Hier soir sur la scène de l’AccorHotels Arena se produisait rien de moins qu’une légende de la musique électronique (mais pas seulement) : depuis ses tous débuts avec la BO du Film Les Granges Brûlées en 1973 et la consécration avec Oxygène en 1976 et ses 18 millions d’albums vendus dans le monde sans oublier des paroles de chansons comme les fameux « Mots Bleus » de Christophe et bien des concerts pharaoniques dont on se souvient (La Grande Muraille de Chine, Les Pyramides d’Egypte, Houston, les Docklands de Londres ou bien encore la place de la Concorde à Paris), voilà plus de quarante ans dédiées à la musique !
Après 6 ans d’absence sur scène, JMJ s’est lancé dans une grande tournée européenne d’une quarantaine de dates après la sortie de son double album Electronica qui se poursuivra en 2017 avec des dates aux Etats-Unis et Asie.
Ce mois de décembre est particulier à plus d’un titre car nous fêtons les 40 ans de son album OXYGENE et pour l’occasion il publie la suite intitulée Oxygène 3 (part 14-20) !
Nul besoin de dire que la salle de l’AccorHotels Arena était comble hier soir pour le grand retour de Jean-Michel Jarre : près de 2h de show où JMJ a su mêler ses nouvelles productions issues de Electronica mais ici dans des versions taillées pour le live, comme le fameux morceaux « Exit » composé avec le lanceur d’Alerte Edward J Snowden qui a défrayé la chronique, mais aussi d’autres comme « Brick England » composé avec le duo pop électro anglais Pet Shop Boys. Coté classiques on a pu notamment entendre Rendez-Vous et bien sûr Oxygene sans oublier une version absolument génial d' »Equinoxe » dans une sorte de mash up avec « Glory », le single qu’il a composé avec M83. Petit pincement au coeur lorsqu’il a joué « Souvenir de Chine. Sur scène il était accompagné de deux multi-instrumentistes et des cameras nous montraient en direct sur écran (et mixé sur la musique) les artistes en train de jouer des synthés et d’autres instruments électroniques. Sans oublier le fameux moment avec la harpe laser située au niveau du public qui a bien sûr bluffé tout le monde.
La scénographie unique faite de panneaux LED en mouvements constant alliés à des lasers puissants mais utilisés avec parcimonie et judicieusement. JMJ s’explique à ce sujet : « Il s’agit d’une évolution d’un premier tableau au dernier, avec des univers différents : à cause du cinéma, d’internet, aujourd’hui on a énormément d’images, on a besoin d’une dramaturgie, d’une progression pour ne pas avoir toujours les mêmes images pendant deux heures. Avec l’équipe on a conçu cette scénographie pour qu’elle s’adapte au niveau du son et du dispositif visuel. Je vois beaucoup de concerts : c’est soit une série de clips ou alors des choses assez linaires visuellement dans le déroulement, ça part fort, ça finit très fort et puis après… En fait, j’avais envie que le visuel fasse partie intégrante de l’orchestration. Aujourd’hui, écouter un album et assister à un concert sont deux choses de plus en plus différentes. On peut écouter la musique partout, chez soi, dans le train, la voiture, la rue avec un casque, si on se déplace pour aller “voir” comme on dit et non l’écouter, c’est que l’on a des attentes visuelles différentes de l’émotion que l’on a pu avoir en écoutant la musique. »
On connaît aussi JMJ pour sa faculté de communiquer avec les gens et se montrer didactique mais aussi profondément humaniste et ce soir il a su venir à la rencontre du public et nous faire entrer dans son monde de machines électroniques.
Pour ma part, jamais concert de musique électroniques ne m’a parut plus vivant, plus « live » donc. Nous avons eu le sentiment de partager un moment d’exception avec un artiste mû par une passion inchangée depuis ses débuts. Merci monsieur Jarre.