Gucci a dévoilé lors son défilé-anniversaire sa collaboration avec la marque Balenciaga pour fêter ses 100 ans. Un défilé-célébration qui a été présenté en début de soirée sous forme d’un film dont Alessandro Michele s’est associé à Demna Gvasalia le directeur artistique de Balenciaga intitulé Aria. Deux maisons à l’identité forte, en combinant des styles traditionnels et extravagants. Qui l’eut cru que cette rumeur allait s’avérer exacte. Et peut-on parler d’une collaboration palpitante créativement ?

Pour cette collection Automne-Hiver 2021/2022 le créateur italien a souhaité fusionner les identités décalées des deux marques afin de n’en faire qu’une. Piocher dans les deux codes vestimentaires des deux maisons afin d’en créer un vestiaire inédit. Des silhouettes masculines de Balenciaga misent en avant, des références aux codes équestres liés à Gucci, des paillettes et des plumes à n’en plus finir jusqu’à des créations bien plus traditionnelles comme les jupes crayons. Une ambiance festive qui réunit les deux marques du groupe Kering, dans un monde imaginaire futuriste et fantasmé. Sans oublier des pièces fortes comme le smoking surdimensionné mêlant le logo Balenciaga et celui de Gucci.

Un défilé complètement unique et qui n’a jamais été pensé auparavant. Nous avions suivi avec intérêt la première collaboration Gucci x The North Face depuis l’arrivée d’Alessandro Michele. Comme lorsque Louis Vuitton s’associait avec la marque de skate Supreme en 2017, où un étendard de la pop culture et une marque de mode parvenaient à se marier, le temps d’une capsule. Mais pour cette collaboration Gucci x Balenciaga n’est pas dans le même cas de figure. En effet, le défilé Aria met en avant une marque comme Balenciaga qui joue plutôt sur l’épuré, l’expérimentation, le volume dans les matières, contrairement à Gucci qui représente la tradition, l’élégance et sa créativité sans limite. Deux ADN qui ne s’assemblent pas forcément, notamment car ils jouent sur le même terrain au départ. Deux univers aux tendances différentes pour une seule identité à travers un défilé qui pourrait montrer une image quelque peu grossière, à grand renfort de logos, trop de mélanges et pas assez de finesse. Même si Gucci continue de nous surprendre encore 100 ans plus tard, revenir à l’essentiel aurait-il été peut-être plus judicieux ?