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Inspirée par son Irlande natale, Robyn Lynch présente des pièces mélancoliques à travers des couleurs crème et pastels, dans des camaïeux rétros et concentré sur une subtile fusion entre la maille et le streetwear. Elle fait partie des nouveaux designers de vêtements anglo-saxons qu’il convient de surveiller.

Texte : Jean-Daniel Djoli Tuke

Une histoire d’amour avec la nostalgie

Née à Dublin, Robyn Lynch commence à s’intéresser à la création de costumes d’Halloween pour ses amies. Usant de cet intérêt nouveau, elle prend donc des cours de design le week-end. Ce qui lui permet à force d’avoir un style et une vision plus précise de ce qu’elle recherche, et d’oser envoyer son portfolio à l’université Westminster, d’où elle sortira deux ans plus tard. Elle approfondira l’impression de tissu au Collège National des Arts de Dublin. Avec une première collection montrant son amour de l’époque des 90 s de ces parents, dont elle s’inspire des photos de jeunesse avec des couleurs telles que des oranges, verts et blancs où nuancent des bleus de son Irlande natale, et mixe le jogging et la laine dans un défilé sobre évoquant ses racines culturelles. Afin de creuser son inspiration pour sa collection automne-hiver en 2020, elle passe du temps sur la petite île d’Inis Óirr, de 260 habitants où elle observait les connexions vestimentaires intergénérationnelles.

Une première collaboration musclée

En choisissant comme première collaboration de travailler avec la marque spécialisée dans les vêtements de cyclisme Rapha, Lynch montre une volonté à vouloir toucher un public vaste, avec un accès aussi bien mode que sportif. Cette petite collection capsule de 12 pièces utilisant les surplus de matières des deux marques, démontre la vision écologique de leurs associations. Du surprenant alliage du tricot et du vêtement technique comme le lycra, il résulte d’intéressants produits originaux et esthétiques.

Une ouverture féminine sportive

Pour sa collection printemps-été 2021, celle-ci se lance dans l’aventure de la femme. En suivant son sentier de la découverte et la présentation de son héritage, puis mettant au goût du jour et ajustant ces silhouettes, habituellement plus amples, à des courbes féminines. Ces pièces donnent une figure intéressante, avec des jupes en nylon. Le côté sportif perdure de sa collaboration avec Rapha. Présentée dans un lookbook utilisant une photo du Tour de l’Irlande pour la collection par le photographe Taz Darling, la collection s’accompagne d’un petit film, tourné par son père, rythmé par des visages locaux et familiaux, ayant porté et soutenu son projet et de ‘behind the scene’ de la collection. Dans un rythme musical électronique, elle rappelle encore une fois ses sources et son esprit.

Vers un renouveau dans le passé

Avec ces collections hommes et maintenant femmes, sensibles et modernes, on ressent tout l’amour que Lynch porte pour ses origines et son histoire. Un Stranger Things anglais, si l’on peut dire. Robyn Lynch est donc une pépite assimilant la nostalgie, dans une nouvelle confection originale d’ensembles chatoyants et modernes. Malgré de discrets débuts, elle réussit à se faire connaître, et aujourd’hui beaucoup de ses produits sont vendus dans de grandes enseignes en Europe, et par-delà les océans dans des pays comme les États-Unis, la Corée Du Sud ou le Japon aussi bien que toujours bien évidemment sur son site internet.