectif de vendre notre prêt à porter dans le monde entier, et c’est la première collection qui est réellement productible.
La vraie première collection que l’on a présenté en Fashion Week et pour laquelle nous sommes rentrées dans un calendrier, c’est Jeu de Mains, que l’on présentera cet été.
Pour Œil pour Œil, on s’est beaucoup inspirées de notre boutique : nous avons créé cette collection en arrivant à la P House, en janvier dernier. On retrouve beaucoup des éléments qui font la particularité et l’identité de la boutique : les briques, l’œil, les dents… Œil pour Œil, ça vient de l’expression ”œil pour œil dent pour dent”, il y a donc une idée de vengeance et de combat que l’on revendique énormément. Tout ça sera bientôt disponible dans notre boutique et sur notre e-shop qui devrait arriver incessamment sous peu !
Quand vous faites une nouvelle collection, de quelle façon procédez-vous ?
C’est très instinctif et il n’y a aucune règle à ça, mais la première chose va être de choisir un thème, une inspiration générale. Une fois celle-ci fixée, on va commencer à travailler dessus, à regrouper toutes les idées qui peuvent en découler que cela soit en terme de volume, de matières ou de motifs.
L’idée est de construire toute une histoire, un univers.
Bien souvent, le premier jet n’a rien à voir avec la version finale mais justement, tout le boulot est là. Pour Jeu de Mains par exemple, bien que le motif qu’on utilise n’ai jamais changé, l’histoire et la façon dont on a pu l’interpréter a beaucoup évolué.
Point commun entre nos deux dernières collections : elles portent des noms tirés d’expressions. Cela apporte d’office un univers, toute une histoire dont on a envie de découvrir la suite : œil pour œil dent pour dent, jeu de main jeu de vilain… On projette éventuellement d’appeler notre prochaine collection Promenons nous dans les Bois …
Votre rêve le plus fou ? La consécration pour vous c’est quoi ?
Déborah : avoir 5000 euros sur mon compte chaque mois et un immense laboratoire de recherche expérimentale pour faire des robes avec tout et n’importe quoi ! Bien sur, il y aurait toujours des collections de prêt à porter, mais si j’avais vraiment le choix je ferais beaucoup de choses sans prendre en compte le fait que ça soit portable !
Hélène : vivre de ma passion, pouvoir pousser la création au maximum et faire les choses au mieux possible.
Jeanne : j’aimerai que la marque soit reconnue comme une marque de streetswear haut de gamme, que l’on puisse s’implanter dans les villes les plus folles du monde entier et que l’on ai une immense maison mère à Paris. Que l’on puisse aussi employer tout ceux qui sont autour de nous et qui nous soutiennent aujourd’hui.
Mais revenons sur terre, si Pantheone est encore là dans dix ans et que l’on vit vraiment de notre passion, ça serait une belle réussite.
Des collaborations en vue ?
Pas mal de choses qui bouillonnent mais tant que rien n’est sur et certain, on ne préfère pas trop s’avancer.
Votre collection Jeu de Mains a déjà fait pas mal de bruit, vous nous en parlez ?
Le motif est au centre de la collection : c’est un camouflage très inspiré des signes de mains de gangsters. Là encore, on retrouve l’idée de casser les codes, se ré-approprier cette culture très masculine pour la féminiser au maximum.
L’illustratrice est originaire de Bruxelles, elle s’appelle Amandine Lesay et travaille main dans la main avec une designer textile qui s’appelle Helena Front.
C’est la première fois qu’on fait nos propres motifs, même si le motif en soit a toujours été un des éléments forts de la marque. Auparavant, on achetait des tas de métrages imprimés aux USA, on pouvait donc se permettre d’avoir quelque chose de très riche.
En réalité, ça revient très cher de faire imprimer ses propres tissus mais on s’y est mis : cela fait partie de notre évolution, mais aussi d’une logique de distribution et de production. Et surtout, c’est très fort au niveau de notre identité.
Vos points de ventes ?
Œil pour Œil est vendu en boutique et sur le e-shop. Pour Jeu de Mains, on commence à voir plus loin puisque l’on sera on sera également vendues chez Pigalle Paris, et en Italie dans une boutique qui s’appelle Rail.
Nous avons la volonté de nous implanter dans des shops un pointus, streetswear ou luxe, un peu partout dans le monde. Notre identité colle d’ailleurs presque plus à d’autres pays qu’à la France, où les gens sont assez frileux quand il s’agit de vêtements.
Quoi de prévu pour la suite ?
On compte bien élargir notre réseau de distribution et sortir peu à peu de vraies productions. On tient particulièrement à ce que tout soit de bonne qualité, et que les gens soient contents de nos produits. Bien sur, on aspire être rentables et pour cela on va tout faire pour assoir le prêt à porter. Et la grosse actu du moment, on lance notre e-shop !
On continue de découvrir leur univers déjanté sur pantheone.com, mais aussi sur facebook, twitter et naturellement instagram !