Peter Lindbergh, s’en est allé à l’âge de 74 ans, mardi 3 septembre. Celui qui a immortalisé la mode du siècle dernier en noir et blanc, participé à l’apparition des “super models” des années 90 incarnait à la perfection l’expression “less is more”, tellement qu’il avait même réussi à la saisir grâce à son objectif. La mode a perdu l’un de ses plus grands photographes. Retour en image, sur les clichés précieux qu’il nous a laissé.

 

On flashe sur l’homme derrière l’objectif

Kate MossNicole Kidman, Cate Blanchett, Naomie Campbell, Sophie Marceau, Madonna ou encore Charlotte Gainsbourg. Avec 40 ans de carrière dans la photographie, son parcours reste mémorable. D’abord, il étudie à l’Académie des Beaux-Arts de Berlin, avant de rejoindre le magazine Stern comme photographe où il collabore avec de grands noms comme Helmut Newton ou encore Guy Bourdin. Le sien restera à jamais associé avec les magazines Vogue, Harper’s Bazar ou encore Vanity FairEn 2014, il s’engageait auprès de Reporters Sans Frontière, en offrant 100 photos de ses plus beaux portraits de femme. Les recettes de l’album permettant ensuite de financer des actions en faveur de la liberté de la presse dans le monde.

 

Madonna pour Harper’s Bazar, 1994 – Peter Lindberg

 

Etienne Dao, pour le magazine Numéro, 2015 – Peter Lindberg

 

La place de la femme

Ce qui intéressait Lindbergh, c’est de capturer la vérité devant son objectif. Les femmes, il les voulaient naturelles pour retranscrire au mieux leurs personnalités. Surtout, il voulait montrer que les femmes pouvaient être fortes et libres. « J’étais plus enclin à montrer une femme indépendante, ayant l’esprit d’aventure, responsable de sa vie, indifférente au statut social et émancipée des hommes. » déclarait-il. Un photographe féministe donc, dans un univers pourtant sexiste. En 2016 s’est déroulée la grande rétrospective de Rotterdam, plus de 220 photos y étaient exposées, il expliquait alors au journal Le Monde : “Je répète très souvent que nous, les photographes, sommes là pour libérer les femmes de la dictature de la perfection et de la jeunesse. L’industrie fait son boulot, elle a des produits à vendre, mais tout le monde n’est pas obligé de suivre”. Pour lui, l’image que l’on renvoie des femmes d’aujourd’hui est “épouvantable” et signait “la fin de la civilisation” notamment avec l’utilisation excessive de Photoshop.

 

Naomie Campbell, 1990 -Peter Lindbergh

 

Il y a de ça, quelques jours, il postait encore sur son compte Instagram le visage de Jacinda Arden, la première ministre de la Nouvelle-Zélande. Le photographe allemand venait de participer à l’édition britannique du Vogue du mois de septembre duquel Meghan Markle était rédactrice en chef. Pour cette occasion, celui qui aimait les femmes au naturel, sans artifice en avait alors shooté les couvertures : Greta Thunberg, l’adolescente militante suédoise ou encore l’actrice Salma Hayek. La duchesse de Sussex n’a pas manqué de lui faire un vibrant émouvant sur le compte instagram qu’elle partage avec son mari, en honorant “son travail, tout comme sa vie“, précise t-elle.

 

View this post on Instagram

Honouring the life and work of photographer Peter Lindbergh. His work is revered globally for capturing the essence of a subject and promoting healthy ideals of beauty, eschewing photoshopping, and preferring natural beauty with minimal makeup. The Duchess of Sussex had worked with Peter in the past and personally chose him to shoot the 15 women on the cover for the September issue of British Vogue, which she guest edited. There is no other photographer she considered to bring this meaningful project to life. • “Forces for Change” was the one of the esteemed photographer’s final published projects. He will be deeply missed. Photo © @therealpeterlindbergh / © SussexRoyal

A post shared by The Duke and Duchess of Sussex (@sussexroyal) on