Pourquoi s’embrasse-t-on ? Ce geste si simple qu’est le baiser, désormais banal dans notre société, remonte aux origines de l’humanité. En hommage à la Journée internationale du baiser de ce lundi 6 Juillet, nous mettons le viseur sur ce contact physique si particulier, qui n’a jamais autant résonné en 2020. On le dit inné, vieux comme le monde, multiformes, multiculturel, capable de faire battre la chamade, de réaliser un échange de millions de bactéries en quelques secondes. À l’ère de la distanciation sociale et du virtual love, le baiser n’a jamais été autant un acte dangereux. D’ailleurs, le projet Pink Noise le met à l’honneur dans son dernier clip tout en sensualité “Coco Lime”. Retour sur les prémices du baiser et son histoire au sein de notre culture.

Le langage universel du baiser remonte au berceau de l’humanité, pratique que l’on retrouve lors du règne animal. Les hormones libérées pendant un baiser permettraient d’établir un lien fort avec son partenaire. Contact physique intime, pour l’anecdote dans la Rome antique, l’on pensait que s’embrasser c’était faire fusionner les âmes. Le baiser, pratiqué dans quasiment tous les pays du globe (certains l’interdisent encore), est devenu un acte banal de la vie de tous les jours. Cependant, la toute première évocation du baiser est indienne et remonte à 1500 ans avant notre ère. Elle est rapportée dans les textes sanskrits védiques évoquant l’idée de “se renifler avec la bouche”, car aucun terme à l’époque ne permet de désigner le baiser. Il se généralise dans l’Antiquité, comme signe d’une égalité entre individus au sein d’une même strate de pouvoir. Ce n’est qu’à la Renaissance qu’il prend son sens actuel, empreint d’attachement profond et d’amour.

Spider Man (2002)

Le baiser trouve donc son origine plusieurs millénaires derrière nous, où déjà il est associé à un signe d’affection. De nos jours, l’interprétation du baiser sur la bouche ou de la simple bise sur la joue peut différer d’une culture à une autre, mais la signification de ce geste est désormais acquise. Vous connaissez la bise ? Une, deux voir trois fois en fonction des régions, on s’en envoie via les réseaux sociaux avec des virtual kiss, on s’embrasse comme un signe d’amour ou de désir sexuel. Réciprocité naturelle, c’est l’un des très rares gestes de l’existence qui demande à ce que l’on soit deux. Or, nous vivons à une époque qui tend de plus en plus vers l’hyperconnexion, nous passons plus d’heures derrière nos écrans qu’avec d’autres personnes. La drague se “multimédiatise”, le virtual love est mis à l’honneur remettant en question la dimension physique du baiser.

HER (2014)

Avec la crise du coronavirus, la magie du baiser a pris un sérieux coup remis en cause par les règles de distanciations sociales, et est devenu depuis quelques mois synonyme de danger. Dès lors, on ne s’embrasse plus pour se dire bonjour ni par geste d’affection. Désormais, nos lèvres sont mises à distance de celles des autres, nous obligeant à reconsidérer toute la magie et l’universalité de cette pratique, ainsi que notre manière de communiquer. Le baiser perçu comme plus dangereux que le coronavirus ? Certains artistes remettent cette notion en question, comme le titre You Are My High” de DEMON en 2000, “You & Me” de Disclosure en 2012.

Plus récemment l’énigmatique Pink Noise, qui dévoile son nouveau Coco Lime, un morceau alangui et suave qui fait suite aux précédents titres “Papa Belly” et Too Hot”, ici en hommage à ce geste intime et sans paroles.

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……………………… Happy Kissing Day

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La vidéo propose un sublime montage de baiser de toutes époques. Toujours réalisé par Kim Chapiron, ce clip plus qu’intime, puisque réalisé comme une vidéo de téléphone, dégage une moiteur lente et méditative. Kaléidoscope de langues qui se cherchent, un bel hymne au baiser, en cette période où la distance de sécurité est la seule norme que nous connaissons socialement. En attendant, on vous embrasse (mais de loin) !